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Ces porteurs de lumière que redoute le Makhzen
Acharnement médiatique et cybernétique contre l'APS
Publié dans La Nouvelle République le 02 - 04 - 2023

L'APS, ce n'est guère nouveau, est l'objet d'attaques médiatiques de la part de médias relais de la propagande marocaine ou, pour être plus fidèle à la réalité et dédouaner les Marocains de ce méfait, de la part du Makhzen, entité d'Etat au service des seuls intérêts des cercles de la Cour royale alaouite et des complices compradores et, depuis ces deux dernières années, des
«partenaires «sionistes que le palais royal s'est aliénés dans un ultime effort, inspiré par le désespoir, de faire de leur force belliqueuse la sienne propre.
Pourquoi donc s'acharner contre un organe de presse en mobilisant des armées de plumitifs et des médias aux ordres et, parfois, en essayant de pirater le site de cette agence professionnelle ? La réponse est certainement – mais pas que – dans les objectifs recherchés sur la consistance desquels il va falloir s'étaler pour comprendre «l'état de guerre» dans lequel se trouvent ces médias relais vis-à-vis du dispositif médiatique algérien, dont l'APS.
Parce que l'APS leur fait mal…
Cette forteresse de la vérité qui s'appelle l'APS, fait très mal au Makhzen, elle qui s'est faite porte-parole, non pas d'une entité tyrannique mégalomaniaque, mais des causes justes que Makhzen et sionistes s'acharnent à vouloir bafouer, d'un commun accord, et que l'Algérie a fait siennes depuis des décennies au nom d'un principe universel de justice hérité des grandes valeurs qui ont porté la révolution du 1er Novembre 1954 et confirmé dans le sein de la République qui devait naître de ce sursaut révolutionnaire, le plus grand de la modernité.
L'APS n'est pourtant en guerre contre personne, elle se conforte de l'effort quotidien, dont procède sa mission d'information, à étaler par le texte et l'image des faits avérés et des vérités irréfragables, et c'est là que réside tout le danger que représente l'Agence de presse algérienne. N'est-elle pas porteur de lumière qui dérange au plus haut point ceux qui tentent d'occulter cette lumière à la source ?
La «dirty war» du Makhzen
Obligé, depuis ces dernières années, à mener une sale guerre contre des civils sur deux fronts, le Makhzen ne sait plus où donner de la tête, alignant les débâcles médiatiques et diplomatiques, et s'offrant même le luxe de procès à l'international pour des actes immoraux de corruption de parlementaires et d'espionnage d'Etat.
Le front externe, que le Makhzen pourrait considérer comme un espace endogène, consiste dans le sursaut sahraoui et la lutte de ce peuple fier pour son autodétermination et la libération de ses territoires. Cette dynamique que connaît la résistance sahraouie indispose au plus haut point le Makhzen qui déploie une violence inouïe pour réprimer des civils désarmés dont les voix ne se sont jamais tues depuis deux générations. Le front interne, lui, est à l'évidence celui que représente le sursaut du peuple marocain et désormais celui de la rupture. Les seuls liens qui demeuraient encore entre le palais royal et le peuple marocain ont été foulés aux pieds par la décision honteuse de normaliser les relations avec l'entité sioniste, sachant que le niveau d'engagement humain, émotionnel et consanguin du peuple marocain vis-à-vis de la cause palestinienne n'avait d'égal, inversement, que le niveau de compromission du palais royal avec l'entité sioniste et ses relais dans le monde. Il est même vrai, et cela fait rager les millions de Marocains dignes et nullement responsables de ces bassesses, que l'entité sioniste, désormais implantée au Maroc et forte de relais puissants – institutionnels et économiques – antérieurs à son arrivée officielle, sous-traite, pour le Palais, des questions de sécurité interne et inspire jusqu'à des décisions déterminantes qui engagent la souveraineté du Maroc. Cette immoralité désormais révélée du Makhzen blesse dans leurs cœurs les citoyens marocains et fait sourdre une colère légitime qui se propage que décuplent la violence de la répression doublée d'une misère sociale nourrie par la cherté de la vie et la marginalité de millions de personnes, pendant que le Makhzen dépense les milliards de dirhams pour financer ses guerres, infléchir les positions défavorables des Etats par le chantage ciblé et acquérir des moyens technologiques invasifs et d'espionnage au service des causes injustes et du mal. Après cela, qu'est-ce qui pourrait ne pas faire mal au Makhzen ? Que pourrait encore occulter, aux yeux de l'opinion mondiale, cette entité qui se vautre dans le crime d'Etat depuis des années et qui se conforte de l'illusion qu'elle peut faire illusion en misant sur la complaisance des Etats auxquels elle est soumise et aux intérêts desquels elle se voue ?
L'embarras est encore plus fort pour ces entités lorsqu'il s'agit d'attaquer l'Algérie. Sur quel aspect peuvent-elles le faire ? Reprocher à l'Algérie de défendre des peuples désarmés qu'ignore sournoisement la communauté internationale ? Chicaner l'Algérie sur sa détermination à préserver la cohésion sociale des Algériens en veillant à la décence de leur quotidien et la viabilité de leur pouvoir d'achat ? Attaquer notre pays sur la générosité et la loyauté qu'il manifeste envers son voisin et frère de l'Est qui vit une grave crise financière ? Cela ne peut avoir que l'effet inverse sur une opinion publique internationale de plus en plus avertie sur les origines des grandes crises qui portent atteinte à sa prospérité et à sa sécurité.
On aura essayé, en vain, de nous embourber, par des relais au Congrès, dans une histoire de compromission avec la Russie, mais cette machination n'a pas pris, au point même qu'aujourd'hui l'Algérie est désignée des doigts pour être l'interlocuteur le plus légitime et le plus crédible pour tenter d'explorer les voies d'une solution pacifique à la guerre en Ukraine.
Voici, grosso modo, pour quelles raisons l'APS est attaquée. Elle est, d'une façon certaine, le miroir qui renvoie, autant au Makhzen qu'aux sionistes, deux entités coloniales que l'ironie de l'Histoire a réunies au service du mal, l'image insupportable – car captée par le reste du monde – de ce que l'impunité internationale organisée peut générer comme aberrations idéologiques institutionnalisées érigées en «Etats».


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