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La nécessaire transition énergétique en Algérie dans le cadre de la nouvelle stratégie mondiale 2020/2030
Publié dans La Nouvelle République le 27 - 09 - 2019

Face à une concurrence acerbe où l'Algérie risque de perdre des parts de marché, s'impose la révision de la loi des hydrocarbures de 2013, non adaptée à la conjoncture actuelle, mais devant s'insérer dans le cadre de la transition énergétique en Algérie qui pose un problème de sécurité nationale. Cela renvoie à une nouvelle vison du modèle de consommation énergétique et, également, un nouveau management stratégique de Sonatrach, de Sonelgaz et des organes de régulation du Ministère de l'Energie.
Comme j'ai eu à le démontrer au cours de différentes conférences internationales, contrairement à ce qui a été rapporté, l'Algérie honorera ses engagements internationaux jusqu'à 2030 sous réserve de la révision de la loi des hydrocarbures et de la mise en place d'une véritable transition énergétique. Depuis la promulgation de la loi de 2013, l'Algérie a peu attiré d'investisseurs, pour ne pas dire que l'attrait a été nul et, à l'avenir, Sonatrach ne pourra plus supporter à elle seule les lourds investissements. Aussi, la question qui se pose est de savoir comment adapter la loi sur les hydrocarbures aux variations énergétiques mondiales.
Mais comme ce dossier engage l'avenir du pays, c'est au futur président de la république, après avis du Conseil national de l'Energie qu'il préside selon la loi, de traiter ce dossier et non à un gouvernement non-légitime où à Sonatrach qui est une entreprise d'exécution. Je propose cinq axes directeurs.
- Premièrement, il s'agit d'écarter complètement la question de penser à la privatisation du Sonatrach qui doit rester la propriété de l'État à 100 %, et que pour les grands gisements, la règle des 49/51 % peut s'appliquer.
- Deuxièmement, pour les petits gisements, en dehors de la propriété de Sonatrach (domaines non encore exploités), et pour les nouveaux projets de canalisations (pas question de toucher aux filiales actuelles propriété de l'État), dont le taux de profit est en moyenne inférieur de 30 % par rapport à l'amont, se pose la règle des 49/51 %, où l'on pourrait imaginer une minorité de blocage de 30 %.
- Troisièmement, il s ‘agira d'analyser la situation sans chauvinisme, mais avec réalisme de certains articles de la loi sur les hydrocarbures de janvier 2013 (le cours à l'époque dépassait les 100 dollars le baril), n'étant plus appropriés par rapport au nouveau contexte mondial, notamment le volet fiscal où il est prévu un taux progressif d'imposition à partir de 30 dollars. Or, avec la baisse drastique du prix du pétrole ayant eu comme effet, en Algérie, la réduction de la dépense publique via la baisse des recettes d'hydrocarbures de plus de 40 %, les sociétés étrangères, face à un cours fluctuant entre 55/65 dollars, deviennent plus exigeantes dans le choix des opportunités disponibles à travers le monde, surtout avec les nouvelles découvertes et les nouvelles technologies.
- Quatrièmement, il y a urgence de la mise en place d'un cadre institutionnel clair, loin des contraintes bureaucratiques étouffantes, en termes de sécurité des investissements, ce qui pose l'urgence d'une cohérence et d'une transparence de toute la politique socio-économique et dans ce cadre même pour les segments non stratégiques à définir avec précision, l'assouplissement de la règle des 49/51 % est une condition nécessaire mais non suffisante pour attirer l'investissement, le terrorisme bureaucratique étant le frein essentiel.
- Cinquièmement, le problème posé relevant de la sécurité nationale : quelle nouvelle politique énergétique, notamment quel nouveau modèle de consommation énergétique afin d'adapter la loi sur les hydrocarbures aux nouvelles mutations
4- Les cinq axes directeurs de la transition énergétique en Algérie, 2020/2030.
L'Algérie devra être attentive à toutes ces stratégies gazières où sa part de marché vers l'Europe étant, avec la concurrence de la Russie, de la Norvège et du Qatar dont la part de marché est passé de 2% vers les années 2000 à plus de 7% en 2017, concurrençant le GNL algérien, proche également de l'Asie, ayant massivement investi dans les GNL de grandes capacités étant le premier producteur-exportateur mondial de GNL. Des actions coordonnées doivent être mises en place dans le cadre d'une vision stratégique de développement tenant compte des nouvelles mutations mondiales. D'où l'importance dès maintenant de prévoir un nouveau modèle de consommation énergétique.
