En réaction à l'immixtion «flagrante» du Parlement européen dans ses affaires internes, l'Algérie envisage de procéder à un examen général de ses relations avec l'ensemble des institutions européennes, a indiqué jeudi un communiqué du ministère des Affaires étrangères. «Le Parlement européen, sur instigation d'un groupe hétéroclite de députés partisans, a pris l'outrecuidante liberté de statuer sur le processus politique en cours dans notre pays, au moment précis où les Algériens s'apprêtent à élire, en toute démocratie et transparence, un nouveau président de la République», note la même source, précisant que «les députés européens se sont même arrogés, toute honte bue, un droit d'exiger du Parlement algérien de modifier des lois que nos députés ont souverainement adoptées». «Par cette démarche, le Parlement européen a démontré son mépris, non seulement des institutions algériennes, mais également des mécanismes bilatéraux de consultation prévus par l'Accord d'association, y compris dans le domaine parlementaire», relève le communiqué, estimant que le Parlement européen «a surtout confirmé, à l'initiative des députés instigateurs, qu'il promeut désormais ouvertement leur agenda du chaos provoqué, qu'ils ont malheureusement mis en œuvre dans bien des pays frères». «L'Algérie condamne et rejette dans le fond et dans la forme cette immixtion flagrante dans ses affaires internes. «Il est révélateur qu'un des parlementaires européens ait fait l'éloge de la colonisation qui aurait permis, selon lui, l'exercice de la liberté de culte durant les 132 ans de l'occupation coloniale de l'Algérie», déplore la même source. Plusieurs instances officielles, partis politiques, organisations et associations nationales de la société civile, ont dénoncé vigoureusement la résolution adoptée jeudi par le Parlement européen sur «la situation des libertés en Algérie», la qualifiant d'»ingérence flagrante dans les affaires internes et de provocation à l'encontre du peuple algérien». Outre les plus hautes autorités du pays, citons l'Assemblée populaire nationale (APN), le Conseil de la nation, les cinq candidats à l'élection présidentielle, le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), les groupes parlementaires à l'APN, de Tajamoue Amel El Jazair (TAJ), du parti des Travailleurs (PT), l'Organisation nationale des enfants de chouhada (ONEC), qui ont dénoncé, dans des communiqués ou des déclarations, la résolution adoptée par le Parlement européen qui consiste à faire un amalgame de «libertés», y compris la liberté du culte chrétien, et à s'en servir pour demander la réouverture de lieux fermés par les autorités parce qu'ils ont été transformés en églises en violation de la loi algérienne. Quelle outrecuidance!