L'Art est dans la place, l'underground monte à la lumière, et la Bloom The Art Factory en est à sa troisième exaction artistique. Après DZ'ART16 et ses pérégrinations digitales, Kenza Daoud et ses interrogations sur le mental et les profondeurs humaines, Sabrina Tazamoucht, accompagnée du maître des mots subtils, le sieur curateur en herbe, Reslane Lounici nous accueillent pour leur initiative d'accompagner les arts singuliers avec pour cette fois du 17 octobre au 6 novembre prochaine une expérience originale livrée par la dive Valentina Ghanem Pavlovskaya sous l'intitulé étrange… «La seconde intercalaire». Dès l'entrée dans ce lieu qui paraphrase Lou Reed dans son fameux «Walk on the wild side», le choix est vite fait -on le devine- d'offrir au public d'autres choses à voir entre jeunes talents en devenir et quelques «pointures» que la galeriste nous met en plein face. Valentina Ghanem Pavloskaya sorte de magicienne aux cheveux de feu et à la confidence magique nous livre cette fois un regard complètement inédit. Vingt-six pièces qui ont quasiment le même titre pour chacune des séries qu'elle présente «La seconde intercalaire», «Se défaire pour se faire», «Instants, instinct», «Illusion, désillusion», «Source de vie»… La dame rousse, dans le ton de l'intime, habituée à des notes «jazzy», quasi sensuelles, un peu bourgeoise bobo, flirtant avec la belle vie, maniant le modern style de la force de ses inspirations voyageuses, faites d'aquarelles, d'huiles languides, de pastels érotisant sur des toiles complaisantes et impavides vient nous gifler d'une rare série qu'elle n'aurait jamais dû nous montrer. Elle en tire quelques-unes sous l'insistance de ses proches, et montre ses «cris» car les cris sont faits pour être exprimés. Et soudain, la gente dame sans âge que nous connaissons rieuse et bonne vivante nous montre une série de personnages (elle reste fidèle à de sortes d'autoportraits relevant de tous les Dorian Grey possibles), mais dans cette «Seconde intercalaire», le temps est sans doute limité à «ce qui s'est soudain passé» dans sa vie turbulente, faite de toutes les amitiés, de toutes les pérégrinations artistiques et de tous les voyages possibles. Tirées d'un tas d'interventions immédiates, faites sur des supports improbables comme le papier bio, le kraft le plus trivial et des toiles les moins complices, les scènes représentent des ébauches de femmes, des croquis à peine ébauchés dans des circonvolutions fermées, des spirales infernales axées sur des questions faites de fusains et de geste nerveux sur des réponses interdites, laissant le doute être roi de la séance. Valentina Ghanem Pavloskaya, prend sa pudeur à bras le corps et refuse de nous dire cette escale attendrissante qui lui fait poser des questionnements qui même dans leur discrétion ne sauraient cacher la vérité, le bouche dit ce qu'elle veut, la peinture, l'art disent la vérité…Rigolo quand la dame éternellement jeune paraphrase son sémillant fils, lui aussi artiste qui les yeux gros, nous dira face à la question fatidique…Que s'est-il passé dans «sa» vie pour qu'elle produise soudain cette expression !? Rien !!! Pourtant, quelles questions posent ces dames qui s'évanouissent dans le henné et le fusain, qu'ont-elles à nous crier avec le décharnement qui devient lui-même une force graphique quand elles nous donnent le dos dans des postures insolites !? Qu'est-ce que nous dessinent ces mains squelettiques, complices d'une Valentina, au sourire soudain éteint !? Que montrent ces doigts arachnéens dans leur décharnement à la Egon Schiele ? Et ces notes rougeâtres faites de hennés sanguinolents qui préfigurent des dessins inextricables de «fibromes», inscrits sur des plages torturées de noir charbonneux, entre matières organiques savamment «crachées» sur des espaces bruts de kraft non apprête mis juste comme ça sous le geste initial, la «seconde» fatidique entre deux plaques superfines de plexiglas antireflet ou dans quelques piste dessinées sur toile injustement encadrées dans une baguette faite d'un vert inconcevable, le dernier caprice d'une artiste qui revient drapée dans sa plus intime complicité, une œuvre sincère, honnête farouchement véridique, même quand elle concède à la couleur quelques pan de complicité, cette dernière se réfugie dans une rouge flamboyant, fait d'acrylique et de puissance. Seule une pièce montre une dame bien en chair, quelques pointes de couleurs, mais cette peinture est un peu cachée…le reste parle de lui-même il révèle une escale bien prégnante dans la vie d'une dame qui tutoie les étoiles, «svezda» immémoriales faites des légendes les plus belles, des traditions les plus étincelantes, Valentina Ghanem Pavloskaya nous révèle ainsi une grande part d'elle-même par l'entremise d'une très belle exposition à découvrir, elle poursuit son chemin dans les inspirations les plus folles, elle nous aura dit dans le secret de la confidence l'histoire de ce pan de papier kraft immense, dans lequel depuis dix ans elle a dit beaucoup de choses, saurons nous tout le secret de ce tas de papier kraft, sachant que la belle étoile aux cheveux roux et à l'âge oublié par le temps ne nous a pas présenté tous le tas de papier fait de henné et de charbons brulés, le reste des phrases, étant encore bien caché !!! Quelques notes du rébus sous le titre : «La seconde intercalaire» sont à lire à tout prix, c'est à la Bloom The Art Factory jusqu'au 6 du mois de novembre. «La seconde intercalaire», Dessin, couleurs de Valentina Ghanem Pavlovskaya, à la «Bloom, The Art Factory» du 15 Octobre au 6 novemebre 2019, entrée libre au 48 résidence Poirson, chemin El Mouiz Idn Badis, El-Biar, Alger.