- Premier axe, améliorer l'efficacité énergétique par une nouvelle politique des prix (prix de cession du gaz sur le marché intérieur (environ un dixième du prix) occasionnant un gaspillage des ressources qui sont gelées transitoirement pour des raisons sociales, dossier que j'ai dirigé avec le bureau d'études américain Ernest Young et avec les cadres du ministère de l'Energie et de Sonatrach que j'ai présenté personnellement à la commission économique de l'APN en 2008, renvoyant à une nouvelle politique des prix (prix de cession du gaz sur le marché intérieur environ un dixième du prix international occasionnant un gaspille des ressources qui sont gelées transitoirement pour des raisons sociales.
C'est la plus grande réserve pour l'Algérie, ce qui implique une révision des politiques de l'habitat, du transport et une sensibilisation de la population. L'on doit durant une période transitoire ne pas pénaliser les couches les plus défavorisées. A cet effet, une réflexion doit être engagée pour la création d'une chambre nationale de compensation, que toute subvention devra avoir l'aval du parlement pour plus de transparence. Une chambre devant réaliser un système de péréquation, tant interrégionale que socioprofessionnelle, segmentant les activités afin d'encourager les secteurs structurants et tenant compte du revenu par couches sociales, impliquant une nouvelle politique salariale.
- Le deuxième axe, ne devant pas être utopique, continuer à investir dans l'amont. Mais pour la rentabilité de ces gisements tout dépendra du vecteur prix au niveau international et du coût, pouvant découvrir des milliers de gisements non rentables. L'Algérie comme montré précédemment pour voir une valeur ajoutée importante doit s'orienter vers la transformation de son pétrole et du gaz naturel mais dans le cade d'un partenariat gagnant-gagnant, la pétrochimie à l'instar d'autres filières, les circuits de commercialisation étant contrôlées par quelques firmes multinationales.
- Le troisième axe, développer les énergies renouvelables combinant le thermique et le photovoltaïque avec pour objectif d'ici 2030, produire, 30 à 40 % de ses besoins en électricité à partir des énergies renouvelables où selon des études de l'Université des sciences et technologies d'Alger (USTHB), le potentiel photovoltaïque de l'Algérie est estimé à près de 2,6 millions de térawattheures (TW/h) par an, soit 107 fois la consommation mondiale d'électricité et en énergie éolienne, l'Algérie bénéficie aussi d'un potentiel énergétique important, estimé à près de 12.000 térawatts/heure (TWh) par an. Cette même étude estime qu'avec un taux moyen de consommation de 260 m3 /MWh, le potentiel algérien en énergies renouvelables serait équivalent à une réserve annuellement renouvelable de gaz naturel de l'ordre de 700 000 Milliards de m3. Avec plus de 3 000 heures d'ensoleillement par an, l'Algérie a tout ce qu'il faut pour développer l'utilisation de l'énergie solaire, ou presque. Le soleil tout seul ne suffit pas. Il faut la technologie et les équipements pour transformer ce don du ciel en énergie électrique.
Aussi le défi algérien est-il d'avoir le budget et les technologies nécessaires pour, d'abord, financer la fabrication de panneaux solaires et, ensuite, subventionner, du moins en partie, leur installation à grande échelle. Car les panneaux solaires ne sont pas disponibles sur le marché, et quand bien même ils le seraient, il est quasi impossible pour un particulier d'assumer les charges d'une installation solaire. Le retard dans l'exploitation de l'énergie solaire est indéniable Adopté en février 2011 par le Conseil des ministres, le programme national des énergies renouvelables algérien prévoit une introduction progressive des sources alternatives, notamment le solaire avec ses deux branches (thermique et photovoltaïque), dans la production d'électricité sur les 20 prochaines années. Dans cette perspective, la production d'électricité à partir des différentes sources d'énergies renouvelables dont l'Algérie compte développer serait de 22.000 mégawatts à l'horizon 2030, soit 40 % de la production globale d'électricité. Sur les 22.000 MW programmés pour les deux prochaines décennies, l'Algérie ambitionne d'exporter 10.000 MW, alors que les 12.000 MW restants seraient destinés pour couvrir la demande nationale.
Une fois réalisé, ce programme permettra d'économiser près de 600 milliards de mètres cubes de gaz sur une période de 25 années. L'Algérie a réceptionné à la mi-juillet 2011 la première centrale électrique hybride. D'une capacité globale de 150 MW, dont 30 MW provenant du solaire, cette centrale, a ainsi ouvert le chapitre des projets en cours ou en maturation pour le passage de l'Algérie à des sources d'énergies alternatives. Au moins, six centrales du même principe, mais dont la part du solaire serait de plus en plus importante, sont programmées juste pour les neuf prochaines années, ce qui permettra de lever progressivement la contribution des énergies renouvelables dans la satisfaction des besoins internes en électricité. Outre une nouvelle politique des prix, Sonatrach ne pouvant assurer à elle seule cet important investissement, (environ 100 milliards de dollars entre 2018/2030), il y a lieu de mettre en place une industrie nationale dans le cadre d'un partenariat public-privé national/international, supposant d'importantes compétences. Celle-ci doit comprendre tous les éléments de la chaîne de valeur renouvelable, dont l'ingénierie, l'équipement et la construction afin d'accroître le rythme de mise en œuvre, des études sur la connexion de ces sites aux réseaux électriques.
