Le ministre de la Communication, Porte-parole du Gouvernement, Ammar Belhimer a saisi l'opportunité offerte par son intervention jeudi à la séance plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales, pour clarifier la problématique posée par la situation des chaînes de télévision privées. Répondant à la question d'un député, le ministre a fait état de plus de 50 chaînes privées non agréées en Algérie, affirmant que la réforme du secteur «favorisera l'accompagnement des chaînes privées avec un arsenal juridique algérien et permettra à Alcomsat-1 d'optimiser et de développer ses services et les capacités de son exploitation». Rappelons que Alcomsat-1 est un satellite algérien de télécommunications, lancé le 11 décembre 2017 et qui assure une couverture nationale et régionale (Afrique du Nord et Sahel), contribuant, entre autres, à l'amélioration des communications pour le désenclavement des régions reculées, et la fourniture d'une gamme de services commerciaux allant de la diffusion de bouquets d'émissions TV et Radio à la transmission de données, au télé-enseignement et à la télémédecine. Ammar Belhimer a promis que la révision de la loi organique relative à l'information «aboutirait inéluctablement» à la révision du texte de loi sur l'audiovisuel, estimant qu'il serait primordial, «du point de vue éthique», de prioriser la régularisation de la situation des chaînes privées. Le ministre a insisté sur l'importance de la «domiciliation juridique» des chaînes privées et «l'algérianisation» des activités médiatiques dites «de droit étranger». Il a fait savoir que «6 chaînes seulement ont reçu un agrément provisoire pour l'ouverture de bureaux de presse et d'information pour les représenter en Algérie», estimant que «dans une telle situation, le nombre des fonctionnaires du bureau ne doit pas dépasser 14 employés». Le ministère, a-t-il fait remarquer, tient à «l'accompagnement et au soutien des mécanismes chargés du suivi et de l'évaluation de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV), créée en vertu de l'article 64 de la loi organique relative à l'information et qui veille à la conformité de tout programme audiovisuel, quel que soit le support de sa transmission, aux lois et réglementations en vigueur». Le ministre de la Communication a annoncé la relance et la redynamisation du rôle du groupe de travail interministériel qui présentera une vision d'ensemble à même de renforcer les facteurs et les conditions de promotion de la liberté d'expression et d'une presse plurielle dans le respect de la déontologie et du droit du citoyen à l'information, à l'éducation et aux loisirs. L'impératif d'accorder tout l'intérêt à l'organisation des chaînes télévisées privées, la codification des spots publicitaires liés à la communication ainsi que l'organisation des activités de publicité «s'inscrivent en droite ligne de la réforme du secteur audiovisuel qui concernera particulièrement la révision du cadre juridique et réglementaire du secteur (la loi organique de l'information de 2012) mais également la révision de la loi relative à l'activité audiovisuelle de 2014», a déclaré Ammar Belhimer. Concernant «les répercussions de la publicité passive et irresponsable sur les consommateurs en général et l'enfance en particulier», le ministre a fustigé «les programmes et spots publicitaires diffusés par certaines chaînes», qui «font la promotion de mauvais comportements susceptibles de porter préjudice à l'intégrité physique et psychologique de nos enfants». Il a fait savoir que le thème de la publicité est l'un des chantiers de réforme profonde et urgente engagée avec la participation des différents acteurs et spécialistes, en vue de promulguer pour la première fois une loi relative aux activités publicitaires. A une autre question, le ministre a rappelé que, «l'édification de l'Algérie nouvelle est basée sur la lutte contre la corruption et la moralisation de tous les aspects de la vie et des relations, en accompagnant une presse plurielle, responsable, intègre et professionnelle». Le plan d'action de son secteur repose sur «une réforme globale incluant l'amendement des lois en vigueur et la création de nouveaux textes et mécanismes pour toutes les branches de l'information», a-t-il ajouté. Sur le volet formation des journalistes, il a annoncé que les médias publics et privés seront contraints à consacrer un taux de 2% des bénéfices annuels de leur entreprise à cette action.