Le gouvernement sahraoui et le Front Polisario ont réitéré leur forte condamnation des déclarations du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, devant le Parlement, concernant le revirement de son pays sur la question du Sahara occidental, estimant qu'elles s'apparentent à un soutien à l'occupation marocaine et constituent une nouvelle agression contre la souveraineté du peuple sahraoui, a indiqué l'agence de presse sahraouie SPS.Selon SPS, le gouvernement sahraoui et le Front Polisario, unique représentant légitime du peuple sahraoui, ont réitéré, jeudi dans un communiqué, leur forte condamnation de la teneur des déclarations faites par Pedro Sanchez, mercredi, devant le Parlement espagnol, et par lesquelles il a tenté de justifier ses décisions relatives au revirement de son pays sur la question du Sahara Occidental. Le gouvernement sahraoui et le Front Polisario ont estimé que les déclarations de Sanchez «s'apparentent à un soutien à l'occupation marocaine illégale du Sahara occidental et constituent une autre violation grave de la légalité internationale, une trahison faite au peuple sahraoui, une agression contre ses intérêts et sa souveraineté, sa patrie et ses richesses, un encouragement à la politique expansionniste de l'occupant marocain et une soumission honteuse au chantage du régime expansionniste et agressif marocain». Pour le gouvernement sahraoui et le Front Polisario, «la partialité de la puissance administrante du Sahara Occidental et son soutien à la politique expansionniste et agressive du Maroc constituent un encouragement à l'accaparement des territoires par la force et une violation de l'intangibilité des frontières internationales reconnues». Et d'ajouter que les déclarations du Premier ministre espagnol «sont autant de facteurs qui font perdre à l'Espagne sa position et son rôle d'acteur respecté et fiable et entravent les efforts des Nations unis pour la décolonisation du Sahara Occidental». La cause nationale conserve sa nature juridique internationale en dépit des tentatives hystériques du Maroc. Le président de la République sahraouie, secrétaire général (SG) du Front Polisario, Brahim Ghali, a affirmé que la cause sahraouie, en dépit des tentatives hystériques de l'occupant marocain, conservait sa nature juridique internationale grâce à la détermination du peuple sahraoui à arracher ses droits légitimes. «La présence marocaine au Sahara Occidental est une occupation militaire illégale comme l'a déjà affirmé la justice européenne en statuant que le Sahara Occidental et le Maroc sont deux territoires distincts», a souligné M. Ghali dans une allocution prononcée, jeudi, à l'occasion de la célébration du 46e anniversaire de la Journée du martyr aux camps des réfugiés dans la wilaya de Lâayoune. Il a ajouté que le «Sahara Occidental continue à consacrer sa place en tant que membre fondateur de l'Union africaine (UA) tout en renforçant ses relations à l'international». «L'ONU doit assumer sa responsabilité dans la décolonisation de notre pays et la protection des citoyens sahraouis sans défense», a-t-il déclaré. Le Président Ghali a appelé, dans ce contexte, l'UA à agir pour le règlement du conflit opposant la République sahraouie et le Maroc dans le cadre du respect de la charte constitutive de l'Union africaine, notamment le principe de l'intangibilité des frontières héritées aux indépendances. «Tout en appelant à l'UE, particulièrement la France et l'Espagne, à la nécessité de respecter les dispositions du droit international, du droit international humanitaire et les décisions de la CJUE, nous rappelons à l'Espagne, en tant que force coloniale et puissance administrante du Sahara Occidental, ses responsabilités politiques, juridiques et morales envers le peuple sahraoui, des responsabilités imprescriptibles qui ne sauraient s'effacer par le soutien des politiques expansionnistes du Maroc», a-t-il souligné. «Depuis le 13 novembre 2020, notre guerre de libération a franchi une nouvelle étape marquée par la poursuite du combat armée », a fait savoir le président sahraoui. Le président Ghali a mis l'accent sur l'impératif de riposter aux agressions marocaines sur tous les fronts par le renforcement des capacités de l'Armée populaire de libération sahraouie (APLS) et le développement des méthodes de résistance dans les territoires occupés et l'intensification de l'action diplomatique, judiciaire, médiatique et culturelle.