A l'ouverture de la conférence nationale sur le Plan de relance pour une nouvelle économie, le Président Abdelmadjid Tebboune a réitéré son «refus catégorique» de recourir à l'endettement extérieur, quelle qu'en soit la forme. Des disponibilités bancaires de l'ordre de 1.900 milliards de DA, jusqu'à fin 2020, existent «pour quiconque souhaite investir», a-t-il annoncé. Le financement de l'investissement national se fera par le recours exclusif aux ressources internes. «Le recours au financement extérieur sous de fallacieux prétextes ne se reproduira plus jamais», a soutenu le président de la République qui a appelé à «s'éloigner autant que possible des investissements lourds». Le Président Tebboune a orienté les investisseurs vers le développement des industries de transformation pour pallier l'importation de leurs produits. Il s'est interrogé sur la pertinence de financer la création d'une usine à 750 millions de dollars, par exemple, au lieu de financer 10 usines à 75 millions de dollars chacune. Néanmoins, a-t-il poursuivi, l'investissement dans de lourds projets demeure ouvert, pour peu qu'il apporte une forte valeur ajoutée. Outre ces disponibilités bancaires, le Président Tebboune a évoqué la possible affectation, durant l'année en cours, de 10 à 12 milliards de dollars de réserves de change à des financements d'investissements. Dans le cadre de l'encouragement de l'investissement et des investisseurs, le Président Tebboune a annoncé la dépénalisation de l'acte de gestion pour permettre aux opérateurs de réaliser sereinement leurs projets. De son côté, le Premier ministre Abdelaziz Djerad a confirmé que le gouvernement sera toujours à l'écoute des diverses propositions constructives visant à diversifier l'économie nationale pour aller de l'avant vers une économie forte, moderne et durable. Intervenant dans les ateliers organisés dans le cadre de la conférence nationale sur le plan de relance pour une économie nouvelle, il a expliqué que la construction d'une économie forte exige que l'administration soit libérée des pratiques bureaucratiques afin de soutenir des investissements fructueux. On sait qu'un nouveau Code de l'investissement sera finalisé avant le mois d'octobre prochain. Selon le ministre de l'Industrie, Ferhat Ait Ali Braham, qui en avait fait l'annonce, il y a une semaine, ce Code facilitera et encouragera les investissements dans les secteurs public et privé. Le nouveau Code aura l'avantage d'unifier les deux systèmes législatifs régissant l'activité dans les deux secteurs public et privé. Il sera plus incitatif pour les producteurs locaux et les industries manufacturières. Ces réformes réduisent la différenciation entre secteurs public et privé et formulent un nouveau régime commun conforme aux principes du Code de commerce, avait-il déclaré. Concernant le foncier industriel, Ferhat Ait Ali Braham a également fait état de la préparation d'un nouveau décret fixant les missions et les attributions de l'Office national du foncier industriel, ainsi que d'autres textes portant sur le suivi et la gestion du foncier industriel. Ces législations s'inscrivent en droite ligne dans les efforts du ministère visant à «mettre en place un nouveau système juridique qui favorise la consécration d'une gouvernance moderne et rationnelle», avait précisé le ministre pour qui le secteur industriel «a été le plus ciblé par la «Isaba» (bande), tant au niveau législatif qu'organisationnel ou de gestion interne, pour des projets fictifs au détriment de projets concrets».