En cette pé́riode de crise sanitaire, l'Association Le Grand Maghreb (ALGM) mè̀ne une campagne d'entraide humanitaire en fournissant des paniers repas aux plus démunis, particuliè̀rement en Seine-Saint-Denis, territoire terriblement affecté́ par le Covid-19. Ainsi, ALGM fournit plus de 55 associations situées en Ile-de-France en paniers repas de première nécessité, correspondant à plus de 8.000 repas distribués aujourd'hui. Des donateurs, des commerçants, des grossistes dans un élan de générosité contribuent à ces opérations de bienfaisance de manière totalement intéressée. ALGM salue les formidables élans de solidarité qui se sont manifestés partout en France à travers les initiatives des associations locales ou des réseaux de terrain qui viennent en aide aux plus démunis. Les limites de cet é́lan solidaire face à̀ l'ampleur de la situation Un civisme local et solidaire inédit est né durant cette terrible période et a pris une ampleur sans précédent. En réalité, ces élans de solidarité consacrent le retrait progressif des services publics, laissant les territoires populaires et les publics les plus fragiles dans le désarroi le plus total. Les associations du 93 avaient d'ailleurs tiré la sonnette d'alarme sur ce sujet considérant que le risque de pénuries alimentaires aller frapper de plein fouet les plus pauvres. Ces maux n'affectent pas seulement nos grands ensembles mais aussi nos campagnes. Le Covid-19 et ses conséquences ont précipité l'effondrement des filets de protection sociale laissant les populations locales dans le désarroi le plus total. Le Covid-19 a mis à mal les filets de sécurité institutionnels qui tenaient ses territoires à bout de bras. Notre connaissance du terrain, à travers le maillage associatif au plus proche des personnes vivant dans des poches de pauvreté nous amènent à alerter les autorités. L'ampleur inédit du nombre de personnes (personnes isolées, personnes âgées, familles monoparentales mais également familles traditionnelles avec enfants) tombant dans l'extrême pauvrete,́ fait craindre le pire. Le pire n'est plus un horizon lointain mais une réalité de terrain. L'é́mergence de pathologies mortifè̀res Les personnes précaires de plus en plus nombreuses ne sont plus à même de se nourrir ou nourrir leurs enfants. Les blessures psychologiques (perte de dignité, honte, sentiment d'impuissance, vision cauchemardesque de voir ses enfants avoir faim) émergeant de nos constats de terrain. ALGM voit se développer chez ces personnes dans la précarité la plus totale des pathologies du désarroi laissant craindre le pire, flirtant à la limite de la tendance suicidaire. Elle lance un cri d'alarme aux autorités publiques face à la nécessité de prévenir ces tendances lourdes, assurer le minimum vital : fournir les moyens nécessaires que la population la plus fragile sur le territoire de la République puisse se nourrir pour survivre et non plus vivre … Saluer le travail des associations locales n'est plus suffisant Mobiliser et donner les moyens aux services publics de première nécessité pour une prise en charge sanitaire et sociale de ces populations dans les territoires délaissés de la République relève d'une priorité absolue. Il est temps de véritablement agir avant que les drames ne se produisent. Le Président de l'Association Le Grand Maghreb Brahim Mabrouki