Le président de la République arabe sahraouie, Brahim Ghali, a qualifié le soutien du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez de décision «malheureuse, honteuse (..) illégal et immoral». Il a affirmé dans une déclaration lue à la Télévision nationale que l'acte de Sanchez «est une violation flagrante de la légitimité internationale». Soulignant la propension du Premier ministre espagnol à se vanter de défendre le droit international, le président sahraoui a fait remarquer qu'en vertu de ce droit justement, «le Sahara occidental n'est pas marocain, et la décision sur sa souveraineté appartient exclusivement au peuple sahraoui, dirigé par son représentant légitime et unique, le Front Polisario». Cette implacable démonstration qui rend caduque la décision espagnole, fait dire à Ghali qu' «à travers cette position, et en accord honteux avec le tweet de l'ancien président américain Trump», Sanchez s'ingénue à «accorder ce qu'il n'a pas à ceux qui ne le méritent pas». C'est dire que le royaume d'Espagne reproduit avec cette décision, «la trahison qu'il a commise en 1975, lorsqu'il a illégalement divisé le Sahara occidental et son peuple à travers le désastreux accord de Madrid», note le président Ghali qui ne manque pas de rappeler que la position de Sanchez relève d'une capitulation «du royaume d'Espagne (face) aux campagnes marocaines successives de chantage, de provocation, de pression et de menaces, utilisant le terrorisme, la drogue et le flux humain à travers une immigration illégale massive, publique et systématique». Brahim Ghali accuse l'Espagne de fuir «sa responsabilité juridique, politique et morale envers le peuple sahraoui, en tant que force administrante du Sahara occidental du point de vue du droit international». Quant au peuple sahraoui et sa cause juste, ils «jouissent d'une grande sympathie et solidarité auprès du peuple espagnol», indique le président de la Rasd, non sans manquer de souligner le soutien acquis de «diverses organisations et partis, dont le Parti socialiste ouvrier espagnol, malgré les pratiques perfides de la part de dirigeants bien connus de ce parti». Il a également souligné que «cette position étrange et surprenante de la part du Premier ministre espagnol constitue un véritable obstacle aux efforts de l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, mais cela ne change en rien la nature juridique du conflit du Sahara occidental, et n'accorde pas la souveraineté sur celui-ci à l'Etat occupant du Maroc». Et de conclure que la récente sortie du Premier ministre espagnol n'autorise pas son pays à fuir «ses obligations et n'affecte pas d'un iota la volonté du peuple sahraoui de poursuivre sa lutte juste et légitime jusqu'à l'achèvement». De son côté, le ministre, conseiller à la présidence de la République sahraouie, Bashir Mustafa al-Sayed, a mis en exergue un «comportement isolé» qui porte «un sérieux coup» à la crédibilité de l'Espagne et constitue une «nouvelle trahison» envers les peuples sahraoui et espagnol. Le ministre sahraoui et membre du secrétariat national du Front Polisario a précisé que la nouvelle position de Pedro Sanchez contredit toutes ses déclarations précédentes sur la légitimité internationale. Elle «est contre la logique et contre la position du reste de la coalition gouvernementale». Bashir Mustafa al-Sayed a estimé que «le gouvernement espagnol peut se rétracter et corriger son erreur si les Sahraouis poursuivent leur combat et continuent à travailler avec les forces politiques espagnoles et les partis de la coalition gouvernementale dans l'intérêt de la cause sahraouie». Rien n'est perdu, en somme.