La voie vers la sortie de crise a enregistré samedi en fin de journée une nouvelle avancée concrétisée dans la feuille de route adoptée par les partis politiques et les acteurs de la société civile qui ont pris part aux travaux du forum du dialogue national le 6 juillet à l'Ecole supérieure d'hôtellerie et de restauration d'Ain Benian (ESHRA). Les participants appellent à la création «d'une instance nationale pour l'organisation et la supervision de l'élection présidentielle, et ce dans le cadre d'un accord politique adopté à travers un dialogue national souverain», ayant pour mission «la supervision de toutes les étapes du processus électoral». Pour ce forum, «une élection libre et régulière est la seule voie pour accéder au Pouvoir», tout en «refusant toutes formes de despotisme et de pouvoir absolu». Dans le même cadre, le forum appelle au «respect des droits et des libertés tel que prévu par les lois de la République et les chartes internationales des droits de l'Homme, ainsi que le respect du pluralisme politique et syndical, la liberté des actions associatives et la liberté des médias publics et privés. «A propos des mécanismes de redynamisation du dialogue national, le document du forum «a appelé à la constitution d'une instance de gestion de ce dialogue, composée de personnalités nationales consensuelles connues pour leur honnêteté, crédibilité et compétence scientifique», dont les membres sont choisis «dans un cadre consensuel entre les parties du dialogue avec l'exclusion des symboles de l'ancien régime politique corrompu». Les participants à ce forum, ont estimé que le dialogue «reste ouvert à toutes les parties, politiques, économiques et sociales accompagnant le mouvement populaire ainsi que les jeunes et personnalités soutenant la révolte pacifique». Pour eux, «le dialogue souverain est la seule voie pour surmonter la crise». Ils se sont engagés à élaborer une feuille de route «bien définie» pour le règlement de la crise politique que traverse le pays, sur la base d'une solution dans «le cadre de la Constitution et répondant aux exigences de la solution politique». Parmi ces principes figurent les points suivants: «le peuple est souverain et source de tout pouvoir, conformément aux articles 7 et 8 de la Constitution, la Proclamation du 1er Novembre 1954 est la seule référence pour l'établissement de l'Etat algérien et l'unité nationale est une constante sacrée». Selon le Forum, l'Armée nationale populaire (ANP) est une institution constitutionnelle dont la mission permanente est la préservation de l'indépendance nationale et la défense de la souveraineté nationale, de l'unité et l'intégrité territoriale du pays. Il appelle également au «refus de toute ingérence étrangère dans les affaires internes du pays sous toutes ses formes». Parmi les mécanismes auxquels a appelé le forum, figure la nécessité de prendre des mesures de rétablissement de confiance et de réunion des conditions du dialogue, tels que la valorisation du «Hirak» populaire, l'exclusion des symboles de l'ancien régime, l'ouverture du champ politique et médiatique et le respect des principes de la justice équitable et des droits et libertés individuelles et collectives». Pour rappel, les participants au Forum national du dialogue, avaient convenu, samedi, de la nécessaire «consécration de la volonté populaire par une élection présidentielle libre et régulière». Les représentants de la société civile et du mouvement associatif avaient, quant à eux, appelé à «associer les jeunes à la construction de l'Algérie de demain» et leur permettre de «soumettre leur vision pour sortir de la crise politique». Ce forum s'est tenu après l'appel lancé par le chef de l'Etat Abdelkader Bensalah pour «un dialogue national inclusif» sur la prochaine échéance présidentielle, assurant que l'Etat, y compris l'institution militaire, ne sera «pas partie prenante à ce dialogue». Il y a plus d'un mois, le Général de corps d'Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'Etat-major de l'ANP, avait lancé de Tamanrasset où il était en visite de travail et d'inspection dans la 6e Région militaire, un appel aux personnalités et aux élites nationales, pour participer au «dialogue sincère et objectif lors duquel il sera question de l'évaluation des circonstances que vit le pays et de concessions réciproques pour le bien du pays».