Derrière toutes les crises, il y a une crise de confiance. Derrière toutes les crises de, confiance, il y a une crise morale. Dans ce cas pour la période nous séparant de l'élection présidentielle, la moralité des personnes est fondamentale. la condition de la mobilisation des citoyens et de la sortie de crise. Comment ne pas rappeler le cas d'un pays nordique où un ministre a démissionné pour avoir payé un ticket de métro sur le budget de l'Etat, des démissions de nombreux responsables politiques pour des cas presque similaires de pays démocratiques. 1- Aussi, en ces moments de grande crise morale, en retenant qu'en droit existe la présomption d'innocence, la morale aux yeux des citoyens est devenue fondamentale dépassant le simple cadre juridique, surtout dans une économie mondiale super médiatisée grâce aux réseaux sociaux. Pouvoir et opposition devraient méditer ces expériences pour fonder leurs actions sur la morale, s'ils veulent être crédibles, mobiliser les citoyens au moment où face à la détérioration de leur pouvoir d'achat, on leur demande des sacrifices. La lutte contre l'immoralité n'est pas une question de lois ou de commissions, vision bureaucratique du passé mais de s'attaquer au fonctionnement des sociétés. Comment ne pas rappeler qu'un des plus grands sociologues, Ibn Khadoum (1332- 1406) dans la Muqadima (traduite en Prolégomènes et qui est en fait son Introduction à l'histoire universelle et à la sociologie moderne) montrait clairement que le cycle de déclin des civilisations au Maghreb commençait lorsque l'immoralité gangrenait toute la société du sommet à la base. L'Algérie, dépendante du cours des hydrocarbures, il y a urgence de solutionner rapidement la crise politique pour éviter une très grave crise économique et sociale Les réserves de change ont évolué ainsi : 2012 :190,6 milliards de dollars, 2013 : 194,0 milliard de dollars, 2014 : 178,9 milliards de dollars, 2015 : 144,1 milliards de dollars, 2016 : 114,1 milliards de dollars, 2017 : 97,3 milliards de dollars. Selon la banque d'Algérie, bilan du premier semestre 2018, par rapport à fin décembre 2017, les réserves de change se sont contractées de 8,72 milliards de dollars en passant de 97,33 milliards à fin décembre 2017 à 79,6 milliards de dollars fin 2018. Selon le PLF comme incidence, l'encours des réserves de change sera impacté et se contracterait à 62, milliards de dollars en 2019, 47.8 en 2020 et à 33.8 milliards de dollars en 2021, le FMI prévoyant 12 milliards de dollars courant 2022 et ce avant les évènements d'Al Hirak. 2- Le dialogue productif est le fondement de la bonne gouvernance. Malgré des imperfections normales dans toute période de crise, l'initiative du 06 juillet est un premier pas pour la résolution de la crise politique en Algérie et c'est pourquoi je lui apporte mon soutien, devant privilégier non des intérêts étroits partisans ou personnels mais l'Algérie avant tout, nécessitant des conditions préalables, devant arriver à des concessions part et d'autres pour climat apaisé. 2.1- la libération des détenus d'opinions qui n'ont pas à porter atteinte à la sécurité nationale le développement de libertés au sens large dont la libération des médias lourds officiels pour un débat contradictoire. 2.2- l'assainissement du fichier électoral par une instance de suivi des élections indépendant de l'exécutif, présidé par des personnalités nationales non partisanes et surtout morales, (ni ministère Intérieur, ni walis ni les actuels APC contrôlés par les partis FLN/RND) et ce au moyen de réseaux décentralisés avec une date butoir pour l'élection présidentielle ne devant pas dépasser six mois.. 2.3.- Comme je l'ai suggéré, dans le cadre de la Constitution, maintenir le chef d'Etat jusqu'aux prochaines élections présidentielles, avant la fin de l'année, avec la nécessité de la démission de l'actuel gouvernement, rejeté par la population et l'opposition après une large consultation, le chef de l'Etat nommerait un nouveau gouvernement «de compétences nationales neutres» chargé de gérer les affaires courantes et le suivi des dossiers au niveau international. C'est le scénario de compromis idéal pour éviter la déstabilisation des institutions car tous les cadres de l'Etat ne sont pas corrompus. 2.4- En cas de tensions extrêmes, ce qui serait un cas extrême c'est le départ à la fois du chef de l'Etat. J'avais proposé il ya deux mois pour ce cas que le chef de l'Etat a le pouvoir de nommer un nouveau président du Conseil constitutionnel après la démission de l'actuel avant l'expiration de son mandat où il démissionnerait également, avant le 9 juillet 2019, l'actuel président du Sénat étant intérimaire, selon la constitution, serait ipso facto le nouveau chef de l'Etat.. Ce dernier nommerait un nouveau gouvernement «de compétences nationales «neutres» chargé de gérer les affaires courantes et le suivi des dossiers au niveau international,la création d'une instance indépendante la mise à jour le fichier électoral et adopté une instance nouvelle de suivi des élections indépendant de l'exécutif, avec une date butoir pour l'élection présidentielle ne devant pas dépasser six à huit mois. En résumé, comme je viens de le souligner dans une interview à Jeune Afrique ( ParisFrance) le 24 juin 2019, une longue période de transition que certains proposent, le temps ne se rattrapant jamais en économie, conduira à la régression économique et sociale avec des réserves de change tendant vers zéro et le retour à la tutelle du FMI dans moins de deux ans. Comme conséquence, nous aurons des incidences géostratégiques, politiques, sécuritaires, sociales et économiques aboutissant à une déstabilisation de l'Algérie : car ne soyons pas utopiques, les lois économiques sont insensibles aux slogans politiques.