La communauté algérienne établie en France continue de «râler» et d'exprimer son mécontentement et son «Ras-le-bol» vis-à-vis des représentants des services consulaires et des dirigeants des compagnies de transports. Malgré les efforts déployés par l'Etat et les grands moyens mis à la disposition des représentations diplomatiques et des dirigeants des compagnies de transports, la situation demeure inchangée. Cette situation a soulevé pour la énième fois la colère des ressortissants algériens en France qui interpellent de nouveau le président de la République lui demandant d'intervenir pour mettre fin à leurs souffrances et à leurs déboires. En effet, c'est un tableau complètement noir que dressent les ressortissants algériens établis en France. Les années passent et repassent mais la situation reste toujours la même sans aucune évolution. Cet état de fait n'est pas du tout une situation particulière ou une période bien déterminée que traversent nos ressortissants en France. Bien avant la pandémie de la Covid-19, le courant ne passait pas entre les représentants des services consulaires et les Algériens établis en France. N'importe quel Algérien que vous rencontrez dans l'ensemble du territoire français ne vous parle pas de son quotidien ou de la manière de vivre dans l'Hexagone. Le seul souci, le grand problème et «l'ennemi N°1» de l'Algérien en France n'est, selon nos interlocuteurs, que les services consulaires et les compagnies de transports. A chaque fois, les représentations diplomatiques algériennes en France sont montrées du doigt par les ressortissants algériens. Nos interlocuteurs évoquent surtout «le mauvais accueil, les passe-droits, la marginalisation, l'anarchie, l'absence des responsables». Que ce soit à Paris, Nice, Lyon, Marseille et dans les autres départements, c'est le même constat que donnent les Algériens résidants dans les différentes circonscriptions. «Nous n'avons pas de problème dans les préfectures ou dans les autres institutions du pays d'accueil, notre seul souci demeure les fonctionnaires des services consulaires», est la fameuse phrase répétée couramment par les Algériens de France. C'est le cas de plusieurs Algériens résidant dans la circonscription de Pontoise qui ont laissé éclater leur colère quelques secondes seulement après avoir évoqué les relations des Algériens avec les services consulaires où ils sont attachés (Région Île-de-France). «Nous ne comprenons toujours pas à quoi sert un consulat s'il n'est pas au service des citoyens. On a ras-le-bol d'être traités comme des mendiants lorsque nous sollicitons les services consulaires pour un document ou un renseignement quelconque», nous déclare un père de famille résidant à Pontoise. Par ailleurs, nous avons tenté de joindre à plusieurs reprises le Consul d'Algérie à Pontoise mais en vain. La secrétaire de M. le Consul nous a indiqué que ce dernier est très occupé et que selon elle, il donnera suite à notre demande dès qu'il aura du temps. La majorité des Algériens avec qui nous nous sommes entretenus souhaitent l'intervention urgente du président de la République afin de mettre un terme à leurs souffrances vis-à-vis des fonctionnaires et dirigeants des services consulaires. Nous avons évoqué avec nos interlocuteurs le fameux numéro vert mis en place au niveau des consulats afin de permettre aux ressortissants algériens de prendre attache rapidement avec les services consulaires. Djamel, un Algérien résidant au 20ème arrondissement de Paris nous dit : «De quel numéro vert vous parlez ? Ce n'est que du ''trompe-l'œil'', les numéros en question tombent directement au standard. Parfois, les deux numéros ne répondent pas». La personne qui accompagnait Djamel est également Algérienne et nous dira : «J'ai réussi à parler un jour, avec la standardiste, je lui ai demandé de me mettre en relation avec le service d'Etat civil. Je suis resté 20 minutes avec la musique d'attente du téléphone avant que la communication ne se coupe. J'ai essayé une dizaine de fois de toucher le standard mais en vain». Par notre biais, certains ressortissants souhaitent vivement l'intervention du président de la République pour remettre de l'ordre dans les représentations diplomatiques de France. Ce n'est pas le cas de certains qui trouvent qu'il faudrait fermer définitivement les consulats car, selon eux, ils ne servent à rien. «A quoi bon de continuer à dépenser des milliards de devises des caisses de l'Etat pour payer les centaines de diplomates et de fonctionnaires des services consulaires alors qu'ils se roulent les pouces ?». Même les passeports sont établis actuellement au niveau du ministère des Affaires étrangères, nous ont-ils expliqués». L'autre point noir des ressortissants algériens demeure les compagnies de transports ''Air Algérie'' et ''Algérie-Ferry''. Les Algériens de France ne mâchent pas leurs mots en évoquant leurs relations avec les dirigeants des deux compagnies de transport. «Les dirigeants des deux compagnies ont souillé l'image du pays et ont porté préjudice aux milliers d'Algériens», ont-ils déclarés. «Les dirigeants des deux compagnies ont failli à leurs missions et n'ont pas réussi à prendre en charge les Algériens de France comme le font les autres compagnies avec leurs ressortissants, a indiqué Habiba. La police française a été à chaque fois contrainte d'intervenir que ce soit devant les services consulaires ou devant les locaux d'Air Algérie et d'Algérie-Ferry. En plus de la cherté du billet, il est impossible de réserver une place pour pouvoir rentrer au «bled », a-t-elle fait savoir. Cette dernière sort son téléphone portable et nos montre le site d'Air Algérie : «Tenez, regardez vous-mêmes, nous sommes le 24 mai 2022, il est presque 11h, depuis la matinée, je n'arrive pas à accéder au site pour voir si je peux réserver une place. Brahim qui était à côté de nous, intervient pour dire que tout est complet jusqu'au mois d'août 2022. Ce dernier nous a montré un détail de réservation d'Air Algérie où nous pouvons lire : Lyon-Constantine du 12 août au 13 septembre prix 438,99 Euros aller et retour. Lors de notre déplacement à Lyon, il n'y avait que deux avions programmés au départ ce jour-là. Le premier avion est destiné pour les passagers d'Alger et la seconde pour Constantine. Le comptoir d'Air Algérie est quasiment vide, il n'y avait aucun agent de la compagnie. Plusieurs Algériens font le «va-et-vient» mais ne trouvent pas d'interlocuteurs. Les membres d'une famille évoquent un décès et disent qu'ils galèrent pour réserver afin de rentrer en Algérie. Après plusieurs minutes, une dame portant un gilet «Air Algérie» est interpellée par plusieurs personnes, c'est la cheffe d'escale à l'aéroport Saint-Exupéry. D'une voix ferme, elle répond à ses interlocuteurs indiquant qu'elle ne pouvait rien faire pour eux. La cheffe d'escale a même interrompu la discussion avec la foule indiquant, je cite : «Je ne veux pas entendre de tels vocabulaire». Après avoir décliné notre identité, la cheffe d'escale ne semblait pas à l'aise en France : «C'est bon, j'ai passé trois ans ici, je vais rentrer au pays». Notre interlocutrice s'est excusée avant de partir au comptoir pour s'entretenir avec une autre personne. Avant de quitter l'aéroport, les membres d'une famille ayant un décès en Algérie sont venus nous voir indiquant qu'ils tiennent à remercier, par notre biais, un responsable d'Air Algérie qui a finalement réussi à faire embarquer deux des trois personnes vers Constantine. En somme, les Algériens de France espèrent l'intervention du président de la République pour mettre de l'ordre au niveau des services consulaires et au niveau des deux compagnies de transport. De Paris :