Ayant réalisé un "rêve d'enfant" dans une discipline qui le passionne depuis ses 4 ans, le karatéka Ayoub Anis Helassa, récent champion du monde juniors au Chili, voit désormais grand et vise les Jeux Olympiques (JO) de Tokyo-2020. Rencontré à la salle omnisports d'El-Mansoura (Constantine), Helassa (-55 kg) a déjà repris ses entraînements et l'or qu'il a remporté à Santiago, pourtant en proie à une grave crise sociale depuis plus d'un mois qui a fait plusieurs morts, semble lui donner des ailes. "Cette victoire au Championnat du monde me donne énormément de confiance pour aborder les prochaines compétitions nationales et internationales dans les meilleures conditions possibles", a déclaré l'athlète du Club Mostakbel de Constantine à l'APS. Et d'ajouter : "La médaille olympique demeure la plus prestigieuse de toutes les distinctions et mon ambition est grande pour la décrocher" et inscrire son nom dans l'histoire en tant que premier Algérien champion olympique en kumité. Les grands débuts de Helassa sur la scène internationale ont eu lieu en 2018 lors du Championnat méditerranéen à Antalya (Turquie) où il a décroché la 2e place, ainsi qu'une médaille de bronze au Championnat arabe à Tunis (Tunisie), auxquelles s'ajoutent plusieurs titres nationaux, notamment en catégorie minimes. Le jeune prodige de 16 ans ambitionne, à court terme, de s'illustrer aux Championnats locaux puis au niveau continental, tout en gardant à l'esprit son objectif principal, les Olympiades de Tokyo-2020, où le karaté fera son apparition pour la première fois dans l'histoire des Jeux. "S'entraîner quotidiennement, travailler ardemment et redoubler d'efforts pour se perfectionner sont les conditions que je m'impose pour disputer toutes les compétitions qualificatives aux JO d'été", relève-t-il. Et de revenir sur son sacre mondial : "Le Championnat du monde au Chili était une compétition très rude qui a connu la participation de plus de 1.500 karatékas. J'ai réussi à remporter la finale grâce notamment au travail psychologique du sélectionneur national, consistant à trouver le juste équilibre entre la ferveur et l'usage des techniques", soulignant par la même occasion toute l'aide qu'a pu lui apporter le sélectionneur Tarek Adnan ainsi que les conseils précieux de son entraîneur au Club Mostakbel de Constantine, Tabet Skander. La distinction "contagieuse" d'Anis Hellassa Au Club Mostakbel de karaté-do, où le champion constantinois évolue depuis sa tendre enfance, l'or mondial ramené de Santiago, dans un climat tendu en raison de la crise sociale, semble donner des ailes à toute l'équipe. "Le titre décroché par Anis au rendez-vous mondial a changé énormément de choses au club, à commencer par l'enthousiasme grandissant qu'il a provoqué chez ses coéquipiers et les autres entraîneurs pour redoubler d'efforts avec l'ambition de représenter leur club sur la scène internationale", témoigne le coach Skander Tabet. Et de poursuivre : "Au Club Mostakbel, des athlètes comme Sayad Aya, Amina Boufenara, Krouech Mahdi, Kasimi Mahdi, Hamdouche Fares et Boukharou Cherif constituent l'espoir de cette discipline et peuvent aller très loin avec un bon encadrement et les moyens nécessaires pour permettre de fixer très haut la barre des défis". Le technicien se félicite aussi qu'au Club Mostakbel Constantine, des efforts "colossaux" ont été déployés pour passer de l'amateurisme et du sport de plaisir au professionnalisme dans le karaté-do. "Nous avons oeuvré à faire éclore les compétences des jeunes talents et au fil des jours, on a découvert des athlètes aux qualités de futurs champions et Helassa en est un", poursuit-il avec fierté.