Suite à la grève illimitée annoncée et largement suivie par les magistrats à son premier jour hier, le Conseil supérieur de la magistrature s'est réuni en urgence et a décidé de revoir ses positions et de soutenir les revendications socioprofessionnelles des magistrats. Faisant de ce fait annuler le remaniement dans ce corps qui devait toucher plus de 3000 magistrats et qui a été fait par le ministre de la justice Garde des Sceaux, Belkacem Zeghmati, à l'issue d'une réunion du Conseil supérieur de la magistrature. Le mouvement de grève des magistrats a eu raison de celui du ministre de la Justice qui voulait à travers le remaniement redresser le secteur et instaurer une justice plus au moins indépendante. Dans un communiqué repris par les médias, le CSM désavoue la démarche du ministre de la Justice et certifie qu'il était dans l'impossibilité d'exercer ses prérogatives juridiques pour «élaborer son rapport sur le mouvement dans le corps des magistrats, annoncé le 24 octobre » et que leur rôle s'était limité à « lire sommairement la liste finale préparée au préalable par le ministère de la Justice », remettant en doute la crédibilité du ministre. C'est ce qu'ont déclaré dans leur communiqué les membres du CSM, soutenant que la session du Conseil « ouverte jusqu'au réexamen du mouvement des magistrats conformément à la loi ».