Plusieurs entraîneurs ont critiqué le jumelage du championnat d'Algérie Open de natation avec le championnat hivernal "minimes-juniors", disputés cinq jours durant à la piscine M'hamed-Baha de Bab Ezzouar (Alger), estimant que ceci a constitué le "point noir" de ce rendez-vous du fait des conditions «inconfortables» ayant marqué son déroulement. Contrairement aux précédentes saisons, la Direction technique nationale (DTN) de la Fédération algérienne de natation a décidé cette fois-ci de jumeler les deux compétitions en question, en se basant sur les propositions faites par les clubs lors du collège technique annuel et liées au manque de moyens matériels au niveau de ces derniers. Dans une déclaration à l'APS, l'entraîneur de Bahia Nautique Oran, Sofiane Benchekor, a estimé que cette décision «n'est pas judicieuse» et ne favorise pas le développement de la discipline localement. «Certes, ce sont les clubs qui avaient suggéré cette option pour des raisons matérielles, mais il y a une DTN qui connaît mieux la chose et qui aurait dû rejeter cette proposition car elle sait pertinemment qu'il n'est pas possible d'organiser en Algérie une compétition avec plus de 600 nageurs», a indiqué Benchekor, relevant au passage la "mauvaise qualité de l'eau» (taux de chlore élevé) du bassin de 25m de la piscine M'hamed-Baha, ajoutée à l'"exiguïté des lieux, ce qui influe sur les résultats». L'ancien nageur de l'équipe nationale a également évoqué un autre aspect négatif auquel est confrontée la natation algérienne, à savoir l'inexistence d'un second bassin dans les piscines pour effectuer les échauffements. Il a ainsi appelé le ministère de tutelle à construire des complexes nautiques dotés au minimum de deux bassins, un pour la compétition et l'autre pour l'échauffement, comme l'exige la natation moderne. Abondant dans le même sens, l'entraîneur national et coach de l'équipe d'Aïn Turk (Oran), Anouar Boutbina, a qualifié de "catastrophique" le déroulement de la compétition. «J'étais présent aux travaux du collège technique. Nous, les clubs, avions alors choisi le jumelage des deux compétitions. Mais, après avoir constaté l'état du lieu de compétition, j'estime que les conditions sont défavorables et je reconnais aujourd'hui que notre choix n'était pas judicieux", a-t-il indiqué. «Le nageur termine la séance matinale à 14h00 (ndlr, elle débute à 8h30), par conséquent, il ne dispose pas d'un temps suffisant pour déjeuner et se reposer ensuite, avant de revenir à la piscine pour les échauffements à 16h00 en vue des finales. Le nageur peut même disputer sa finale à 20h00, ce qui n'est pas normal», a-t-il poursuivi, estimant qu'en l'absence d'un bassin d'échauffement, il est nécessaire de revoir la formule de compétition, laquelle doit garder son cachet propre à elle, avec la participation des nageurs de l'élite. Selon lui, le lieu propice à ce genre de compétitions en bassin de 25m serait la piscine El Baz de Sétif où celle de Sonatrach à Alger. La Fédération algérienne se défend De son côté, le président de la Fédération algérienne de natation (FAN), Mohamed Hakim Boughadou, a rejeté la balle dans le camp des techniciens auxquels il impute la responsabilité de la décision du jumelage qu'ils avaient prise à l'unanimité lors du collège technique. «En tant que bureau fédéral, nous n'avons fait qu'approuver le programme établi par les entraîneurs dans le cadre du collège technique. Ils sont les plus au fait de la réalité du terrain. Pour notre part, nous oeuvrons selon le principe que la natation revient aux techniciens et aux athlètes, d'où notre respect des propositions qu'ils font. Mais, nous leur disons de faire attention aux répercussions de telles décisions". Interrogé sur l'éventualité d'une organisation tournante de cette compétition au niveau d'autres wilayas, le président de la FAN a estimé que la piscine de Bab Ezzouar reste pour l'instant la "meilleure" pour abriter ce championnat (25 mètres) car homologuée selon les critères de la Fédération internationale, en plus de sa proximité des infrastructures hôtelières et hospitalières. Le premier responsable de la fédération a, en outre, estimé qu'en dépit de tous ces aléas, de «bons résultats techniques ont été enregistrés», ce qui démontre que «'organisation était bonne». «Les bons résultats réalisés par les nageurs de différentes équipes nationales sont un signe positif pour l'avenir, d'autant plus que l'Algérie s'apprête à abriter le championnat maghrébin des jeunes en avril prochain et le championnat arabe seniors en septembre, outre la participation au championnat d'Afrique Open en avril en Afrique du Sud», a conclu Mohamed Hakim Boughadou.