Cinq jours après le crime odieux commis contre l'enfant de Miliana à Larbâa Nath Irathen, la Direction générale de la Sûreté nationale a livré hier les premiers éléments de l'enquête en procédant à l'arrestation de trente-six personnes. Cinq jours à peine après l'assassinat du jeune de Miliana, Djamel Bensmaïl, la Police nationale a réussi, à la suite d'une enquête qui se poursuit, à arrêter 36 personnes, dont 3 femmes présumées impliquées dans cet horrible acte qui a ému et indigné toute l'Algérie. "La plupart des personnes impliquées dans cette affaire ont été arrêtées. On a donc mis la main sur 36 personnes, dont 3 femmes dont celle ayant incité à l'égorgement de la victime, le jeune ayant poignardé la victime et ayant tenté de fuir au Maroc mais aussi celui qui a brûlé la victime", a annoncé Mohamed Chakour, contrôleur de police et directeur de la Police judiciaire de la DGSN, lors d'un point de presse hier à l'Ecole supérieure de police Ali-Tounsi de Châteauneuf à Alger. "Nous informons l'opinion publique nationale que les services de la Sûreté nationale travaillent d'arrache pied pour mettre la main sur les personnes impliquées dans ce crime abject, mais non encore arrêtées", a-t-il ajouté. Relatant les faits ayant précédé la mise à mort du jeune Djamel Bensmaïl, le directeur de la PJ a indiqué que "la victime – Djamel Bensmaïl — se trouvait dans la région en compagnie de deux personnes à bord d'une voiture touristique. Sentant qu'il était soupçonné par certains citoyens d'être un pyromane, Djamel s'est approché d'une patrouille de police se trouvant sur place. Celle-ci l'a acheminé vers la sûreté de daïra qui a été prise d'assaut par une foule hystérique". S'agissant de ce qui s'est passé au siège de la sûreté de daïra de Larbâa Nath Irathen, Mohamed Chakour a précisé qu'il était "impossible aux policiers de faire entrer Djamel à l'intérieur du siège de la sûreté". Répondant à l'opinion publique qui s'est interrogée sur les raisons de la non-utilisation par les policiers de tirs de sommation pour disperser la foule et l'empêcher de s'emparer du jeune Bensmaïl, le directeur de la PJ a expliqué que "les éléments se trouvaient face à une grande foule. Devant cette situation, le haut commandement a donné des instructions fermes de ne pas tirer des coups de sommation pour éviter tout dérapage sécuritaire dangereux comme souhaité par certaines parties connues pour leur hostilité à l'Algérie à l'affût de toute opportunité pour faire exploser le pays". "Je laisse les médias imaginer ce qui se serait passé si les policiers avaient procédé à des tirs de sommation dans une atmosphère électrique", a-t-il insisté, non sans porter au pinacle le professionnalisme des services de sécurité de Larbâa Nath Irathen. "Nous saluons les services de sécurité qui ont fait preuve de retenue, de grande sérénité et de maîtrise des nerfs en refusant de répondre aux provocations, faisant ainsi capoter les plans criminels qui voulaient que la situation dégénère", a jugé M. Chakour. Cela dit, les différentes vidéos postées sur Facebook semblent avoir contribué à l'identification des personnes ayant participé à l'horrible assassinat du jeune Djamel Bensmaïl et le directeur de la PJ a salué comme il se doit cette contribution citoyenne à l'éclatement de la vérité. "En attendant l'arrestation du reste du groupe ayant participé à ce crime abject, la DGSN salue les citoyens ayant participé, avec leurs vidéos publiées sur les réseaux sociaux, à l'identification des personnes impliquées. Leur travail a été très utile à l'enquête", s'est félicité M. Chakour, tout en tenant à préciser que l'enquête de police s'est déroulée conformément aux orientations de la justice. "Toutes nos opérations se déroulent sous la tutelle des parties judiciaires spécialisées", a-t-il précisé, avant d'assurer que l'enquête "se poursuit et tout nouveau développement sera annoncé en temps opportun". Il a indiqué que d'autres suspects en fuite sont recherchés par les services de sécurité. À la fin de son intervention, le directeur de la PJ a diffusé des aveux filmés – enregistrés au préalable — de cinq personnes présumées impliquées dans le crime commis à Larbâa Nath Irathen. Parmi eux, se trouve un enseignant des sciences islamiques au lycée Abderahmane-El-Illouli qui a pris un selfie avec le cadavre calciné de la victime.