Le football ivoirien aurait pu éviter après des années de polémiques et de luttes fratricides, la-non mise en orbite de son instance footballistique, le samedi 5 septembre 2019. Depuis, elle roule au point mort. Un championnat totalement déréglé. Motif ? La FIFA ne pouvait laisser une situation pourrir pour cause de suspicions d'irrégularité, dénoncées sans qu'elle intervienne. Elle boucle les élections. Sauf qu'après cette décision, l'instance internationale du football disparaît des écrans et ne donne plus signe de vie. Elle laisse ainsi la FIF sans pilote. Se voyant dans une situation inextricable, celle-ci décide d'aller au TAS, et ce, après avoir constaté que «la FIFA n'a pas donné suite aux différentes demandes de levée de suspension du processus électoral. Partant de là, la FIF considère ce silence de la FIFA, comme un rejet de sa demande et se trouve contrainte de saisir le TAS afin de solliciter de cette juridiction l'annulation pure et simple de la décision de suspension», a indiqué l'instance à travers un communiqué. La FIF met en avant les «difficultés créées par cette suspension», qui provoque le report du «démarrage des championnats en Côte d'Ivoire». Etiassé accuse Accusant réception de la réponse du Secrétaire général de la commission électorale, Sam Etiassé, directeur exécutif de la Fédération ivoirienne de football, l'instance dirigeante du ballon rond n'a pas tardé à réagir en annonçant la mise en place d'une commission qui sera chargée d'auditionner les différents acteurs engagés dans le processus électoral, dont le président de la commission, René Diby, qui a démissionné la semaine dernière. Le fait qui mériterait d'être signalé est ce paragraphe qui figure dans le courrier, de Etiassé lequel accuse ouvertement «l'ancien ministre des Sports de valider le dossier de candidature de Didier Drogba uniquement en raison de la pression populaire et des menaces de mort reçues par lui et sa famille, quitte à faire des entorses au code électoral. Pour rappel, la candidature de la légende ivoirienne avait été finalement recalée». S'agissant de la commission initiée par la FFA, celle-ci sera composée de deux représentants de la FIFA (Rolf Tanner et Sarah Solémalé), de deux représentants de la Confédération africaine de football (à nommer) et d'un représentant de la zone UFOA B (Union des fédérations ouest-africaines de football). A noter qu'en raison de la pandémie de coronavirus, toutes les auditions se déroulent par visioconférence. En attendant Drogba, ainsi que Sory Diabaté et Idriss Diallo, les deux seuls candidats dont les dossiers ont été validés, vont devoir faire preuve de patience... Les clubs réclament la reprise Les élections pour la présidence de la FIF, dirigée depuis 2011 par Sidy Diallo, lequel décide de ne pas se représenter, auraient dû avoir lieu en ce mois de décembre. Le directeur exécutif Sam Etiassé a réagi, le mardi 8 décembre 2020 au siège de la FIF à Treichville à cette polémique soulevée ces derniers jours par des clubs réclamant de l'instance faîtière du football, l'organisation du championnat conditionnée par la reprise du processus électoral bloqué par la FIFA depuis trois mois. «Nous disons à la FIF que le ballon doit rouler. Nous avons écrit à la FIFA. Elle a fait toutes les investigations. Tous les acteurs du processus électoral ont été auditionnés. Pourquoi n'ont-ils pas pris, depuis, leurs décisions ? Nous les attendons. La FIF est en mode attentiste. Tout ce que nous demandons, c'est que la FIFA lève la suspension du processus électoral pour nous permettre d'avancer», a rappelé le directeur exécutif de la FIF. Avant d'ajouter «pourquoi veulent-ils que la FIF organise le championnat, s'ils ne reconnaissent pas d'abord les autorités fédérales en place ? Ils ne connaissent plus l'autorité du président de la Ligue professionnelle de football. Le président de la ligue a convoqué une réunion qui devait être présidée par son vice-président, Ceverin Yeboua, parce qu'il est candidat. Certains ont démissionné. Nous n'avons pas voulu organiser un championnat qui va se jouer en dent de scie. Nous ne le ferons pas». Enfin, il faut savoir que la mission du comité de normalisation est de «gérer les affaires courantes de la FIF» et de «réviser partiellement les statuts et le code électoral de la FIF (lorsque nécessaire dans le contexte des élections) afin de garantir leur conformité avec les statuts et les exigences de la FIFA, et veiller à leur adoption par l'assemblée générale de la FIF».