Une feuille de route pour le développement de la filière hydrogène en Algérie, a été examinée mercredi par le Gouvernement lors de sa réunion hebdomadaire présidée par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane. Selon un communiqué des services du Premier ministre, cette feuille de route se décline en plusieurs axes constituant la stratégie nationale du développement de l'hydrogène, cette feuille de route présentée par le ministre de l'Energie et des Mines, «offre aux acteurs nationaux et internationaux la visibilité nécessaire quant aux politiques, réglementations et mesures d'incitation et d'encouragement qui seront adoptées par les pouvoirs publics pour le déploiement de la filière hydrogène dans notre pays». La même source indique qu'il s'agit de concrétiser la diversification de l'approvisionnement énergétique, le renforcement de la sécurité énergétique, l'accélération de la transition énergétique et la réduction de l'empreinte carbone du pays. Dans ce sens, le Commissaire national aux énergies renouvelables et à l'efficacité énergétique auprès du Premier ministre, Noureddine Yassaa, a annoncé que «des projets-pilotes de 2 à 10 mgw vont être lancés prochainement en collaboration avec des partenaires étrangers». Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio algérienne, dont il était, hier matin, l'invité de la rédaction, Noureddine Yassaa a fait état de discussions pour lancer ces premiers projets-pilotes de production de d'hydrogène vert à partir de l'électrolyse de l'eau. Il estime que rien n'est impossible vu le potentiel national en matière d'hydrogène vert. «Nous sommes un pays énergétique par excellence. Nous avons l'expérience dans le domaine de la production, du stockage, de la distribution, du transport et de l'exportation de l'énergie, notamment le gaz», a-t-il expliqué. Pour donner suite à cet énorme potentiel, poursuit-il «une feuille de route pour l'élaboration d'une stratégie nationale de développement de l'hydrogène vert a été présentée aux réunions du Gouvernement». Cette vision se décline en plusieurs phases intégrant notamment «les aspects techniques, réglementaires et normatives, mais aussi ceux liés à la recherche et à l'innovation. Tout cela va être lancé pour la mise en place de cette feuille de route à l'horizon 2050», affirme-t-il avant de révéler que «la première ambition de l'Algérie est de produire 1 à 2 millions de tonnes d'hydrogène à l'horizon 2040. «Il précise, par ailleurs que cette démarche «inclut la production de l'hydrogène dit bleu à partir du gaz naturel. Sachant que l'Algérie produit déjà de l'hydrogène à partir du gaz naturel, mais aujourd'hui elle œuvre à réduire l'empreinte carbone.» Au début de cette année, à l'occasion des festivités de célébration du 66e anniversaire de la création de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et du 51e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, à Hassi Messaoud, le Président Abdelmadjid Tebboune avait affirmé que l'Algérie était capable de devenir «un acteur clé» dans le domaine de l'hydrogène vert. Le Président Tebboune avait indiqué que la place de choix à laquelle l'Algérie aspire «repose également sur notre capacité à adhérer aux plus efficientes solutions climatiques, à savoir l'hydrogène à utilisation «zéro pollution». Il avait souligné que l'Algérie «dispose des meilleures options, au niveau mondial, dans ce domaine, grâce aux nombreux atouts et potentialités dont elle recèle, notamment un potentiel considérable en énergie solaire, un large réseau électrique, sa grande superficie, des infrastructures nationales et internationales pour le transport du gaz naturel et un tissu industriel dont celui de la production de l'ammoniac et de l'hydrogène, outre un vaste réseau d'universités et de centres de recherche». Le chef de l'Etat avait fait savoir que «l'Algérie œuvre actuellement, sur la base de ces atouts comparatifs, à l'élaboration d'une stratégie nationale de développement de l'hydrogène, y compris l'hydrogène vert, afin de lui permettre de s'intégrer pleinement dans la dynamique mondiale en matière de transition énergétique et environnementale». Pour le Président Tebboune, la démarche de l'Etat vise à mobiliser et à valoriser toutes ses ressources, notamment les énergies renouvelables, d'autant que l'Algérie dispose d'un potentiel considérable en énergie solaire et de sources réelles d'hydrogène vert.