Les deux films, Papicha, de la réalisatrice algérienne Mounia Meddour, et Abou Leila d'Amine Sidi Boumediene, sont en lice à la 30e édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), ouverte samedi soir à Tunis, selon la presse locale. Papicha et Abou Leila entrent en compétition pour le Tanit d'or avec 9 autres œuvres représentant des pays arabes et africains dont la Tunisie, le Soudan, le Sénégal, la Syrie et l'Irak. Primé récemment au Festival international d'El Gouna (Egypte), Papicha traite du quotidien de jeunes femmes en Algérie dans les années 1990, à travers l'histoire d'une étudiante qui tente de vendre ses créations de haute couture dans les boîtes de nuit pour se lancer comme styliste. Quant à Abou Leila, il revient sur les évènements tragiques des années 1990, à travers l'histoire des jeunes Samir et Lotfi qui traquent dans le désert algérien Abou Leila, un dangereux terroriste. La 30e édition qui porte le nom de son ex-directeur, le regretté Nejib Ayed, verra la projection 170 films de 40 pays, toutes catégories confondues. Le réalisateur tunisien, feu Chawki El Madjri, sera également honoré à cette occasion. Le Tanit d'or spécial de la 26e session des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) a été attribué, samedi soir, à feu Nejib Ayed. Il a été remis aux membres de sa famille qui ont exprimé leur reconnaissance pour cet hommage. Evoquant sa conception de la mort, son fils a tenu à souligner que «la mémoire est une lutte contre la mort. Tant qu'on est vivant, on se souviendra certainement des gens qu'on aime pour qu'il demeurent toujours vivants...». Après la projection d'un spot contenant des séquences de feu Ayed, sa veuve Najet Nabli Ayed a prononcé une allocution à la mémoire de son défunt mari qui avait dirigé les JCC pour trois éditions consécutives (2017, 2018 et 2019). Elle a évoqué un homme «profondément engagé dans l'action culturelle et cinématographique, un engagement qui émane de sa passion pour le 7e art et sa pure volonté désintéressée de le voir évoluer». Elle a qualifié Nejib Ayed d'«un soldat au service de la culture, de l'engagement et de la patrie». Après l'hommage à Ayed, un second hommage a été rendu aussi à toutes les figures du cinéma arabe et africain récemment décédées. La Cité de la culture a déroulé, samedi soir, le tapis rouge pour les invités de la 30e édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) 2019, session Nejib Ayed. Organisée du 26 octobre au 2 novembre, cette édition des JCC est la seconde à avoir lieu à la Cité de la culture dont les deux théâtres abriteront la projection de tous les films, fictions et documentaires, en compétition officielle du festival. Au line-up de cette édition 2019 des JCC, figure une sélection de 170 films dont 44 en compétition officielle dont12 longs-métrages et 12 courts métrages de fiction, en plus de 12 longs-métrages et 8 courts documentaires. Trois pauses musicales ont été présentées à la soirée avec Sabri Mosabha, une performance vocale et chorégraphique du Japon et une chanson du Chili, deux des quatre pays hôtes. La soirée a pris fin par la projection, hors compétition, du film Les épouvantails (138'), de Nouri Bouzid, en présence du réalisateur et toute l'équipe du film, producteurs, acteurs et techniciens. La première de cette fiction produite en 2019 a été réservée à la 76e Mostra de Venise. Les JCC constituent la plus ancienne manifestation cinématographique au sud de la Méditerranée, dont la fondation remonte à 1966.