Encore une fois, la route a tué en Algérie. Cette fois c'est la localité d'Astil dans la wilaya d'El Oued qui a eu à vivre le terrible drame causé par la mort brutale de 12 personnes et 46 blessés dont l'âge varie entre 27 et 60 ans. Selon le communiqué émis par les services de la Protection civile, I'accident est survenu vers 2 h00 du matin sur la RN 03 lorsque deux autocars assurant la liaison Ouargla-Jijel et Sétif-Ouargla via respectivement les communes d'Astil dans la wilaya d'El Oued et celle d'Oumach dans la Wilaya de Biskra, sont entrés en collision. C'est ce qu'a indiqué le directeur de la Protection civile à El Oued, Ahmed Baoudji. Il a imputé l'accident à l'excès de vitesse. La même source a indiqué que les corps sans vie des 12 victimes ont été transférés à la morgue de l'hôpital d'El M'Gheir alors que les blessés, dont certains dans un état grave, ont été évacués vers cette même structure de santé. Le bilan des victimes des accidents de la route dans notre pays est effrayant. Il est en passe de se classer dans le lot de tête des pays du monde où l'on meurt de plus en plus sur la route. Plusieurs facteurs sont avancés par les experts de l'ONU pour expliquer cette situation : « Des lois trop faibles ou mal respectées, la qualité des routes et des véhicules, une plus forte proportion d'usagers « vulnérables » (piétons) sur les «routes», l'alcoolisme, non-respect de la règlementation vétusté des véhicules… Bien des facteurs entrent en ligne de compte. Ils sont répertoriés par la Banque Africaine de Développement qui note que la sécurité routière n'est pas une priorité partout et dans certains pays, la réglementation est totalement défaillante. A l'image de ceux qui ne soulignent pas l'obligation de la ceinture de sécurité dans les équipements des véhicules et n'en font pas une mention légale en ce qui concerne le port. Dans d'autres pays, les administrations manquent de ressources pour faire appliquer les mesures prises. Ce qui n'est pas le cas de l'Algérie. Pas une semaine ne passe sans que de graves accidents n'emportent des vies humaines. Cela a été le cas tôt le matin d'aujourd'hui avec le violant télescopage de deux bus roulant à vive allure. C'est certainement à cette conclusion que devraient aboutir les services de sécurité à l'issu de l'enquête qu'ils ont engagée pour déterminer les circonstances de ce drame. Ils seront précédés des ministres de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Kamel Beldjoud et celui de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière Abderrahmane Benbouzid. Tous ces responsables se sont rendus hier, dimanche, sur les lieux de l'accident pour s'enquérir de la prise en charge des victimes et pour porter assistance à leurs familles. De son côté, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a présenté ses condoléances aux familles endeuillées par l'accident de la circulation. Il a, par ailleurs, chargé le Premier ministre de prendre toutes les dispositions nécessaires pour la prise en charge des blessés et porter assistance aux familles des victimes. Alors qu'elles ont été réalisées ou censées être entretenues pour réduire le nombre d'accidents de la route sur la route nationale ou sur l'autoroute Est/Ouest, les infrastructures routières dans notre pays s'avèrent plus accentogènes. Ce que confirment les 3275 accidents mortels recensés sur ces axes routiers pour la seule année 2019. Et si dans d'autres secteurs comme la santé et l'environnement en milieu du travail les séminaires, forum et autres rencontres animés par des experts sont organisés continuellement, il n'en est pas de même pour le secteur de la circulation routière. Bien qu'elles enregistrent des bénéfices chaque année plus importants, les sociétés et compagnies d'assurance n'y pensent même pas. Et pourtant, dans d'autres cieux, ce type de rencontres est annuellement systématique. Elle a pour objectif de «créer ou d'améliorer de façon mesurable la perception du public sur l'intégrité et l'efficacité de la Police et de la Gendarmerie en matière de sécurité routière. «Il est de notoriété que les routes qu'elles soient nationales, autoroutes, de wilaya, sont utilisées pour la circulation automobile. Elles le sont pour faciliter le transport régulier des personnes et des biens, mais pas pour d'autres trafics qui sont des facteurs majeurs d'insécurité. C'est pour faire face à ces défis que l'Etat a investi en mettant l'accent sur les politiques publiques, d'un concept élargi de la notion de sécurité routière», a expliqué un des animateurs d'une société d'assurance qui ne veut absolument pas s'impliquer dans le dossier de la circulation routière tout type confondu. Pour l'heure, on en est toujours aux palabres. Pire, on en est à une autoroute mal entretenue, une route nationale assidûment fréquentée par des criminels de la route ou par des criminels tout court. A l'exception de quelques actions sans lendemain, l'on donne l'impression d'oublier que la sensibilisation accrue des citoyens est une donnée incontournable Mieux, cette sensibilisation doit être réalisée en collaboration avec les responsables locaux et nationaux, les syndicats des transporteurs, les forces de sécurité, les associations de femmes et de jeunes et les Collectivités territoriales.