L'enquête sur l'affaire de Djamel Bensmaïl, jeune bénévole de Miliana, à 115 km à l'Ouest d'Alger, lynché en public et brûlé, mercredi dernier, par une foule à Larbaa Nath Irathen, dans la wilaya de Tizi Ouzou progresse. Hier mardi, la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a annoncé l'arrestation de 25 suspects supplémentaires. Ainsi que la récupération des données du téléphone portable du défunt Djamel Bensmaïl, par les services spécialisés de la police, grâce, a-t-on indiqué, à des moyens sophistiqués. Le téléphone portable de la victime, a-t-on poursuivi, renfermerait des données stupéfiantes sur le mobile du crime réel. Les auteurs de ce crime abject avaient, en effet, fait de ce téléphone portable une préoccupation essentielle. Au point, a-t-on ajouté, que l'un des tueurs le lui avait arraché de force depuis le fourgon cellulaire, avant de donner le signal de sa mise à mort atroce, tel que présenté sur maintes vidéos virales. Dimanche, le Directeur de la Police judiciaire à la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), Mohamed Chakour, a annoncé l'arrestation de trente-six personnes dont trois femmes, impliquées dans l'assassinat et le lynchage du jeune Djamel Bensmaïl à Larbaâ Nath Irathen dans la wilaya de Tizi Ouzou. «L'enquête préliminaire ouverte par les services de Sûreté suite au crime d'homicide, lynchage, immolation par le feu et mutilation, sabotage de biens et violation de l'enceinte d'un poste de police, entraînant la mort de Djamel Bensmaïl à Larbaâ Nath Irathen, a donné lieu à l'arrestation de 36 mis en cause dont 3 femmes», a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse animée à l'Ecole supérieure de Police à Châteauneuf. La même source a fait savoir que les services de la Sûreté nationale qui ont intensifié leurs investigations œuvrent à arrêter tous ceux qui ont pris part à ce crime odieux. «Parmi ces individus arrêtés figurent la femme qui appelait et incitait à décapiter la dépouille et la personne qui a poignardé la victime, arrêtée alors qu'elle tentait de fuir vers le Maroc «, a-t-il dit. Faisant remarquer que les policiers qui transportaient la victime à bord du véhicule de police n'ont pas eu recours à l'usage de tirs de sommation pour éviter tout dérapage sécuritaire dangereux. Que certaines parties connues pour leur hostilité envers l'Algérie, a-t-il dit, auraient exploité pour déstabiliser le pays. «Le non recours aux tirs de sommation intervenait en application des instructions du Haut commandement», a-t-il indiqué encore. Une vidéo des services de sécurité montrant des suspects arrêtés, a été projetée lors de ce point de presse. Dont l'un a reconnu s'être introduit à l'intérieur du véhicule de police à la demande, a-t-il dit, d'une personne qui portait un tee-shirt rouge. «J'ai asséné des coups à Djamel Bensmaïl sur son visage alors que j'étais persuadé qui était réellement derrière le déclenchement des incendies», a-t-il indiqué. Un autre mis en cause dans cette affaire a soutenu avoir, avec ses amis, aidé dans l'extinction des feux qui s'étaient déclarés dans la région, avant d'apprendre que celui qui avait mis le feu avait été interpellé par la police. «Nous avons suivi le véhicule de la police qui se dirigeait vers le siège de la sûreté de daïra de Larbaâ Nath Irathen. Aux alentours, une foule nombreuse, surexcitée, s'était formée, agressant la victime. Moi aussi je l'ai battu», a-t-il avoué. «Je demande pardon. Je n'ai pas l'habitude d'avoir des ennuis. Ils m'ont trompé», a-t-il poursuivi. La femme qui apparaissait dans les vidéos de ce crime odieux, appelant à la décapitation de la victime a, quant à elle, révélé s'être déplacée avec son ami dans la région de Larbaâ Nath Irathen pour participer aux opérations d'extinction de ces incendies meurtriers. «Quand nous sommes arrivées à la place de la ville, le corps de la victime, Djamel Bensmaïl était entouré d'une foule nombreuse qui s'y était rassemblée. J'avoue que je demandé à ce que sa tête soit coupée», a-t-elle indiqué.