«À l'heure actuelle, nous vivons une situation unique en son genre dans notre histoire nouvelle : c'est aux autres de nous rattraper. Aucun pays ne possède d'arme hypersonique ni, encore moins, d'arme hypersonique de portée intercontinentale», a-t-il souligné ce 24 décembre 2019 au cours d'une réunion de responsables du ministère russe de la Défense. Dans une interview diffusée en octobre 2019 et accordée aux chaînes de télévision RT, Al Arabiya ainsi que Sky News Arabia, le président russe Vladimir Poutine a fait savoir que les spécialistes russes poursuivaient les travaux sur des armes du futur, même après avoir créé une nouvelle arme hypersonique n'ayant pas d'analogue au monde. Il indiqua que : «Ce sont des systèmes de missiles volant selon une trajectoire horizontale à une vitesse hypersonique. Pour le moment, personne ne possède des armes hypersoniques. Il va de soi que tôt ou tard elles feront leur apparition dans les principales armées mondiales. Mais à ce moment nous aussi, nous aurons quelque chose de neuf et Je sais déjà sur quoi travaillent nos chercheurs, instructeurs et ingénieurs», dit-il. En rappelant que dès 2002, les États-Unis étaient sortis du traité ABM qui était une pierre angulaire du système de sécurité stratégique dans le monde parce qu'il limitait les possibilités de mettre en place une défense antimissile pour les deux États. «Mais les États-Unis sont sortis de ce traité, cherchant à s'assurer des avantages stratégiques évidents et croyant que s'ils possédaient un tel parapluie contrairement à la Russie, cette dernière serait plus vulnérable et que le territoire des États-Unis disposerait d'une couverture sous forme d'un système de défense antimissile», a ajouté le président russe. LA RUSSIE DéVELOPPE DES ARMES DU FUTUR ET DES SYSTèMES DéJOUANT TOUTE DEFENSE ANTIMISSILE Le président russe a rappelé qu'à l'époque, il avait averti ses collègues américains que la Russie ne dépenserait pas des dizaines de milliards pour de tels systèmes, mais serait obligée de conserver l'équilibre stratégique en travaillant sur des systèmes de frappe qui déjoueraient sans aucun doute tout système de défense antimissile. «Nous l'avons fait, c'est déjà évident. Les systèmes de défense antimissile protègent contre les missiles balistiques volant selon une trajectoire balistique. Nous avons maintes fois perfectionné les nôtres, en outre nous avons créé une autre arme que personne ne possède au monde», a-t-il révélé avant d'ajouter «qu'à notre grand regret, cela a abouti, d'une façon ou d'une autre, à une certaine course aux armements, ce qui est déjà un fait accompli». Or, Poutine a déclaré que «l'Union soviétique était souvent à la traîne avant et aujourd'hui la Russie se trouve à l'avant-garde du développement de nouveaux armements et possède des systèmes uniques en leur genre». Soulignant ainsi que ni l'Union soviétique, ni la Russie «n'ont cherché à créer des menaces aux autres pays» et a rappelé que c'est l'URSS qui devait toujours rattraper les États-Unis en matière d'armement, notamment pour la bombe atomique l'aviation stratégique et les premiers missiles intercontinentaux. Il a indiqué lors de son intervention que les troupes russes étaient d'ores et déjà dotées de missiles hypersoniques Kinjal et de systèmes laser Peresvet qu'un premier régiment était en train d'être armé du système de missiles intercontinentaux Avangard et que les travaux de mise au point des missiles Sarmate et Zircon, ainsi que du missile de croisière Bourevestnik suivaient leur cours. D'après Vladimir Poutine, la Russie consacre à la défense beaucoup moins d'argent que certains autres pays, elle n'a nullement l'intention de réduire sa capacité au combat. Par ailleurs Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a annoncé le 24 décembre que le premier régiment armé de systèmes de missile Avangard avec un planeur hypersonique serait opérationnel d'ici la fin de l'année 2019. À la mi-novembre, les forces armées russes ont testé pour la première fois un missile Kinjal capable de voler et manœuvrer à une vitesse de 12 240 km/h et frapper des porte-avions, destroyers et croiseurs ennemis, a-t-on informé d'une source médiatique.