Le comité constitutionnel composé de représentants du gouvernement de Damas, de l'opposition et de la société civile – devrait se réunir lundi pour la quatrième fois depuis octobre à Genève sous les auspices de l'ONU, pour une révision de la constitution en vue d'un règlement politique en Syrie. «La quatrième session de l'organe restreint du Comité constitutionnel syrien se tiendra le 30 novembre au 4 décembre prochain à Genève», a confirmé vendredi Jenifer Fenton, la porte-parole du bureau de l'Envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie. «Cette commission y poursuivra les discussions entamées lors de la troisième session sur la fondation et les principes nationaux», a-t-elle ajouté. Le Comité constitutionnel a tenu trois séries de pourparlers depuis son lancement, il y a plus de douze mois, bien que les progrès aient été «minimes». La révision de la Constitution figure en bonne place dans la résolution 2.254, adoptée en décembre 2015 par le Conseil de sécurité, qui prévoit également l'organisation d'élections sous la supervision de l'ONU. Le Comité constitutionnel syrien, chargé de réformer la Constitution de 2012 en vue de prochaines élections, a été inauguré le 30 octobre à l'ONU à Genève en présence de 150 personnes. Un comité restreint de 45 membres a ensuite été chargé d'entrer dans le détail de la Constitution. De son côté, l'ONU espère que ce processus ouvrira la voie à un règlement politique du conflit, qui a fait plus de 380.000 morts depuis 2011. «Nous voulons voir des progrès», a déclaré dimanche l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, lors d'une conférence de presse en ligne depuis Genève. M.Pedersen a dit espérer «des discussions approfondies» en vue d'un nouveau round de pourparlers prévu en janvier axé sur «les principes constitutionnels». Il a indiqué avoir effectué plusieurs visites diplomatiques avant les négociations du lundi, y compris auprès de hauts responsables à Téhéran et à Moscou, ainsi qu'à Ankara.Il est «important que nous bénéficions d'un soutien international clair au travail que nous faisons», a-t-il souligné. Cependant, des désaccords profonds entre les principaux protagonistes mais aussi la pandémie du Covid-19 ont ralenti le rythme des réunions. Fin août, les discussions s'étaient achevées sans résultat concret, mais M. Pedersen avait fait part de «points communs» entre les différents membres du comité. Mercredi dernier, une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU s'est tenue pour examiner la situation humanitaire et politique en Syrie. L'Envoyée spéciale adjointe de l'ONU pour la Syrie, Khawla Matar, avait affirmé que sur le fond, les progrès espérés n'ont pas été pleinement réalisés lors de la dernière session et que la voie constitutionnelle ne peut à elle seule résoudre la crise. Pour l'ONU, l'engagement des parties syriennes vis-à-vis de cette réunion et de la prochaine, de même que leur accord sur l'ordre du jour sont des gages de «bonne foi» et de «pragmatisme». Par ailleurs, Mme Fenton, a annoncé lors de la réunion du Conseil de sécurité la date de la cinquième session du comité constitutionnel prévue le «5 janvier 2021, qui portera sur les principes de la nouvelle constitution».