Le représentant du front Polisario auprès des Nations unies (ONU), Mohamed Sidi Amar, a affirmé que le Maroc maintient le processus de règlement du conflit au Sahara occidental dans l'impasse après avoir rejeté officiellement la dernière proposition du Secrétaire général (SG) de l'ONU désignant le diplomate italien d'origine suédoise, Staffan de Mistura, en tant qu'envoyé personnel au Sahara occidental. Dans une déclaration à l'APS, M. Sidi Amar a indiqué que «la position du Maroc fait suite à son rejet d'autres propositions concernant de nombreux candidats proposés par l'ONU aux deux parties. «Le Maroc n'a pas seulement entravé la mission du SG onusien pour désigner un nouvel envoyé personnel au Sahara occidental mais a même fixé des conditions préalables qui excluent arbitrairement des pays membres de l'ONU, tout comme elle a rejeté tout candidat des pays scandinaves, d'Australie, d'Autriche, des Pays Bas ou de la Suisse», a-t-il déploré. «Ceci confirme que le Maroc n'a aucune volonté politique d'aller vers une solution pacifique au conflit sahraoui», souligne le même diplomate, précisant que l'occupant marocain mise sur le maintien de l'impasse jusqu'à trouver un envoyé au service de ses intérêts. M. Sidi Amar a rappelé, par ailleurs, la position officielle du Polisario rejetant catégoriquement l'approche marocaine, se disant attachée à la désignation d'un nouvel envoyé spécial jouissant de toutes les qualités de crédibilité, d'indépendance, d'intégrité et de neutralité. Et d'ajouter que le front Polisario a insisté à maintes reprises sur le fait que la désignation d'un nouvel envoyé personnel au Sahara occidental «n'est pas une fin en soi mais un moyen pour faire avancer le processus de règlement et réunir les conditions propices permettant au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination». L'ambassadeur sahraoui a rappelé que les missions de l'envoyé personnel du SG onusien au Sahara occidental ne sont pas prévues dans le plan de règlement ONU-OUA approuvé par les deux parties en août 1988 et adopté ensuite par le Conseil de sécurité avec les décisions de 1990 et 1991, notamment la décision 690 en vertu de laquelle le conseil de sécurité a désigné une mission onusienne pour la surveillance du cessez-le-feu et l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental. Une mission créée dans les années 1990 pour faire aboutir les efforts de l'ONU visant à trouver une solution politique au conflit dans la région et qui remonte à 1975, a dit le responsable sahraoui. M. Sidi Omar a adressé une lettre au Conseil de sécurité dans laquelle il l'invite à «user de tous les moyens et de toutes les prérogatives que lui confère la charte de l'ONU pour relancer le processus de paix et accélérer sa mise en oeuvre en faveur d'une solution juste fondée sur le respect total du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance, à la lumière des derniers développements marqués par la poursuite de l'agression marocaine sur les territoires sahraouis». Le représentant du Front Polisario à l'ONU avait tenu récemment une réunion par visioconférence avec Mme Rosemary DiCarlo, Secrétaire générale adjointe des Nations unies pour les affaires politiques et de consolidation de la paix, durant laquelle ils ont évoqué les derniers développements au Sahara occidental, dont la question de la vacance du poste de l'envoyé onusien.