La chute des investissements dans les hydrocarbures en Algérie est estimée à 2,5 milliards de dollars. Les investissements mondiaux dans l'exploration et la production des hydrocarbures se sont effondrés de plus de 30% en 2020, par rapport à l'année 2019, plombés par la baisse des prix du pétrole consécutive au ralentissement économique global, en raison de la pandémie de Covid-19. C'est ce que relève l'IFP Energies nouvelles (Ifpen), dans une étude publiée récemment. En recul de 52%, les investissements dans les hydrocarbures de schiste sont à l'origine de près de la moitié de la baisse des investissements mondiaux, précisent les auteurs de l'étude. La chute des investissements en Algérie est estimée à 2,5 milliards de dollars. "En Algérie, les investissements de Sonatrach, qui représentaient 76% du total en 2019, reculent de 44% alors que ceux de la trentaine de compagnies internationales présentes sur place résistent mieux (-18%)", lit-on dans le document. En Afrique, l'Angola résiste à la crise avec des investissements qui restent stables. L'Ifpen constate, également, un quintuplement des montants investis au Sénégal, qui bondissent de 0,14 milliard de dollars en 2019 à 0,75 milliard de dollars en 2020, grâce au lancement du développement du champ pétrolier offshore de Sangomar. En Libye, la reprise des investissements constatée en 2019 (+44%) connaît une pause avec un recul de 75%. Au Nigeria, les investissements de la compagnie nationale NNPC et de sa filiale NPDC, qui représentent 80% des investissements en E&P du pays en 2020, limitent les pertes avec un recul de 17% alors que les autres compagnies, majors, indépendants, NOC internationales réduisent leurs dépenses de plus de 60% en moyenne. Au Moyen-Orient, les investissements subissent le contrecoup de la baisse de la demande mondiale due à la crise sanitaire et des restrictions de production décidées par l'Opep+. Les investissements baissent ainsi de 5 milliards de dollars en Arabie saoudite (-18%), de 2,4 milliards de dollars au Koweït (-39%), de 2,2 milliards de dollars en Irak (-31%), de 2,1 milliards de dollars aux Emirats arabes unis (-29%) et de 1,6 milliard de dollars en Iran (-25%). En Russie, les investissements ont reculé de 5,9 milliards de dollars, soit une baisse de 12%. "L'évolution des investissements en exploration et production en 2021 est très incertaine compte tenu des doutes pesant sur la conjoncture économique globale et en particulier sur la demande et les prix du pétrole", estime l'institut de recherche français. Dans l'hypothèse d'une remontée du prix annuel moyen du baril vers 50 dollars ( prix moyen donné par le panel d'experts sondés par Reuters en novembre 2020), les investissements 2021 pourraient rester stables par rapport à l'année dernière.