Les découvertes mondiales de pétrole et de gaz en 2021 ont atteints leur plus bas niveau depuis 75 ans. Ce constat a été récemment fait par la société indépendante Rystad Energy qui a soulignée que les nouvelles découvertes d'hydrocarbures ( gaz et pétrole) n'ont été que de 4,7 milliards de barils équivalent pétrole alors que le monde consomme 36 milliards de barils de pétrole par an. Cette chute historique des découvertes d'hydrocarbures serait le résultat du recul des investissements d'exploration et de production mobilisés par les compagnies pétrolières mondiales en raison des conséquences du Covid-19. En 2020, l'effondrement des marchés pétroliers en raison de la pandémie fera baisser le prix moyen du baril de pétrole à 41,75 dollars. Les compagnies pétrolières subiront alors des pertes abyssales entrainant ainsi des réductions drastiques dans les montants consacrés à l'exploration et à la recherche de nouveaux gisements pétroliers et gaziers. Selon toujours Rystad Energy basée à Oslo, les investissements dans l'exploration et la production d'hydrocarbures ont chuté de 30% en 2020, tombant ainsi à 380 milliards de dollars, leur plus bas niveau depuis quinze ans. Cette situation n'a pas épargnée la compagnie pétrolière nationale, Sonatrach. Cette dernière a vue ses investissements reculés à 5,1 milliards de dollars en 2020, contre 7,32 milliards de dollars en 2019. Ce n'est qu'avec un baril dépassant les 70 dollars en 2021 que Sonatrach projette de faire passer ses investissements à 8 milliards de dollars en 2022. En 2021 et malgré un net redressement des marchés pétroliers, Rystad Energy estime que les dépenses dans l'exploration et la production des hydrocarbures ne progresseraient que de 4% comparativement avec l'année 2020. Pourtant, le prix moyen du baril de pétrole a été de 70,68 dollars en 2021, contre 41,75 dollars une année auparavant. Pour 2022 et 2023 les prévisions resteraient très modérées si l'on croit l'analyse de Rystad Energy. Ce recul des investissements dans les hydrocarbures fait planer le doute sur la capacité de l'offre actuelle de pétrole à faire face à la demande. Selon l'agence internationale de l'énergie la demande mondiale de pétrole croitrait de 3,3 millions de barils par jour pour atteindre les 99,5 millions de barils par jour. Soit le même niveau de la demande mondiale avant la pandémie du covid-19. Evidemment, ces prévisions restent tributaires de l'impact de la pandémie et du maintien de la reprise de l'économie mondiale amorcée en 2021. Pour les analystes des marchés le déclin des investissements dans le pétrole se répercuterait inévitable sur l'offre mondiale à moyen terme. Déjà et bien avant la pandémie entre 2014 et 2016 les grandes compagnies pétrolières avaient réduit de 40% leurs investissement dans l'exploration et la production de pétrole. Ce recul des investissements s'explique par le crash de 2015 qui a vu le prix moyen du baril de pétrole passé de 100 dollars en 2014 à 43,54 dollars. La situation s'est aggravée en 2020 suite à la pandémie. Cela fait exactement sept ans que les compagnies pétrolières sont dans une situation de réduction des investissements avec les craintes d'un déclin de la production pétrolière et l'incapacité à faire face à la demande mondiale. Chose qui laisse dire à certains que le baril de pétrole devrait dépasser les 100 dollars en 2022. En ce début d'année 2022, le baril est déjà à plus de 83 dollars. Est-ce un nouveau cycle haussier des prix du pétrole ou juste un sursaut lié à des facteurs conjoncturels ? Les prochaines semaines nous éclaireraient un peu plus sur la tendance des prix en ce nouvel an 2022.