Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a usé de propos très fermes pour mettre en garde quiconque oserait toucher aux vivres des Algériens. L'Etat frappera d'une main de fer, a-t-il averti, en répondant aux préoccupations et interrogations des membres de l'Assemblée populaire nationale (APN) concernant la Déclaration de politique générale du Gouvernement. Il n'est pas question aussi de retourner à «l'importation sauvage». Le Premier ministre a rassuré que les produits à large consommation «sont disponibles et en quantités suffisantes», avec l'existence d'«un stock stratégique important pour tous ces produits». Pratique inhabituelle, Aïmene Benabderrahmane a tenu à présenter «ses excuses à l'endroit de tout chef et de toute cheffe de famille ayant trouvé des difficultés pour se procurer certains produits de large consommation». Il a assuré, dans ce cadre, que «l'Etat frappera d'une main de fer quiconque oserait toucher aux vivres des Algériens ou se livrer à la contrebande, avec pour visées, créer un climat de confusion et amener l'Etat à ouvrir la porte grande ouverte devant un retour à l'importation sauvage qui existait auparavant». Pour le Premier ministre, le pouvoir d'achat du citoyen demeure au cœur des préoccupations des politiques publiques, à travers l'adoption d'une politique de commerce extérieur qui régule les importations sans toutefois les freiner. La hausse des prix n'est pas propre à l'Algérie, mais un phénomène qui a touché la majorité des Etats de par le monde, dont des pays en voie de développement et des pays développés. «Il n'est pas possible d'évoquer la situation socio-économique d'un pays sans aborder le pouvoir d'achat du citoyen qui demeure au cœur des politiques publiques», a-t-il souligné. «Je ne me justifie pas, mais je fournis plutôt des explications afin de contribuer tous, chacun à son niveau, à barrer la route aux parties malveillantes qui tentent, exprès, à diaboliser la situation», poursuit le Premier ministre. Notant que certains résistent encore au changement, le Premier ministre a salué l'impulsion donnée par le président de la République, et qui a permis au Gouvernement de prendre des décisions «judicieuses» en matière de maîtrise de l'importation, de réalisation des équilibres macroéconomiques, et de concrétisation de l'indépendance de décision économique qui pourrait déplaire à plus d'un. Certains d'entre eux peuvent se trouver à l'intérieur des frontières, mais la plupart d'entre eux se trouvent à l'extérieur. «Le Gouvernement se devait de mettre en place un mécanisme de suivi afin que la politique d'importation soit conforme à l'intérêt de l'économie nationale, notamment le renforcement de l'équilibre de la balance des paiements», a-t-il souligné. Ce mécanisme, consistait dans une première étape, à mettre en place, dès le 25 avril 2022, une plate-forme numérique chargée du suivi des dossiers d'importation et de la protection de la production nationale, pour s'assurer du respect de ces conditions légales avant chaque opération d'importation des produits et marchandises destinés à la revente en l'état, non produit localement ou complétant la production nationale. Dans ce sens, il a fait savoir que ce mécanisme est soumis à une évaluation périodique pour améliorer ses performances et remédier en temps réel aux dysfonctionnements, d'autant plus qu'il n'a jamais été question d'entraver l'activité des opérateurs économiques, mais plutôt de garantir la légalité des opérations d'importation, selon les priorités de l'économie nationale. Il y a une pression exercée par des opérateurs pour amener le Gouvernement à ouvrir la voie aux importations sauvages. Pour cela, ils utilisent le prétexte de la pénurie créée par leurs complices spéculateurs. Dans ce jeu, ils risquent gros. Le parquet de la République près le tribunal de Sidi M'hamed d'Alger, a demandé aux parquets locaux de la République, de soumettre les affaires relatives à la spéculation sur les marchandises et à la hausse injustifiée des prix, en vue de leur traitement au niveau du Service central de lutte contre le terrorisme et le crime organisé transnational. Cette décision est justifiée par la recrudescence de la spéculation illicite des marchandises et la hausse injustifiée des prix qui affecte le pouvoir d'achat du citoyen, alors que l'Etat déploie tous les efforts en vue de rendre disponibles ces produits. Ces actes criminels visent à porter atteinte à l'économie nationale et s'inscrivent dans le cadre du crime organisé délibéré contre lequel il importe de lutter par la force et la rigueur de la loi.