Face aux perturbations de la chaîne d'approvisionnement mondiale en matière première (minerais de fer, la potasse, manganèse, le zinc...) dues à la guerre en Ukraine, l'Algérie décide de relancer les projets d'exploitation des grands gisements de fer, de zinc et de plomb et de phosphate intégré. Réorganiser et développer le secteur minier et assurer la maîtrise des ressources au niveau national est indispensable pour créer la richesse dans le pays, encourager l'industrie de transformation pour générer des revenus plus pérennes. Le Gouvernement s'est déjà fixé des objectifs explicites qu'il compte atteindre d'ici quelques années, visant, particulièrement, à couvrir la demande nationale et exporter des minerais brut à l'étranger, notamment, européens qui a besoin des matières premières stratégiques (cobalt, lithium...) pour accélérer sa transition énergétique. «L'orientation de l'économie mondiale vers l'énergie verte conduira inévitablement à une hausse de la demande sur les ressources minérales, et par ricochet de leurs coûts», a déclaré, avant-hier, le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, insistant sur «la nécessité d'anticiper la hausse prévue des prix des minerais bruts sur les marchés mondiaux, en veillant à l'exploitation des ressources disponibles à l'échelle nationale». Une autre opportunité à saisir pour le pays qui tire la majeure partie de ses bénéfices des exportations d'hydrocarbures. Au vu de l'importance des minerais pour la transition écologique, le ministère de l'Energie et des Mines décide de relancer les projets de recherche, d'exploration et d'exploitation des plus grandes mines de fer, de zinc, de plomb et de phosphate avec des partenaires étrangers. Cette nouvelle stratégie de développement du secteur minier vise à accélérer ces projets miniers qui seront pilotés par les entreprises publiques spécialisées dans le domaine. L'exploitation des ressources minérales en Algérie devrait créer de la richesse, de l'emploi et permettra de diversifier les ressources énergétiques et de financement. Le ministre a mis en avant, dans son allocution à l'ouverture d'un atelier sur «les ressources minérales en Algérie», l'importance de comprendre les grands enjeux du secteur et d'analyser les exigences et la demande du marché local et surtout international. L'objectif est, également, de réduire la facture de l'importation de différentes ressources minérales. A ce sujet, le M. Arkab a annoncé, dans son allocution, «la révision de plusieurs mesures relatives au développement des différentes ressources minérales, importées actuellement, en raison de la hausse de prix prévue les prochaines années». Cette démarche est inscrite, selon lui, «au titre du développement de l'exploration et de l'exploitation des ressources minières nationales L'Algérie est un pays riche en matière premières souterraines sous-exploitées. L'exploitation de ces richesses est essentielle aussi pour diversifier les ressources énergétiques et financières, mais surtout pour faire face à la concurrence. De nombreux pays africains se sont lancés dans l'industrie minière avec des partenaires étrangers pour répondre à la demande des secteurs industriels, technologiques et énergétiques. L'enjeu est de taille «Les prévisions de la Banque mondiale affirment qu'en 2050, les prix des minerais bruts connaîtront une augmentation conséquente. Le lithium connaîtra une hausse de 498%, le graphite 494% et le cobalt à 460%», a rappelé le ministre, estimant que «ces prévisions imposent la nécessité de trouver, dès maintenant, des alternatives pour faire face au manque et associer le secteur minier, de manière efficace, dans le développement économique mondial et utiliser de nouvelles technologies d'exploration». L'Algérie a revu et modifié la Loi sur les mines, et ce, de façon à faciliter les investissements et à attirer plus d'investisseurs étrangers. «Une feuille de route a été mise en place visant l'optimisation des mines inexploitées», évoquant «la mise en exergue le programme de recherche (2021/2023) lancé par l'agence nationale des activités minières et l'office national des recherches géologiques et minières d'une valeur de 4.8 mds DA». Le ministre, a rappelé, dans son discours, «les réalisations accomplies en termes d'exploitation des mines d'or, ainsi que le lancement des projets Gara Djebilet (fer), Oued Amizour et du phosphate intégré estimant que «le développement de l'industrie nationale ne saurait se réaliser qu'avec les produits locaux qui ne sont pas exploités convenablement». L'Etat s'engage ainsi à améliorer la gouvernance minière et vise à faire du secteur minier un catalyseur de la transformation de l'économie, dépendante des revenus des énergies fossiles. Samira Takharboucht Voir sur Internet