Après avoir écouté la politique globale concernant la gestion et le développement de l'industrie pharmaceutique du pays, divulguée avant-hier par le premier responsable du secteur, en l'occurrence le ministre de l'Industrie pharmaceutique, Ali Aoun, les députés de l'APN relevant de la Commission des Finances et du Budget ont affiché leurs grandes préoccupations par rapport à de nombreuses questions liées à la gestion dudit secteur. A peine deux mois après sa prise de fonction à la tête du ministère de l'Industrie pharmaceutique, le ministre Ali Aoun était, avant-hier, appelé à gérer sa première audience devant les membres de la Commission des Finances et du Budget relevant de l'Assemblée populaire nationale (APN), où le ministre a été confronté à de nombreuses questions posées par des membres de ladite Commission. En effet, les membres de la Commission des Finances et du Budget de l'Assemblée populaire nationale, ont abordé un certain nombre de préoccupations centrées sur les causes ayant entraîné la rareté de certains médicaments vécue récemment sur le marché de l'approvisionnement national, notamment ceux destinés aux patients atteints de cancer, et ont appelé le ministre Ali Aoun à la nécessité d'adopter une stratégie efficace pour développer l'industrie pharmaceutique, réglementer l'importation et la distribution des médicaments, renforcer le contrôle sur l'importation et la commercialisation illégales des produits pharmaceutiques, surtout les psychotropes, en plus de mettre en place des mécanismes de dissuasion contre les promoteurs illégaux de médicaments et contre la contrebande des médicaments. Les députés ont également évoqué la nécessité d'avoir une clairvoyance sur la politique, la stratégie et les perspectives du marché pharmaceutique national, un marché appelé au développement malgré les turbulences. Prenant la parole, le ministre de l'Industrie pharmaceutique, Ali Aoun, a révélé que son département ministériel, et en exécution du programme du président de la République, a élaboré un Plan d'action national visant à mettre en place une politique pharmaceutique et industrielle équilibrée et connaissant les réalités réglementaires et aspect économique, «ceci afin d'atteindre l'objectif fixé dans le programme présidentiel à savoir : de couvrir 70% des besoins nationaux», dira Ali Aoun devant les membres de ladite Commission. Et pour parvenir à réaliser cet objectif et pour éviter potentiellement d'autres pénuries de médicaments ou autres formes de dérapages, le ministre de l'Industrie pharmaceutique a mis en garde les établissements pharmaceutiques au cas où ces derniers n'honorent pas leurs engagements, notamment l'incapacité de fournir des médicaments ou matériels pharmaceutiques et des équipements médicaux, où des sanctions sont mêmes prévues pour tout manquement aux obligations susmentionnées. Ali Aoun a expliqué que la mesure législative qui a été proposée dans le cadre des dispositions du projet de loi de Finances de 2023 vise à assurer une meilleure gestion de la chaine de distribution des médicaments et matériels pharmaceutiques ainsi que des fournitures médicales. Aussi, elle vise à rendre plus facile l'accès au produits pharmaceutiques, «puisqu'un projet de loi a été proposé pour définir les obligations des établissements pharmaceutiques en matière de transmission d'informations au ministère en charge de l'industrie pharmaceutique à travers la plate-forme numérique développée à cet effet, en particulier la situation des stocks, ainsi que l'obligation d'assurer la disponibilité des médicaments pharmaceutiques et des équipements médicaux conformément aux programmes de production et d'importation approuvés par le ministère de l'Industrie pharmaceutique», dira-t-il. D'autre part, et sur le plan budgétaire et sa gestion, Ali Aoun a indiqué, lors de son audition par la commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale, que le budget sectoriel alloué dans le projet de loi de Finances pour l'année 2023 est constitué par le budget de gestion d'un montant de 453.594.000 DA, dont 253.594.000 DA sont affectés à la gestion des intérêts de l'administration centrale et 200.000.000 DA à titre de contribution pour l'Agence Nationale du Médicament où le pourcentage des dépenses des usagers est de 71% du budget total alloué à l'administration centrale.