Porté sur la table des députés, l'épineux problème des pénuries des médicaments contre le cancer a suscité auprès des membres de la commission des finances et du budget, une grande part d'inquiétude, bien que le ministre de l'Industrie pharmaceutique, Ali Aoun, a exprimé sa satisfaction en matière de couverture des besoins nationaux, estimés à 70%. Sur un budget de 253.594.000 DA affectés à la gestion des intérêts de l'administration centrale, les dépenses des usagers représentent 71% du budget total alloué à l'administration centrale. Cela étant, les députés se sont concentrés sur les raisons de la rareté de certains médicaments, en particulier ceux destinés aux patients atteints de cancer et ont appelé à «la nécessité d'adopter une stratégie efficace pour réglementer le processus d'importation et de distribution des médicaments, renforcer le contrôle de l'importation et la commercialisation aveugle des produits pharmaceutiques, en plus d'établir des mécanismes de dissuasion contre les promoteurs illégaux de sédatifs et de lutter contre le monopole». Il faut dire que si les raisons de ces perturbations trouvent leur première origine dans les conséquences de la crise sanitaire qui a ébranlé le monde, et mis à l'arrêt les grands laboratoires de production, il n'en demeure pas moins que, aujourd'hui, l'Algérie dispose des moyens et des compétences pour relever le défi d'assurer une régularité dans l'approvisionnement de ces produits. D'autant plus que l'industrie pharmaceutique à travers la plate-forme numérique établie à cet effet, notamment la situation des stocks, ainsi que l'obligation d'assurer la disponibilité des matériels pharmaceutiques et des fournitures médicales conformément aux décisions des programmes de production et d'importation approuvés par le ministère de l'Industrie pharmaceutique. Il s'agira de mettre certains produits à l'abri des tensions rencontrées ces dernières années. Dans ce sillage, Ali Aoun a expliqué que «la mesure législative qui a été proposée dans le cadre des dispositions du projet de loi de finances pour l'année 2023 vise à fournir des matériels pharmaceutiques et des fournitures médicales, et à en assurer un accès facile, puisqu'un projet d'article de loi a été proposé pour déterminer les obligations des institutions dans le domaine de l'envoi d'informations au ministère de tutelle et l'établissement d'une sanction à l'encontre des établissements pharmaceutiques pour chaque manquement aux obligations». Une obligation qui introduit la nécessité de créer une réelle synergie et une étroite collaboration entre les services concernés, en vue de permettre l'évaluation des situations en temps réel. C'est sur cette base que pourront émerger les solutions adéquates pour apporter une réorganisation susceptible d'engendrer la stabilité dans la disponibilité de ces produits. Cela étant, les membres de la Commission des finances et du budget, ont relevé l'importance de concrétiser sur le terrain, les axes primordiaux de la réforme du secteur, notamment la mise en place d'une industrie forte visant à traiter la problématique des pénuries sur le long et moyen terme. À ce titre, il se sont interrogés sur «les projets futurs du secteur, notamment la tendance à la mise en place d'une véritable industrie pharmaceutique et à la numérisation du secteur, à la mise à jour et à l'ajustement des cartes sanitaires au niveau national».