Suite à un appel anonyme sur les réseaux sociaux, les enseignants du cycle primaire au niveau de la capitale ont organisé hier matin un rassemblement de protestation devant le siège de la direction du ministère de l'Education nationale situé à Ruisseau Alger. Les enseignants grévistes ont participé par la suite un sit_in avec le ministre de l'Education nationale Abdelhakim Belabed et ce pour étudier l'ensemble des revendications socioprofessionnelles qu'ils défendent. En effet, les enseignants ont augmenté le taux de pression sur la tutelle et le gouvernement, lors de chaque sortie de protestations. Ils exigent l'ouverture d'un dialogue sérieux autour des revendications restées en suspens depuis des plusieurs années. Il s'agit de l'application du décret présidentiel 266/14 portant sur la classification des enseignants du primaire, avec effet rétroactif depuis sa promulgation en 2014. Ils revendiquent de surcroit l'assurance des moyens pédagogiques pour soutenir l'enseignant du primaire lors la réalisation de ses tâches. Ils parlent ainsi de l'injustice à leur égard par rapport à leurs collègues du cycle moyen et secondaire qui prennent en charge uniquement l'enseignement. «Au moyen et au secondaire, les profs assurent les cours, au primaire, en plus des cours, on fait de l'éducation, de la surveillance pendant la récréation, on s'occupe de la cantine et on accompagne parfois les élèves», raconte l'un des enseignants grévistes. Pour ce qui est de l'appel à la grève lancé par le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) le 4 novembre passé, et selon une évaluation effectuée par cette dernière, la grève a été largement suivie à travers les établissements scolaires du pays. Le taux de suivi enregistré à 10h30 a atteint 62,75%, alors qu'il était de l'ordre de 58,59% à 8h30, selon la même source. Le président du syndicat, Abdelkrim Boudjenah, le situe entre 80 et 90%. La même source précise que Tizi Ouzou (90,01%), Bordj Bou-Arréridj (85%) et Souk-Ahras (81,13 %) figurent parmi les wilayas où les établissements ont été paralysés suite à cette grève. Il est utile de rappeler que le ministre de l'Education nationale, Abdelhakim Belabed a déclaré, lors d'un point de presse en marge d'une cérémonie de commémoration de 65e anniversaire du déclenchement de la Glorieuse révolution de libération, que les revendications soulevées par les enseignants du cycle primaire, lors de leurs récentes protestations, étaient «des dossiers pris en charge» avec le partenaire social.