L'installation d'un conseil national de la filière cameline était l'objectif de la rencontre organisée hier par le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche en présence des professionnels et experts du domaine. L'objectif d'une telle initiative est de mettre en perspective la contribution de la filière cameline et caprine au développement local et même international. Ainsi désenclaver la région du Sud oublié par les autorités et revaloriser le patrimoine animal de la région à travers la mise en place de tous les mécanismes et procédures adéquates pour la prise en charge des besoins de la filière. A commencer par le soutien et la formation des éleveurs, la construction de fermes ou de réserves nationales pour ces bêtes ainsi que la garantie de toutes les conditions nécessaires à leur évolution, notamment, sanitaire. Après l'installation de 16 conseils régionaux, le ministre, Chérif Omari entame une deuxième étape de son projet de développement et de valorisation de cette filière à travers la sensibilisation de tous les professionnels du domaine sur la nécessité de préserver un patrimoine national à travers l'élaboration d'une stratégie à moyen terme, définie par des programmes sectoriels visant à accompagner et à renforcer le rendement de cette filière, qui jusqu'à maintenant est négligée. «Cette rencontre s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre d'un plan de développement de la filière cameline et caprine dans le Sud, à travers un programme intégré lancé à moyen terme, et ce, dans un souci de préservation d'un patrimoine national, de protection d'un moyen de subsistance et de promotion d'un outil de développement économique, social et territorial», a indiqué le ministre qui a appelé tous les organes publics à la mise en valeur de chaque action devant permettre la promotion de cette filière et engager les moyens nécessaires à son expansion pour participer à la croissance économique du pays. C'est une filière dont l'intérêt n'est pas moindre que celui de la filière bovine et ovine qui est un levier important pour l'industrie laitière, en particulier. La rencontre était une occasion pour les éleveurs afin d'exprimer leurs préoccupations devant les responsables du secteur et surtout proposer des solutions à leur situation de plus en plus inquiétante. Parmi les difficultés auxquelles sont confrontés les éleveurs : le manque d'aliment et l'abreuvement de ces animaux hors cours d'eau ainsi que le manque d'hygiène et de prise en charge vétérinaire. Conscients de toutes ces entraves et difficultés, le ministre a promis de prendre en comptes leurs doléances et d'initier tous les départements concernés par le développement de cette filière à l'examen de la situation et à la mise en place d'une batterie de mesures devant résoudre relativement le problème des éleveurs. Outre le souci d'approvisionnement des éleveurs en aliment et optimisation des mécanismes d'abreuvement du bétail, certains éleveurs et vétérinaires présents à cette rencontre ont évoqué un point important qui touche non seulement la filière cameline et caprine, mais également ovine et bovine, celui de traitement de ces bêtes par des drogues ou des médicaments illicites, dangereux pour la santé de ces animaux et du consommateur, évoquant ainsi le phénomène de la purification de la viande des moutons durant la fête de l'Aid El Adha, l'année dernière. Le ministre et ses services ont prévenu sur les risques de l'utilisation de ces médicaments interdits et a dénoncé ces pratiques illicites, passible de sanctions. Dans la même perspective de promotion et développement de la filière cameline et caprine, le ministère de la tutelle organise samedi prochain une autre rencontre pour débattre des solutions et des propositions des professionnels et des experts du secteur avant de présenter un plan exhaustif pour venir à bout des problèmes de la filière.