Le Président Abdelmadjid Tebboune prend part, à Charm el-Cheikh, en Egypte, au Sommet des dirigeants mondiaux de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP 27), sur invitation du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Les travaux de la COP 27 ont débuté, hier, pour 15 jours de négociations avec la participation de près de 200 pays. Après l'ouverture de la COP 27, plus de 120 chefs d'Etat et de gouvernement se réunissent aujourd'hui et demain pour tenter de se mettre d'accord sur des solutions et d'engager des politiques pour limiter le réchauffement climatique. Il s'agira aussi de mobiliser une action collective sur les mesures d'adaptation et d'atténuation des effets du changement climatique et de mettre en œuvre l'Accord de Paris (France) en 2015 et d'activer les recommandations de la Conférence de Glasgow (Royaume-Uni) en 2021. Ils sont aussi attendus sur la promesse financière faite aux pays du sud pour réduire leurs émissions et se préparer aux impacts climatiques. La COP 27 «doit poser les fondations pour une action climatique plus rapide et plus courageuse, maintenant et pendant cette décennie qui décidera si le combat pour le climat est gagné ou perdu», a déclaré le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. Les participants à la COP 27 vont tenter de donner un nouvel élan à la lutte contre le réchauffement climatique et ses répercussions dans un monde divisé et préoccupé par diverses autres crises (alimentaire, énergétique, sécuritaire). L'urgence climatique est rattrapée par l'urgence sanitaire, l'urgence alimentaire, l'urgence sécuritaire, tout semble au même niveau de priorité. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a souligné la semaine dernière que la lutte pour le climat « est devenue une question de vie ou de mort pour notre sécurité aujourd'hui et notre survie demain » avec des inondations sans précédent au Pakistan (faisant plus de 1.700 morts, 33 millions de déplacés et des dommages estimés à plusieurs dizaines de milliards de dollars), des vagues de chaleur en Europe, des ouragans, des incendies de forêt et la sécheresse. Les spécialistes soulignent que cette COP 27 est décisive pour les pays africains et pour « assurer la justice climatique ». Les pays du Sud comptent se faire entendre. Pour eux, cette COP égyptienne qu'ils considèrent comme une « COP africaine » doit répondre à leurs demandes. Le réchauffement de la planète se vit désormais au quotidien et la COP 27 avec les sécheresses historiques, vagues de chaleur extrême, les inondations, les incendies de forêts, et tout l'impact sur la sécurité alimentaire. Les spécialistes affirment que la planète est entrée dans l'ère des catastrophes dues au changement climatique. Dans le cadre de ces démarches, l'Algérie a adopté en 2020 le Plan national Climat (PNC) 2020-2030, une vitrine internationale pour le pays dans le domaine, et qui vise à réduire de 7% les émissions des gaz à effet de serre, un taux qui pourrait atteindre 22 % d'ici 2030 si l'Algérie arrivait à bénéficier de l'aide financière pour financer les grands projets visant à s'adapter avec les changements climatiques. L'Algérie entend également renforcer son arsenal juridique relatif à l'environnement en y introduisant dans l'arsenal juridique environnemental actuel une loi-cadre sur les changements climatiques. Les organisations régionales africaines, à savoir la Commission de l'Union africaine (CUA), la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), la Banque africaine de développement (BAD) et leurs partenaires développeront conjointement un pavillon africain pour accueillir des événements parallèles, fournir une plate-forme de discussion et veiller à ce que les préoccupations et les priorités de l'Afrique soient dûment prises en considération lors du processus de négociation sur le changement climatique, selon le site de l'Union africaine (UA). Dans un rapport publié en octobre 2021, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) considère que l'Afrique est le continent le plus vulnérable aux effets du changement climatique. Plus de 100 millions d'Africains seront en effet menacés par le réchauffement climatique d'ici à 2030. Ainsi de nombreux Etats, ONG et commentateurs africains espèrent que la tenue dans un pays africain de ce sommet va améliorer la visibilité des demandes prioritaires de la société civile et des Etats africains, notamment le dédommagement des pays en développement pour les conséquences du réchauffement climatique.