Le ministère de l'Energie et des Mines veut se donner tous les moyens nécessaires et même exceptionnels, au vu de la conjoncture actuelle, pour la réalisation rapide du mégaprojet de Ghar-Djebilet (Tindouf), cofinancé par l'Algérie et la Chine. Il met les bouchées doubles. Quelques mois après l'initialisation de ce projet et la signature d'un mémorandum d'entente avec un consortium d'entreprises chinoises et Feraal pour son lancement effectif, prévu en trois étapes (2021- 2025), le ministre de tutelle, Mohamed Arkab, s'est réuni, avant-hier, avec les responsables des départements concernés par le projet d'exploitation de la mine de fer de Ghar- Djebilet (Tindouf) et celui de la transformation du phosphate à l'Est du pays pour discuter de la mise en œuvre de « la feuille de route tracée dans le cadre de la stratégie nationale de développement et de valorisation des ressources minières et en application du programme national des grands projets structurels visant la relance du secteur minier, en exécution des instructions du président de la République », selon un communiqué du ministère. Ont pris part à cette rencontre de coordination et d'adaptation de la feuille de route de la réalisation de ce projet minier d'envergure, les ministres des Travaux publics, des Transports, des Ressources halieutiques et de la Transition énergétique, respectivement MM. Kamel Nasri, Aïssa Bekaï, Karim Hasni et Benatou Ziane, en présence du SG du ministère des Finances, Brahim Djamel Kassali et de cadres des différents secteurs. Les discussions et consultations se sont portées sur deux projets phares, en l'occurrence celui de la « valorisation de la mine de fer de Ghar- Djebilet (Tindouf), ou encore le projet intégré d'exploitation et de transformation du phosphate à Tébessa, Souk Ahras, Annaba et Skikda ». L'exploitation de ces deux gisements miniers intervient dans le cadre du développement de l'industrie minière et la diversification de l'économie algérien. C'est le moment aussi pour donner un nouveau souffle à ce secteur qui vient à la rescousse de celui du pétrole en déclin depuis des années. L'effondrement des cours et de la demande de l'or noir a lourdement affecté la situation financière et sociale du pays, provoquant un déséquilibre socio-économique sans précédent. Les autorités veulent rompre avec l'ancien modèle économique dépendant du secteur des hydrocarbures et des importations, d'où l'intérêt particulier accordé au développement du secteur minier et de l'industrie manufacturière et de transformation. Détenir son propre savoir-faire et technologie pour réduire la facture de l'importation des matières premières qui plombe le budget de l'Etat. Un objectif à long terme qui devra assurer la pérennité et la viabilité des activités du secteur de l'Energie. Cet enjeu n'est pas moindre puisque l'avenir du pays en dépend. La concrétisation des projets miniers nécessitent des moyens logistiques, mais surtout financiers. Ce qui ne semble pas constituer un frein pour le gisement de fer de Ghar-Djebilet, grâce au partenariat scellé avec les Chinois qui partagent avec l'Algérie les charges financières de ce projet (estimations préliminaires à 2 milliards de dollars). Après avoir trouvé un partenaire, le ministère de tutelle ne veut pas perdre du temps et veut accélérer dans les plus brefs délais l'exploitation de la mine de fer de Ghar-Djebilet, contenant des réserves de 1,7 milliard de tonnes de fer. Une ambition et un engagement à partager entre les différents départements concernés par ce projet. Une opportunité pour les investisseurs locaux et l'emploi. Les ministres présents à cette rencontre ont exprimé « la disposition de leurs départements à accompagner le secteur de l'Energie et des Mines afin de réaliser ces projets sur le terrain, mettant l'accent sur « l'importance et l'impératif mise en oeuvre de ces projets stratégiques compte tenu de leurs retombées positives sur le pays et le citoyen en particulier en ce qui concerne la fourniture des besoins nationaux en matières premières nécessaires dans les différentes activités industrielles, notamment les industries de transformation, la réduction de la facture d'importation de ces matières, la diversification de l'économie nationale hors hydrocarbures, la création de postes d'emplois particulièrement dans les zones d'ombre et enclavées et la promotion de l'investissement », a indiqué le même communiqué.