Le parquet antiterroriste prend les choses en main dans les affaires liées à la spéculation sur les marchandises. Le parquet de la République près le tribunal de Sidi M'hamed d'Alger a dans ce sens demandé aux parquets locaux de la République de soumettre les affaires relatives à la spéculation sur les marchandises et à la hausse injustifiée des prix, en vue de leur traitement au niveau du service central de lutte contre le terrorisme et le crime organisé transnational, a indiqué un communiqué rendu public, jeudi dernier, par le procureur de la République près le même tribunal. Selon une même vision appliquée lors des derniers feux de forêt, qui a conduit le parquet antiterroriste à se saisir du dossier des incendies, «la recrudescence de la spéculation illicite des marchandises, notamment de certains produits de base de large consommation et devant la hausse injustifiée des prix qui affecte le pouvoir d'achat du citoyen, dans le contexte des efforts continus que déploie l'Etat, en vue de rendre disponibles ces produits, ces actes criminels visent à porter atteinte à l'économie nationale et s'inscrivent dans le cadre du crime organisé délibéré contre lequel il importe de lutter par la force et la rigueur de la loi», relève la même source. Ajoutant qu' «au regard de la gravité de ces faits commis durant la même période dans différentes régions à travers le pays, de l'existence de preuves irréfutables sur le sabotage et leur caractère attentatoire à l'économie nationale, ainsi que des circonstances dans lesquelles ces actes ont été commis par des groupes criminels organisés transnationaux, le parquet de la République susmentionné a demandé aux parquets locaux de la République de procéder au traitement judiciaire de ces affaires au niveau de ce service spécialisé». Chose qui implique «des peines durcies et sévères à l'encontre de tout individu impliqué conformément à la loi», comme le rappellent les termes du communiqué porté à la connaissance de l'opinion publique. Allant dans le même sens, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Abderrachid Tabi, a soutenu, jeudi soir, que des groupes organisés œuvrant à la déstabilisation de la société et des institutions de l'Etat étaient à l'origine du phénomène de la spéculation illicite et de la pénurie de certains produits de large consommation. «Il est incontestablement établi à tous que ces actes (inscrits dans le cadre de la spéculation illicite) sont devenus des crimes organisés commis par des groupes qui veulent déstabiliser la société et les institutions de l'Etat en alimentant le désespoir chez les citoyens et en frappant directement leurs pouvoirs d'achat», a déclaré le garde des Sceaux à la Télévision algérienne. Un acte organisé visant la déstabilisation directe de l'Etat Ajoutant dans ce même contexte que la spéculation illicite «est passée actuellement à un autre stade qui dépasse la flambée des prix». Pour dire que la criminalisation de la spéculation sur les marchandises, initiée au début de l'année, suite à la flambée des prix des produits de large consommation, ne suffit plus. «Les preuves établissent que cette spéculation est désormais un acte organisé visant la déstabilisation directe de l'Etat», a encore indiqué le ministre. Cet état de fait a conduit à l'annonce faite aujourd'hui sur la «classification des affaires ayant trait à la spéculation illicite dans la case des crimes qui sont traités au niveau du service de lutte contre le terrorisme et le crime organisé transnational», a-t-il souligné. Rappelant dans ce sillage «l'interpellation récente de réseaux de spéculateurs qui s'adonnent à des actes de contrebande sur les frontières Ouest et Est». «Quid des produits qu'on trouve disponibles dans des pays voisins, voire même en France et non pas en Algérie, des produits pourtant subventionnés et protégés par des cadres juridiques réglementaires», s'est interrogé le ministre. «Nous ne voulions pas en arriver à ce traitement strict, mais les actes de sabordage aux conséquences dangereuses sur le citoyen nous ont poussé à prendre cette mesure», a-t-il fait observer, relevant l'existence de «groupes organisés gênés par le processus adopté pour l'augmentation du pouvoir d'achat du citoyen et la réduction de la facture d'importation, essayant avec tous les moyens de battre en brèche cette politique». Le ministre de la Justice a tenu à souligner que l'Etat «agira dans le cadre légal en garantissant toutes les conditions du procès équitable, mais aussi il frappera fort avec une main de fer contre quiconque tenterait de toucher aux vivres des Algériens». Par ailleurs, le groupe Tchin-Lait a annoncé la reprise de la production de ses laits «Candia», au niveau de ses usines de Bejaïa, Alger et Sétif, indique vendredi un communiqué du groupe. «Le groupe Tchin-Lait, de droit algérien à 100%, a le plaisir d'informer sa clientèle de la reprise de la production des laits Candia, au niveau de ses usines de Bejaïa, d'Alger et de Sétif», précise le groupe qui s'excuse de cette «absence momentanée» et s'engage à «faire le nécessaire pour alimenter le marché national en produit Candia dans les jours à venir». Non sans assurer que les prix de ses produits «restent inchangés».