« L'Algérie aspirait à un partenariat afro-russe fort et mutuellement bénéfique, à même de permettre la réalisation des aspirations et attentes de nos peuples à davantage de progrès et de développement, et l'émergence d'un ordre mondial juste, basé sur le respect des principes du Droit international et du multilatéralisme », a indiqué le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans une allocution lue en son nom par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, lors d'une réunion des chefs d'Etat et de Gouvernement, présidée par le Président russe, Vladimir Poutine. Ce dernier a assuré, de son côté, à l'issue de ce Sommet qui s'est achevé avant-hier, à Saint-Pétersbourg, que « les résultats de ce deuxième Sommet Russie-Afrique constitueront une bonne base pour approfondir davantage le partenariat russo-africain ». Plus de 90 accords signés, valorisés à 10 milliards USD A la clôture des travaux de ce Sommet, un document intitulé « Plan d'action du Forum de partenariat Russie-Afrique pour 2023-2026 », a été publié par le Kremlin qui pourrait, en effet, se vanter de la réussite de cet événement. Le Président russe a réussi à réunir autour de lui 49 pays africains et à conclure un total de « 92 accords d'une valeur de 10 milliards de dollars », selon le constat fait par le conseiller du Président russe, Anton Kobiakov, repris par le média Sputnik.fr. Parmi les documents les plus importants signés, a expliqué la même source, figurent « les mémorandums d'entente entre la Russie et l'Union africaine ainsi qu'entre la Communauté économique eurasiatique et la Commission de l'UA ». Les pays africains participants à ce Sommet Russie-Afrique ont approuvé et signé la Déclaration finale du Sommet et ont insisté sur l'importance de préserver « le principe de l'égalité souveraine des Etats pour assurer la stabilité des relations internationales ». Il est temps de mettre fin à la marginalisation et au mépris annoncé envers l'Afrique et de se détourner de l'Occident , contrarié par le rapprochement afro-russe. Un alignement qui dérange. L'Algérie a réaffirmé, dans cet objectif, sa détermination au côté de la Russie à conjuguer des efforts « pour assurer la sécurité alimentaire et énergétique à long terme du continent africain ». De son côté, le Président russe réaffirme son engagement à « contribuer au renforcement de la coopération commerciale, économique et d'investissement », mettant en avant la nécessité de « l'emploi des monnaies nationales pour commercer ». L'Algérie a déjà exprimé son souhait d'utiliser la monnaie nationale lors des transactions commerciales. Une démarche que les pays membres des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) examinent visant ainsi de mettre en place un système financier alternatif, capable de rivaliser avec Swift. L'objectif est d'accélérer la dé-dollarisation du monde et la création d'un monde multipolaire que la Russie, la Chine et les pays africains prônent. Lors de ce Sommet, les pays signataires de la Déclaration finale ont exprimé leur engagement à coopérer davantage mutuellement « afin de créer un ordre mondial multipolaire plus juste, équilibré et durable ». Benabderrahmane évoque une croissance économique de 5% en 2023 L'Algérie qui entretient des relations amicales étroites avec la Russie a exprimé son souhait de bâtir « un partenariat afro-russe fort et mutuellement bénéfique, à même de permettre l'émergence d'un ordre mondial juste », soulignant le rôle important que pourrait jouer l'Algérie, dans le développement de l'Afrique, notamment « en limitant l'endettement et en développant les infrastructures dans plusieurs pays du Continent ». « Il est impératif d'aider l'Afrique, en premier lieu, à surmonter la crise d'endettement et faciliter l'accès aux crédits de financement, au moins avec les mêmes conditions imposées à d'autres pays », a plaidé M. Benabderrahmane, dans une déclaration à la presse, en marge de cet événement, assurant que « les indicateurs positifs de croissance réalisés par l'Algérie ces dernières années, font d'elle le portail de l'Afrique au titre du partenariat stratégique entre l'Afrique et la Russie ». « Le revenu individuel a augmenté à 4.800 dollars, avec un Produit Intérieur Brut (PIB) de l'ordre de 255 milliards de dollars et un taux de croissance record qui pourrait atteindre plus de 5% en 2023, en l'absence de dette extérieure », a indiqué le Premier ministre, mettant l'accent sur les réformes réglementaires, institutionnelles, sectorielles... qui offrent un cadre de travail plus « propice » aux investisseurs étrangers. L'Algérie, l'un des rares pays qui n'a pas de dette extérieure, estime que parmi les défis urgents à relever celui de la sécurité alimentaire et de la dette africaine. 23 milliards USD de dettes effacées « Il faut revoir l'approche suivie actuellement en matière de résolution de la crise d'endettement, de manière à permettre aux pays africains de surmonter ce frein majeur à l'accès aux nouveaux processus de financement », a déclaré le Président Tebboune, saluant les efforts de la Russie visant à alléger le fardeau de la dette des pays africains. La Russie a effacé 23 milliards de dollars de la dette africaine et compte débloquer encore plus de 90 millions à des fins de leur développement. Pour le chef de l'Etat « la coopération afro-russe a franchi de grands pas depuis la solidarité de la Russie par le passé avec les pays africains dans leur lutte contre le colonialisme, jusqu'à la volonté commune, affichée aujourd'hui, en vue d'édifier un partenariat politique et économique fructueux ».