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Ould Kaddour face à sa gestion de Sonatrach
Après son extradition des Emirats Arabes Unis
Publié dans La Nouvelle République le 06 - 08 - 2021

L'ancien P-DG de Sonatrach, Abdelmoumène Ould Kaddour, a été finalement extradé par les Emirats Arabes Unis (EAU) vers l'Algérie. Son extradition fait suite à un mandat d'arrêt international émis à son encontre pour implication dans des affaires de corruption.
L'ancien patron de Sonatrach est poursuivi dans l'affaire de l'acquisition de la raffinerie Augusta en Italie, propriété de la compagnie américaine Exxon Mobil. Il est également question de la réouverture du dossier de BRC (Brown and Root -Condor) dont il a été le P-DG de 1993 à 2007. L'affaire de la raffinerie d'Augusta remonte à 2018. Cette année-là, Abdelmoumene Ould Kaddour, alors P-DG de Sonatrach, annonce le souhait d'acquérir la raffinerie d'Exxon Mobil situé à Augusta en Italie. Cette dernière a été construite en 1949 et dispose d'une capacité de raffinage de 10 millions de tonnes de pétrole brut annuellement. Ould Kaddour et son staff justifiaient l'achat de cette raffinerie par la volonté du Gouvernement de réduire la facture des importations des carburants. Dans les médias, nombreux étaient les experts qui ont affichés publiquement leurs désaccords avec le projet d'acquisition de cette raffinerie en raison de sa vétusté, tout en appelant à investir rapidement dans la construction de nouvelles raffineries dans le pays. Malgré les critiques, l'accord d'achat de la raffinerie est signé à la fin de l'année 2018. Coût de l'opération, 725 millions de dollars. Un an plus tard, au mois de décembre 2019, Sonatrach contracte un prêt de 250 millions de dollars auprès d'une institution financière saoudienne, l'APICORP.
Cent millions de dollars seraient destinés au maintien en marche de la vieille raffinerie et 150 millions de dollars pour l'achat de pétrole saoudien. Et c'est avec stupéfaction que l'opinion publique apprendra que la raffinerie Augusta ne peut pas raffiner le pétrole algérien, le Sahara Blend, parce qu'il est léger. Elle a été construite en 1949 pour raffiner le pétrole lourd, qu'on ne trouve qu'en Arabie saoudite et en Azerbaïdjan. En plus d'avoir versé 725 millions de dollars pour l'achat de la raffinerie, Sonatrach doit s'endetter pour la faire fonctionner. Première question : si cette raffinerie traite le pétrole lourd et si elle était rentable pourquoi Aramco, le géant saoudien du pétrole et de la pétrochimie ne l'avait pas acheté, alors qu'elle était en vente depuis 2015 ? La réponse est simple, depuis 2015, les marges brutes de raffinage en Europe se sont effondrées. En 2015, la marge brute de raffinage était de 6,62 dollars par baril. En 2018, année de l'achat de la raffinerie cette marge est tombée à 4,40 dollars le baril. Au mois de juin de 2021 elle n'était que de 0,65 dollars le baril. Cela fait des années que le raffinage du pétrole en Europe n'est plus rentable.
Pourtant l'ancien P-DG de Sonatrach et son staff n'ont rien vu venir malgré le recours, cette même année, à un bureau de consulting américain pour élaborer la stratégie 2030 de Sonatrach. Peut-on élaborer une stratégie pour le futur tout en achetant une raffinerie vielle de 70 ans ? Une autre surprise en 2019, un an après l'acquisition italienne. Contre toute attente, les importations des produits pétroliers vont exploser. Elles passeront d'un peu plus de un milliard de dollars en 2018 à 2,5 milliards de dollars en 2019. Où était donc passée cette promesse de faire baisser la facture des importations des carburants faite par l'ancien P-DG de Sonatrach pour justifier l'achat de cette raffinerie ? Encore un autre mensonge. Les prix du pétrole brut et des carburants sont régis par le marché international. Importé des carburants de la raffinerie Augusta, qui appartient à Sonatrach, ou d'ailleurs revient au même prix pour l'Algérie et pour tout autre pays. Dans ce cas de figure Sonatrach ne peut gagner de l'argent que dans le cas où sa raffinerie italienne réalise des bénéfices, ce qui n'est pas évident en raison de la marge brute de raffinage qui reste très faible en Europe. La réduction des importations des carburants du pays n'ont été réalisé qu'à partir de 2020, suite à l'entrée en production de la raffinerie de Sidi Rzine, à Alger, après des années de rénovation.
C'est au mois de mars 2017 qu'Abdelmoumene Ould Kaddour est nommé P-DG de Sonatrach. Ce dernier n'est pas un pétrolier et n'a pas fait une longue carrière au sein de la compagnie pétrolière nationale. La plus haute fonction qu'il a occupé a été P-DG de Brown and Root-Condor (BRC), une joint venture entre Sonatrach est Haliburton, une entreprise parapétrolière américaine, de 1993 à 2006. Sa carrière à BRC se termina par un grand scandale de corruption. Il sera accusé de passation de marchés de gré à gré non conformes à la réglementation et surfacturation en devises. Plusieurs grands projets, dont celui de la construction du nouveau siège du ministère de l'énergie et celui des agences qui dépendent de lui au Val d'Hydra. D'autres ministères, dont ceux de la Défense, des Travaux publics et de l'hydraulique ont été victimes des pratiques de BRC. L'affaire sera rapidement étouffée et BRC dissoute. Mais tout de même Ould Kaddour sera inculpé par la justice militaire pour le chef d'accusation de divulgation d'informations classées secret défense. Il sera condamné à 30 mois de prison ferme et ne retrouvera sa liberté qu'en 2009.
Le retour de Ould Kaddour à la tête de la plus grande entreprise algérienne en 2017 a soulevé moult interrogations. Le parcours professionnel de ce dernier n'est pas assez étoffé et n'a pas une grande expérience dans le secteur pétrolier pour occuper un poste aussi important que celui de P-DG de Sonatrach. De plus, ce dernier n'a pas été innocenté dans l'affaire jugé par le tribunal militaire. Légalement, il ne pouvait pas être nommé à un poste aussi important et stratégique que celui de P-DG de Sonatrach. Pour revenir à la décision de l'achat de la raffinerie Augusta, il est clair que l'ancien P-DG ne pouvait pas décider seul de cette lourde transaction. Inévitablement, la Présidence de la République, le Premier ministère et le ministre de l'Energie et des Mines de l'époque étaient au courant de cette opération qui ne pouvait avoir lieu sans leurs accords. Il faudrait s'attendre dans les prochains jours à de nouvelles révélations pouvant nous éclairer sur les dessous de cette affaire.


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