Dans le cadre d'un partenariat avec l'Ambassade de Pologne à Alger, le Fibda (Festival International de Bande-dessinée d'Alger) a organisé un concours pour la meilleure adaptation en bande dessinée de la fascinante histoire de l'officier polonais Mieczysław Slowikowski alias « Rygor ». En effet, ce cher Rygora été un super héros qui a existé réellement et qui a accompli des missions quasi impossibles en tant qu'espion des services secrets polonais et des alliés. On sait de ce général major de l'armée polonaise qu'il a été le créateur de la cellule de renseignement «Afrique du Nord» dont la base secrète a été installée à Alger durant la Deuxième Guerre mondiale. Ses rapports circonstanciés et précis, ses suggestions stratégiques ont été à la base de l'opération «Torch», qui était en fait le débarquement des alliés en Afrique du Nord, alors occupée par le Régime de Vichy pendant notamment le mois de novembre 1942. C'est donc en célébration du 80ème anniversaire de son action mémorable sous le thème : «Le Général Slowikowski à Alger» qu'un concours de Bande-dessinée a été organisé d'abord en juin dernier, pour le Fibda qui s'est tenu du 1er au 5 octobre 2019 à l'office Riad-El Feth. Sachant au passage que la Pologne, a toujours été aux côtés de l'Algérie, elle est de fait un des premiers pays à reconnaître son indépendance. Le but de cette collaboration entre les deux pays a été de ce fait de réaliser un album algéro-polonais sur une histoire commune qui consistait à retracer le destin hors du commun de ce général major au destin si particulier, le principe était de réaliser une bande-dessiné de 15 à 20 planches suivant le scénario proposé avec précisions que l'album produit par cette collaboration sera publié en Algérie et en Pologne à 500 exemplaires en Algérie et 500 exemplaires en Pologne. Le concours a pour insuffisance de participants été reporté à la date du 5 novembre 2019 pour permettre à un nombre plus élevé de participer par une BD. Toutes les écoles des beaux-arts ont été sollicitées à cet effet et le nombre de participants s'en est trouvé rehaussé. On aura aussi noté que plusieurs jeunes artistes, mis au courant lors du Fibda 2019, ont aussi participé à cette «course» au prix «Rygor-Fibda» doté de 1000 Euros pour le 1er prix ainsi qu'une dotation de 300 Euros supplémentaires offerte par l'Institut de Formation Militaire polonais pour les deuxième et troisième prix. La 1ère sélection de la dizaine de candidats en lice s'est faite en fonction du personnage principal dessiné par le candidat, du style de graphisme et de la compréhension de l'histoire avec bien-sûr le respect de la véracité des faits historique. Seuls six candidats sur les dix présentés ont fourni un travail complet, et donc sur ces six candidats effectifs trois personnes se sont donc dégagés du reste en proposant des travaux de première qualité. On citera alors le 1er prix attribué à Mahrez Si-Saber (Alger) doté de 1000 Euros, pour ce qui est du 2ème prix, il a été alloué à Mohamed Boudjella d'Oran pour une somme de 200 Euros. En ce qui concerne le 3ème prix, doté de 100 Euros, il a été décerné à Mohamed Zakaria Rabhi (Djelfa). La composition du jury s'est réalisée de la sorte par l'entremise de la participation de Madame Marta Sęk-Spirydowicz (Conseiller à l'Ambassade Pologne à Alger), Mr Jan Linkoswski (Ambassade de Pologne à Alger), Monsieur Jaoudet Gassouma, président du jury Fibda, Monsieur Ahmed Haroun (bédéiste, doyen de la bande-dessinée algérienne) Membre, Monsieur Mahfoud Aïder, (bédéiste-scénariste) Membre. Il est heureux de voir, en effet, les jeunes talents se réapproprier les initiatives artistiques de sorte que notre jeune création puisse sortir des ornières de la «loose» longtemps entretenue pour laisser en jachère une jeunesse créative sans perspective. On aura noté grâce au Fibda et par l'entremise d'initiatives comme celle du concours «Rygor-Fibda» une ouverture qui même si elle est toute relative, ne manquera pas d'ouvrir d'autres horizons. De ce fait, il y a une volonté de réaliser d'autres échanges avec les académies polonaises d'arts-plastique, de bande-dessinée et même de création en jeux vidéos sur les perspectives d'échanges, de workshops et de visites d'artistes divers pour mieux fluidifier les rapports cordiaux qui caractérisent une longue histoire commune, et des causes partagées. Pour l'instant, on aura remarqué avec plaisir un regain de dynamisme au sein de l'Ecole Supérieure des Beaux-arts d'Alger, mais aussi des écoles régionales qui produisent du sens, en plus de produire des jeunes talents qui n'ont ainsi plus la chance de rater des trains… Plusieurs projets, workshops et participations à des initiatives diverses et protéiformes nous laissent l'espoir de voir nos jeunes artistes émerger au diapason d'un pays qui a besoin de sang neuf…n'est-ce pas !?