Une semaine a suffit à la campagne pour l'élection des Assemblées populaires communales (APC) et de wilaya (APW), lancée le 4 novembre, pour s'installer dans le paysage politique, malgré des facteurs défavorables qui se sont conjugués rendant plus difficile la tâche aux candidats et à leurs soutiens. Une météo exécrable marquée par de fortes pluies et les effondrements de bâtisses qui ont causé plusieurs morts, la situation sanitaire qui comporte encore le risque d'une quatrième vague de l'épidémie de Covid-19, un climat social perturbé par la chute du pouvoir d'achat illustrée par les prix hors de portée affichés par la pomme de terre et le poulet, les échos inquiétants qui parviennent de la frontière Ouest après l'assassinat des trois Algériens par l'armée marocaine... Les dirigeants des partis engagés dans ces élections locales n'ont nullement été découragés par ces facteurs contrariants. Ils sont allés au-devant des électeurs pour les mobiliser en vue de participer au scrutin et, évidemment, de voter pour les listes qu'ils représentent. Ils ont jusqu'au mardi 23 novembre pour convaincre avant le scrutin qui aura lieu le 27 novembre. Fait inhabituel à l'occasion d'élections en Algérie, sur les panneaux d'affichage, seules quelques cases, parfois tout juste une, sont occupées par les listes de candidats. La chaîne publique de télévision qui consacre une partie de son journal de 20h aux informations sur la campagne électorale, montre des images qui indiquent une affluence inégale aux rencontres en salle, organisées par les partis, un peu partout sur le territoire national. Les thèmes de campagne sont divers, mais la plupart des orateurs mettent l'accent sur la place de la commune dans le développement pour répondre aux besoins des populations. Ainsi, le président du parti « Sawt echaab » (Voix du peuple), Lamine Osmani, qui a animé jeudi une activité de proximité au village de Belouladi, dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès, a centré son intervention sur le rôle de la commune qui doit être réhabilitée et devenir une institution capable de diriger la locomotive du développement local et de créer la richesse. Pour cela, selon lui, elle doit être dotée d'une ressource humaine habilitée à gérer et des prérogatives requises pour concrétiser les aspirations du peuple. Il a appelé à une participation massive à l'opération de vote et à faire confiance aux candidats de sa formation politique en lice dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès avec cinq listes composées de jeunes universitaires déterminés, selon lui, à «servir les citoyens et le peuple de manière intègre». Le parti ''Jil Jadid'', par la voix de son président, Sofiane Djillali, qui a animé une action de proximité dans la commune de Châabat Lham, à Aïn Temouchent, a lui aussi insisté sur le rôle de la commune dans la société pour réaliser les changements attendus par les populations. Il a fait savoir que ''Jil Jadid'' adopte dans son programme un projet de société reflétant l'Algérie profonde où le citoyen est conscient de sa citoyenneté et de ses responsabilités vis-à-vis de la société et où la commune joue un rôle important pour la défense de l'intérêt public et réalise le développement. Jeudi, à Mostaganem, le président du parti Mouvement des jeunes Algériens (de tendance nationaliste modérée, agréé il y a cinq mois), Omar Brixi Gormat, a plaidé, pour sa part, «pour la protection et la promotion du droit du citoyen à une vie décente». Son parti a adopté un programme national de développement global et durable adapté suivant les priorités de chaque wilaya et commune et propose des solutions réelles et réalisables sur le terrain. Omar Brixi Gormat a déclaré «l'Algérie a besoin de nous tous aujourd'hui comme partis politiques, organisations, société civile, citoyens pour se mobiliser de toutes nos forces et renforcer le front intérieur face aux défis». Quant au président du Mouvement ''El-Bina'', Abdelkader Bengrina qui était jeudi soir à Ouled Djellal, a insisté sur le rôle de la femme dans la réalisation du développement. Il estime nécessaire de «trouver des mécanismes pour renforcer le rôle productif des femmes, notamment les femmes rurales, en créant un fonds spécial pour financer leurs projets dans les domaines de l'artisanat et de l'agriculture», soulignant qu'elles auront un rôle très actif «dans la gestion des Assemblées populaires locales, des administrations et des différents organes».