Quelques jours après avoir annoncé la conclusion prochaine de nouveaux accords avec ses clients dans le domaine gazier pour «une révision des prix du gaz exporté par l'Algérie», la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach affirme avoir signé, jeudi passé, «un accord avec le groupe énergétique français ENGIE portant sur l'achat et la vente de gaz naturel à travers le Medgaz ». «Les deux parties ont convenu également de définir le prix de vente contractuel applicable sur une période de trois ans, allant jusqu'à 2024, pour prendre en compte les conditions de marché», a précisé le communiqué de la compagnie.0Au vu de l'augmentation des prix mondiaux du gaz, l'Algérie décide de revoir sa tarification avec l'ensemble de ses partenaires avait souligné, la semaine dernière, le Président- directeur général du Groupe, Toufik Hakkar, lors d'une conférence de presse, organisée à l'issue de la présentation du bilan de Sonatrach de l'année 2021 et les cinq premiers mois de 2022. Lors de cette conférence, le premier responsable de la compagnie a déclaré qu'«outre l'accord récemment acté avec le Groupe italien ENI, d'autres accords sont en cours de négociation avec deux partenaires, d'autant que lors du dernier trimestre, les prix du gaz ont augmenté sur le marché Spot». Parmi ces partenaires figurent le français ENGIE qui vient de conclure avec la Sonatrach un contrat d'achat et de vente de gaz naturel à travers le Medgaz. A travers ce nouvel accord, la compagnie nationale «renforcera sa part dans le portefeuille d'approvisionnement d'ENGIE, permettant aux deux groupes de poursuivre leur diversification et de contribuer à la sécurité énergétique des clients européens ». La hausse des prix du gaz sur le marché mondial et le resserrement de l'offre face à la demande à cause de la guerre en Ukraine et la baisse des importations du gaz russe poussent les gouvernements européens à chercher de nouveaux fournisseurs de gaz naturel et à renforcer leurs partenariats avec leurs fournisseurs habituels comme l'Algérie, troisième fournisseurs du gaz à l'Europe après la Norvège et la Russie. Mais aussi à encourager le développement des énergies renouvelables pour accélérer leur transition énergétique et protéger le climat. La Sonatrach et ENGIE visent à travers cet accord à renforcer leur collaboration dans le domaine de l'hydrogène vert en vue de réduire leur empreinte carbone. «Fort de leur partenariat historique autour du gaz, les deux parties se sont également engagées à travailler ensemble en vue de réduire leur empreinte carbone et d'évaluer de nouvelles opportunités, en particulier sur le développement de l'hydrogène ». En parallèle, le Groupe intensifie ses efforts pour augmenter sa production et sa rentabilité ainsi que son opérationnalité sur le long terme afin de répondre à la demande croissante du gaz de ses partenaires européens, notamment, à l'approche de l'hiver. Les pays européens visent d'ici le mois de novembre prochain l'augmentation de leurs réserves de gaz à 85% pour prévenir les risques de pénuries et de coupure. La Sonatrach reste un fournisseur fiable de l'Europe. Le Groupe respecte toujours ses contrats de livraisons de gaz à travers son réseau de Gazoducs déjà établi entre les deux rives méditerranéennes. Pour assurer les livraisons supplémentaires de gaz vers l'Europe, le Groupe peut compter sur ses récentes découvertes de gaz, notamment, au niveau de Hassi R'mel (Laghouat). «Les premières productions issues de ces découvertes débuteront dès le mois de septembre prochain grâce aux installations existantes, avec un volume prévu de plus de 10 millions de m3/jour», a annoncé M. Hakkar lors de sa dernière conférence de presse, lors de laquelle, il a indiqué que le chiffre d'affaires à l'exportation de la compagnie durant les premiers cinq mois 2022 dépassait les 21 milliards de dollars. D'ici la fin de l'année, la Sonatrach vise 50 milliards de dollars de bénéfices. Les exportations algériennes de GNL devraient augmenter, quant à elles, à 22 millions de mètres cubes au cours de cette année. En conclusion, le Groupe vise le renforcement de sa production gazière, mais aussi la diversification de sa clientèle. Des négociations sont déjà en cours à en croire les déclarations de M. Hakkar qui a affirmé dernièrement que plusieurs autres pays européens ont manifesté leur intérêt pour l'acquisition du gaz algérien, citant «des demandes émanant de pays d'Europe de l'Est». Ses demandes sont à l'étude par la Sonatrach, a-t-il précisé. Pour rappel, le Groupe compte investir au cours de cette année en cours 8 milliards de dollars dans le développement de l'industrie pétrochimique, le raffinage et de nouvelles infrastructures. La compagnie a conclu depuis le début de l'année plusieurs accords de partenariats stratégiques avec des groupements chinois et italien.