La faiblesse et la stagnation des salaires et des pensions de retraités et des minimas sociaux depuis plusieurs années avec la hausse inédite des dépenses ont plongé le consommateur algérien dans la précarité. Ce qui explique la baisse du pouvoir d'achat qui s'est accentuée avec l'arrivée de la crise sanitaire liée au Covid-19 qui a causé la perte d'emplois pénalisant, particulièrement, les salariés qui subissent la précarité des durées de l'emploi. La hausse inexpliquée et surtout incompréhensible d'une gamme de produits alimentaires de première nécessité, en l'occurrence, les pâtes alimentaires, les légumes et les produits laitiers ont affecté directement le budget des ménages, incapables de faire face à l'inflation qui devra s'accélérer davantage en 2021, selon la LF 2021 qui prévoit une inflation de 4,5 % et un déficit budgétaire de plus de 13%. La flambée des prix sur le marché est causée, également, par les augmentations des prix de produits au départ des usines. Cette régulation indépendante des prix des produits destinés à une large consommation est justifiée, selon certains acteurs du marché, par la hausse des cours mondiaux des produits alimentaires, dont la plupart sont subventionnés en Algérie. L'Association algérienne de protection et d'orientation du consommateur et de son environnement (Apoce) ne cesse de dénoncer la hausse incompréhensible des prix des produits alimentaires sur le marché qui ne fait que progresser la précarité des ménages et des salariés qui subissent des pressions quotidiennes. Le taux de pauvreté dans le pays ne cesse, à son tour, de grimper, tout comme les pré- dépenses alors que les salaires sont en stagnation et le chômage en ascension. Certes, la double crise sanitaire et économique n'a pas affecté uniquement les ménages, mais aussi les industriels qui eux aussi bénéficient du soutien de l'Etat pour couvrir leurs charges fixes. Pour compenser, par ailleurs, leur déficit et maintenir leurs activités, certains industriels décident de réguler les prix de leurs prix au départ de l'usine. Ces jours-ci, la polémique enfle sur une supposée hausse des prix du sucre granulé destiné aux industriels. Une information qui n'a, jusque-là, pas été confirmée ou infirmée. Ce qui dit sur l'intention de ces producteurs, aussi conscient de l'impact d'une telle décision sur le prix d'un large éventail de produits alimentaires (boissons, lait et ses dérivés, les biscuits...). L'information a été rapportée par l'Apoce qui s'est indignée face à la flambée incessante des prix sur le marché, qui se répercute sur le mode de vie des Algériens dont une partie n'arrive plus à se nourrir correctement à cause de la privation et la cherté de la vie. Réagissant à cette nouvelle, le président de l'Association nationale des commerçants et des artisans (Anca), Hadj Tahar Boulenouar a mis en doute cette information, tout en reconnaissant, paradoxalement, une hausse prévisible des produits alimentaires durant le premier semestre 2021. Justifiant cette inflation par les répercussions de la crise sanitaire et économique qui a entraîné la dégradation du pouvoir d'achat, l'instabilité des entreprises et surtout la fermeture de plusieurs commerces. Il a appelé, dans ce sens, à l'accélération de l'ouverture des marchés de proximité pour créer de l'emploi et vendre les marchandises. Ainsi promouvoir la concurrence. Dans le cas échéant, c'est aux industriels de répondre à cette question et d'apporter des explications quant à leur nouvelle politique de prix, sachant que le produit concerné bénéficie des subventions publiques. Fixer librement les prix de vente des produits par les fournisseurs qui, à son tour, influence le distributeur et le vendeur est une pratique courante sur le marché algérien, en absence de rigueur et de contrôle. Un écart qui sera supporté par le consommateur final, alors que l'aval de l'Etat est plus que nécessaire dans cette démarche. L'imposition des prix de revient des produits subventionnés sur le marché est probablement l'une des raisons qui pousse l'Etat à revoir la liste des produits subventionnés. C'est ce qu'a déclaré récemment, le ministre des Finances, Benabderrahmane. «Nous œuvrons pour que le soutien de l'Etat profite aux citoyens qui en ont le plus besoin», a-t-il souligné, précisant que la révision des subventions de l'Etat est pour bientôt. Les ménages algériens sont malheureusement habitués à la hausse injustifiée des prix des produits alimentaires. En novembre dernier, une augmentation de 10 à 20 dinars a été constatée sur les prix des pâtes alimentaires. Une tendance que compte suivre d'autres producteurs du sucre et de l'huile. Les signes forts d'une crise économique sans précédent sont déjà là. En absence de contrôle et de rigueur des autorités, la situation risque de s'aggraver, et ce, malgré le caractère social réputé de l'Etat algérien.