Il faut se méfier de certaines déclarations tendancieuses, reproduites le 16 juillet 2019 induisant en erreur les autorités du pays qui ont jusqu'à présent navigué à vue sans prospectives, qui méconnaissent l'évolution du marché international qui s'oriente vers un Mix énergétique dont les énergies renouvelables qui ont diminué de plus de 50%et horizon et horizon 2030 vers l'hydrogène. C'est que les dynamiques économiques modifient les rapports de force à l'échelle mondiale et affectent également les recompositions politiques à l'intérieur des Etats comme à l'échelle des espaces régionaux. L'énergie, particulièrement, est au cœur de la souveraineté des Etats et de leurs politiques de sécurité. Le cours du gaz naturel qui depuis quelques années est totalement déconnecté du cours du pétrie, sur le marché libre est en chute libre, une moyenne de juin au 17 juillet 2019 de 2,3/-2,5 dollars le MBTU contre 7/8 dollars il y a de cela 5/7 années. A titre d'exemple selon le bilan de Sonatrach , le prix d'unité MBTU- GNL en 2012 a été de 10,5 dollars, en 2014, 10,0, en 2015, 6,5, en 2016, 4,3 et en 2017 5,1 et en 2018 , 6,3 dollars le MBTU (GNL) et 5,8 pour le gaz naturel (GN) par canalisation, via respectivement le gazoduc Enrico-Mattei qui relie l'Algérie à l'Italie, via la Tunisie, et le gazoduc Duran-Farell, qui relie l'Algérie à l'Espagne via le Maroc. Nous assistons à une abondance de l'offre de gaz avec les USA à partir du gaz de schiste commençant à exporter vers l'Europe, l'Iran (33.000 milliards de mètres cubes gazeux )deuxième réservoir mondial et le Qatar 3ème réservoir mondial (24.000 milliards de mètres cubes gazeux) contre environ 2500/3500 milliards de mètres cubes gazeux pour l'Algérie,( données publiées souvent contradictoires pour le gaz naturel, mais 19.000 pour le gaz de schiste, 3ème réserves mondiale).) étant proches de l'Asie, sans compter la grande canalisation Sibérie-Chine, la Russie étant la première réservoir mondial (47.000 milliards de mètres cubes gazeux). Par ailleurs, la Russie et le Qatar ont investi dans de grands complexes de GLN trois à quatre fois les capacités algériennes réduisant sensiblement les couts qui ne fonctionnent actuellement pas en pleine vitesse de croisière. Qu'en sera t-il de l'Algérie pour pouvoir exporter en termes de rentabilité financière vers l'Asie ? L'Algérie peut se valoir d'un avantage comparatif pour certains pays d'Afrique, tenant compte de nombreux producteurs africains, dont le Nigeria,(5100 milliards de mètres cubes gazeux de réserves) l'entrée du Mozambique Surnommé parfois le «Qatar de l'Afrique », après la découverte de gigantesques gisements gaziers entre 2010 et 2013, estimées à 5000 milliards de mètres cubes, avec un investissement américain et français prévu de 25 milliards de dollars, soit les neuvièmes réserves du monde en gaz, sans compter les réserves non exploitées de lis de 1500 milliards de mètres cubes gazeux de la Libye. Mais pour pouvoir exporter vers l'Asie elle doit contourner toute la corniche de d'Afrique. Et du fait de ses capacités moyennes la rentabilité en direction de l'Asie est loin d ‘être assurée, devant inclure dans le prix final, outre le cout d'exploitation, le cout du transport dont l'amortissement des méthaniers et ce que malgré que le groupe Sonatrach est classé 8ème exportateur mondial de gaz naturel liquéfié au niveau mondial avec une capacité de total nominale de liquéfaction de l'ordre de 34 Gm3 par an. Aussi évitons d'indure en erreur l'opinion publique de la part de certains soi disant experts, comme ils ont induit en erreur le pays pour le montage de voitures et le financement non conventionnel. En attendant le marché naturel représentant la majorité de ses exportations de gaz est celui de l'Europe comme en témoigne les nombreux accords actuels notamment avec l'Espagne, l'Italie et le Portugal en rappelant qu'en 2018, les exportations de gaz se sont élevées à 51.5 Gm3 dont 75% par gazoduc et 25% sous forme de GNL et que la première destination du gaz algérien reste le marché européen, essentiellement l'Italie (35%), l'Espagne (31%), la Turquie (8.4%) et la France (7.8%). En résumé, Sonatrach assure directement et indirectement avec les dérivées 98% des ressources en devises du pays. C'est intenable dans le temps. La transition énergétique en Algérie qui est un choix stratégique politique, militaire, et économique. Il est incontestable que les gisements fossilifères du pays commencent à se tarir alors que la consommation énergétique est en croissance importante où selon le rapport du CREG, pour qui les besoins en gaz de Sonelgaz pour la seule génération électrique, dépasseront les 60 milliards de mètres horizon 2030 et 100 milliards horizon 2040. Tout cela renvoie à une nouvelle politique des subventions et d'une manière générale à une nouvelle politique énergétique. Insérée dans le cadre d'une nouvelle gouvernance globale. Abderrahmane Mebtoul professeur des universités, expert international