- Le quatrième axe, l'Algérie compte construire sa première centrale nucléaire en 2025 pour faire face à une demande d'électricité galopante, où selon le 19 mai 2013 du ministre de l'Energie et des Mines, l'Institut de génie nucléaire, créé récemment, devant former les ingénieurs et les techniciens en partenariat, qui seront chargés de faire fonctionner cette centrale. Les réserves prouvées de l'Algérie en uranium avoisinent les 29.000 tonnes, de quoi faire fonctionner deux centrales nucléaires d'une capacité de 1000 Mégawatts chacune pour une durée de 60 ans, selon les données du ministère de l'Energie. La ressource humaine étant la clef à l'instar de la production de toutes les formes d'énergie et afin d'éviter cet exode de cerveaux massif que connait l'Algérie.
- Le cinquième axe, est l'option du pétrole/gaz de schiste horizon 2022/2025 (3ème réservoir mondial selon des études internationales) introduite dans la nouvelle loi des hydrocarbures de 2013, dossier que j'ai l'honneur de diriger pour le compte du gouvernement et remis en janvier 2015. En Algérie, devant éviter des positions tranchées pour ou contre, l'adhésion des populations locales par un dialogue productif est nécessaire car on ne saurait minimiser les risques de pollution des nappes phréatiques au sud du pays. L'Algérie étant un pays semi-aride, le problème de l'eau étant un enjeu stratégique au niveau méditerranéen et africain, doit être opéré un arbitrage pour la consommation d'eau douce des populations et celle utilisée pour cette production. Selon l'étude réalisée sous ma direction, les nouvelles techniques peu consommatrices d'eau et évitant l'injection de produits chimiques dans les puits devraient être mises au point opérationnelle horizon 2025 car actuellement avec la fracturation hydraulique, il faudrait environ un milliard de mètres cubes gazeux environ 1 million de mètres cubes d'eau douce, devant tenir compte de la durée courte vie des puits (cinq ans maximum) et devant perforer des centaines pour avoir un milliard de mètres cubes gaz.
En résumé, le monde devrait connaitre entre 2020/2030 un profond bouleversement tant dans le domaine économique, social, culturel que militaire à travers tous les continents Amérique, Asie, Europe, l'Afrique dont la future reconfiguration au Moyen Orient, où la domination se fondera sur le savoir. A titre d'exemple, outre les stratégies américaines, européennes, chinoises, nous avons les stratégies de la Russie et de l'Inde car n'existent pas seulement la route de la soie initiée par la Chine. Nous avons le lancement du projet de corridor de transport international Nord-Sud - reliant le port de Bandar Abbas (Iran) à Saint-Pétersbourg (Russie européenne) - revêt une grande importance pour l'Inde.
En plus d'accorder à l'Inde un accès facile à une vaste zone géographique de l'Europe du Nord, du Caucase à l'Asie centrale, riche en minerais, en contournant le Pakistan - le succès du projet pourrait permettre le transit de l'Inde vers l'Afghanistan sans littoral. Le projet de 5000 km est conçu de telle sorte qu'il permet de voir des marchandises voyager vers de nombreuses anciennes républiques soviétiques d'Europe et d'Asie centrale, notamment le Kazakhstan et l'Ouzbékistan, pays riches en énergie avec lesquels l'Inde entretient désormais des relations commerciales minimales.
L'Inde a déjà construit un corridor routier de 240 km reliant l'Afghanistan à l'Iran et suivra la construction d'un corridor ferroviaire reliant les ports iraniens au projet sidérurgique Hajigak, d'une valeur de 11 milliards de dollars, financé par l'Inde, dans le centre de l'Afghanistan. Cela amènera des cargaisons à Bandar Abbas ou à Chabahar et libérera Kaboul de sa dépendance du Pakistan pour atteindre le monde extérieur. Ainsi, s'imposent des stratégies d'adaptations pour l'Algérie qui manque de prospectives et donc de vision stratégique, et dont les erreurs de prévision peuvent se chiffrer en dizaines de milliards de dollars.
(Suire et fin)
A.Mebtoul


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