Les militaires qui ont pris le pouvoir au Niger ont fermé l'espace aérien du pays «face à la menace d'intervention» armée, l'ultimatum ouest-africain exigeant le rétablissement du Président renversé Mohamed Bazoum ayant expiré lundi à zéro heure, note la presse française.La France a décidé d'interrompre «toutes ses actions d'aide au développement et d'appui budgétaire» au Burkina Faso, a annoncé dimanche soir le ministère français des Affaires étrangères. Cette annonce est prise alors que le Burkina Faso et le Mali sont solidaires des militaires qui ont pris le pouvoir au Niger. La France soutient, elle, les pays de la Cédéao dans leurs efforts pour rétablir le Président Mohamed Bazoum, retenu prisonnier depuis la tentative de putsch le 26 juillet. Les Etats de la Cédéao ont menacé d'intervenir militairement et ont donné jusqu'à dimanche soir aux militaires ayant pris le pouvoir pour rétablir l'ordre constitutionnel. Dénonçant une «menace d'intervention qui se précise», les putschistes ont annoncé dimanche soir la fermeture de l'espace aérien du Niger, à quelques minutes de l'expiration de cet ultimatum. Quelques heures avant l'expiration de l'ultimatum fixé par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), des milliers de partisans aux putschistes se sont rassemblés, dimanche 6 août, dans le stade Seyni Kountché, à Niamey. Notre correspondante sur place, Anne-Fleur Lespiaut, a pu rencontrer ces Nigériens pour qui, la France serait derrière ce projet d'intervention militaire. Le CNSP (conseil national pour la sauvegarde de la patrie) et dans un communiqué de presse lu dimanche soir à télévision nationale par le colonel Amadou Abdramane, le CNSP a accusé «deux pays d'Afrique Centrale» de servir de base pour un «pré-déploiement» d'une opération militaire qui devrait viser le Niger. L'organisation sous la bannière de laquelle les putschistes sont rassemblés, «met en garde la Cédéao (...) contre toute ingérences dans les affaires intérieures du Niger ainsi que sur les conséquences désastreuses de cette aventure militaire sur la sécurité» de la région. «En tout état de cause, les forces armées nigériennes, et l'ensemble des forces de défense et de sécurité, forts du soutien indéfectible du peuple, sont prêts pour défendre l'intégrité» du Niger, poursuit le communiqué qui lance «un vibrant appel à la jeunesse» pour qu'elle «se tienne prête pour la défense de la patrie», note Anadolu. L'Algérie exprime le refus d'une intervention militaire au Niger.