«Les autorités ont engagé des efforts importants afin de stimuler l'investissement privé et étranger, notamment au travers d'une nouvelle loi sur les hydrocarbures (2019), la levée partielle des limites sur l'actionnariat étranger (2020), et une nouvelle loi sur l'investissement (2022)», a indiqué la Banque mondiale dans son dernier rapport de suivi de la situation économique en Algérie, publié le 22 juin dernier, estimant que «la poursuite des efforts de diversification de l'économie et des exportations demeure essentielle». La reprise économique du pays devait se poursuivre en 2023. La croissance du PIB du pays devrait atteindre 2,6%, soutenue par «la bonne dynamique de la consommation privée et la reprise de l'investissement, malgré la baisse des exportations nettes». Mais aussi par la hausse de l'activité hors-hydrocarbures (2,2%), considérée par la BM comme «le principal moteur de croissance en 2023 avec la stabilité de la production des hydrocarbures». Une croissance du PIB à 1,8% en 2023 «Les vents demeurent favorables pour l'économie algérienne», a souligné l'institution financière internationale, qui s'attend à «une croissance du PIB à 1,8% en 2023, résultant de la croissance de l'activité hors-hydrocarbures (+2,2%) et de la stabilité du PIB des hydrocarbures (+0,6%)». La croissance du secteur agricole devrait ralentir en 2023, selon le rapport, à cause de «la faible pluviométrie ayant généré des retards importants dans le développement des cultures en début d'année, particulièrement dans les principales régions agricoles du pays avant de reprendre en 2024, tout comme la production du pétrole brut, ce qui «permettrait une accélération de la croissance», précise la BM dans son analyse, expliquant ce rebond par un éventuel retour d' «un niveau moyen de pluviométrie et de production agricole en 2024, d'une part, et de la remontée des quotas de l'Opep sous l'effet de la reprise de l'activité mondiale, d'autre part, la croissance du PIB s'accélérerait en 2024, pour atteindre 2,6%». Le déficit global du Trésor public se stabiliserait autour de 6% du PIB Concernant la gouvernance budgétaire, la BM, explique que «malgré la poursuite de la hausse des salaires dans la fonction publique, le rythme d'augmentation des dépenses ralentirait en 2024 et 2025 et, compte tenu de la hausse anticipée des recettes, le déficit global du Trésor se stabiliserait autour de 6% du PIB. La dette publique se stabiliserait à environ 62% du PIB, l'augmentation du stock de dette publique étant amortie par celle du PIB nominal». L'institution financière internationale table, également, sur la baisse en 2025 des prix à la consommation et sur le ralentissement de l'inflation qui «demeurerait élevée en 2023, malgré la modération des prix à l'import», a-t-elle souligné. «La hausse des exportations et la croissance modérée des importations permettraient de contrebalancer le ralentissement de la croissance de la consommation et de l'investissement», ajoute la même source qui insiste sur l'impératif de «la poursuite et la mise en œuvre effective des réformes visant l'amélioration au climat des affaires, afin notamment de permettre une plus grande participation du secteur privé dans l'économie, demeure essentielle à la soutenabilité et à la résilience de l'économie algérienne. Entre autres, la diversification des exportations permettrait de réduire la vulnérabilité des équilibres macro-économiques aux prix du pétrole». L'économie algérienne se montre encore résistante, malgré un contexte économique et financier instable, grâce à la reprise attendue de l'investissement qui, selon la BM, «se matérialiserait en 2023, soutenue par celui du secteur des hydrocarbures, stimulant l'activité industrielle». Egalement, par la hausse de «la consommation privée, soutenue par l'effort public de préservation du pouvoir d'achat à travers l'augmentation des dépenses publiques, et ainsi par l'activité dans le secteur des services». L'amélioration de l'écosystème des affaires, de celui de l'entrepreneuriat, des Start-ups et l'accélération de la modernisation des secteurs économiques et financiers ont contribué à l'amélioration des indicateurs économiques du pays. A noter que le pays a mis en place de nouvelles stratégies d'investissement et d'exportation visant à stimuler la production et à réduire les importations. Dans son analyse, l'institution de Bretton Woods a salué les efforts de l'Algérie déployés pour relancer et diversifier son économie, mais aussi pour soutenir le pouvoir d'achat des Algériens, estimant, toutefois, que le pays doit surveiller ses dépenses publiques et réduire la dette publique ainsi que les déficits budgétaires et structurels. «Le déficit budgétaire global grimperait donc pour atteindre 7,0% du PIB, mais il pourrait être financé par les émissions obligataires domestiques et l'épargne du Trésor à la Banque d'Algérie, qui atteignait en mars 2023 6,5% du PIB estimé sur quatre trimestres glissants», a indiqué le rapport de la BM.