C'était prévisible. Après l'annonce des derniers résultats des opérations de révision et d'assainissement des listes électorales, perturbées par la position de certains élus et citoyens, l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) a annoncé jeudi dernier l'ouverture de la «révision périodique des listes électorales». Prolongeant ainsi son délai du 12 au 17 octobre en cours afin d'achever cette deuxième étape avant l'étude des dossiers des candidatures par le Conseil Constitutionnel, dont le nombre de postulants a atteint 139. Pour faciliter cette opération ainsi que le bon déroulement des prochaines étapes, l'Etat avait mis à disposition de l'ANIE tous les moyens nécessaires pour les accompagner dans leur mission, sans l'intervention des autorités dans la prise de décision ou d'orientation de leur mission. Ce sont les garanties et les préalables imposés par l'ANIE qui interagit avec toutes les parties qui ont manifesté leur intérêt à participer à ce rendez-vous décisif pour l'avenir du pays. Une nécessité absolue pour sortir de la crise politique. Pour parvenir à organiser des élections transparentes et libres, le président de l'ANIE, Mohamed Charfi avait certifié, lors de sa dernière déclaration que des moyens techniques sophistiqués ont été installés afin d'assurer le suivi de l'opération de vote et qui permettra de détecter tout acte de fraude. Ce qui rend, selon ses dires, «la fraude impossible» durant l'échéance électorale. «Tout se fait dans les délais et dans la transparence totale», a-t-il rassuré. Ce qui explique la prise en charge de chaque doléance et requête des citoyens visant à assurer une meilleure organisation de cet événement historique. «En réponse à une revendication insistante exprimée par les jeunes citoyens pour pouvoir exercer leur droit constitutionnel et conformément à la loi organique 19-07 du 14 septembre 2019 relative à l'ANIE, la loi organique 16-10 du 25 août 2016 portant régime électoral, modifié et complété, notamment ses articles 14 et 15, l'ANIE annonce l'ouverture de la révision périodique des listes électorales sous la supervision de l'Autorité nationale indépendante des élections, et ce durant la période allant du 12 au 17 octobre 2019», lit-on dans le communiqué de l'ANIE adressé aux médias. Chaque démarche entreprise par l'Autorité nationale indépendante des élections se conforme aux principes fondamentaux de la République, notamment, à la Constitution. La réussite de ces élections repose, également, sur l'implication de chaque citoyen, notamment, des «jeunes», a réitéré à mainte reprise, M. Charfi qui a depuis son installation à la tête de l'ANIE a appelé les jeunes à contribuer à l'organisation des élections en louant leur degré de maturité et de conscience quant à «l'importance des élections pour sortir de la crise et combattre les ennemis du pays en interne et en externe». Un discours qu'il a entretenu à chacune de ses interventions médiatiques ou lors de ses différents déplacements. Même position et messages émis par le responsable de la communication de l'ANIE, Ali Draa qui a, toutefois, été plus virulent quant à la position de boycott ou d'interruption des opérations de révision des listes électorales par certains élus. Très susceptible concernant l'organisation des élections dans les normes et conditions voulues, Draa avait souligné son engagement aux côtés des membres de l'ANIE pour dénoncer tout acte de fraude et atteinte au processus électoral. Dans ce sens, il a battu la polémique naissante concernant les plaintes déposées auprès de l'ANIE par certains postulants. «L'Autorité n'a été saisie par aucun des postulants à la candidature à l'effet de prendre un rendez-vous pour le dépôt des dossiers», a-t-il souligné, précisant dans le même sillage, que tous les candidats bénéficieront des mêmes droits sur le terrain. «La répartition des créneaux horaires de passage des candidats dans les médias publics sera fixée en coordination avec l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV)», indique M. Draa en répondant à la question sur la répartition des durées de l'intervention des candidats sur la chaîne de télévision privée. Après ces mises au point, il a annoncé le nombre des postulants à la candidature pour les présidentielles qui s'élève à 139 et ce chiffre est appelé à augmenter. «139 postulants à la candidature pour l'élection présidentielle du 12 décembre prochain, dont cinq (5) femmes réunissant les conditions exigées, à savoir la nationalité algérienne, le diplôme universitaire et l'âge légal de 40 ans ont procédé, jusqu'à jeudi, au retrait des formulaires de souscription», a-t-il rassuré sur les profils des souscripteurs.