Le marché financier et le marché énergétique traversent depuis le 10 mars en cours, des moments très difficiles. L'annonce de la faillite de la banque californienne spécialisée dans le financement des start-ups, Silicon Valley Bank (SVB), de Signature Bank et de Silvergate Bank aux Etats-Unis et la crise que connaît le Crédit Suisse ont impacté négativement les prix du pétrole, mais aussi le moral des déposants et des investisseurs. Toujours instables, malgré les mesures d'urgence et d'apaisement annoncées par les autorités américaines et européennes. Les cours du pétrole reprennent sans vraiment percer après trois séances consécutives de baisse. Il suit attentivement l'évolution du projet de loi Nopec que l'Algérie et l'Arabie saoudite rejettent. En effet, les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole élargie (Opep+) refusent d'augmenter leur volume de production comme sollicité par les Etats-Unis et l'Europe qui ont imposé un embargo sur le pétrole russe, dont le plafond des prix est appliqué depuis le mois de février écoulé. Ils ont, également, interdit l'importation des produits pétroliers finis, plafonnés à des seuils différents. Les pays membres du groupe informel Opep+ ont toujours affirmé leur attachement à leur plan de production qui table sur la réduction de la production de pétrole de deux millions de barils par jour jusqu'à la fin de l'année 2023. Ils sont fermement opposés à la vente de leur pétrole à perte. L'Algérie a rejeté le plafonnement des prix du pétrole sur le marché dès l'annonce de cette décision par les 27 pays membres de l'Union européenne. Mardi dernier, le ministre saoudien de l'Energie, le prince Abdelaziz ben Salmane, a affirmé le refus du Royaume de vendre son pétrole « à un pays qui imposerait un prix plafond à ses approvisionnements », expliquant dans une interview publiée par Energy Intelligence que « le plafonnement des prix du pétrole conduirait inévitablement à l'instabilité du marché ». « Le Royaume réduirait sa production de pétrole », a-t-il ajouté, alors que les USA ont ressorti à nouveau le projet de loi Nopec qui vise à empêcher les pays membres de l'Opep d'exercer leur rôle de régulateur sur le marché. L'Algérie et l'Arabie saoudite ont mis en garde contre « l'adoption des mesures unilatérales ». Dans un communiqué rendu public le 15 mars, par le ministère de tutelle, le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab s'est dit « extrêmement attentif quant à son évolution à court et moyen termes. » « Les efforts déployés par les pays de la Déclaration de Coopération depuis plus de 6 années pourraient être injustement anéantis par l'adoption de mesures unilatérales et de législations visant à dévoyer les mécanismes du marché », a-t-il souligné faisant ainsi allusion au projet de loi Nopec. De son côté, le prince Abdelaziz ben Salmane a indiqué, dans son interview que « le projet de loi Nopec ne reconnaît pas l'importance de disposer d'une capacité de réserve et les conséquences de l'absence de capacité de réserve sur la stabilité du marché et compromettrait également les investissements dans les capacités pétrolières et ferait en sorte que l'offre mondiale soit largement inférieure à la demande future. Les conséquences se feront sentir dans le monde entier, tant pour les producteurs que pour les consommateurs, ainsi que pour l'industrie pétrolière ». Samira Tk