La visite de travail et d'inspection que le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a entamée, hier, samedi, dans les wilayas de Guelma, Annaba et El Tarf, fait ressortir l'importance des projets d'infrastructures dans le développement économique et social de l'Algérie, et plus précisément les projets qui concernent le réseau ferroviaire. C'est d'ailleurs par la pose, dans la commune d'Oued Fragha (daïra de Bouchegouf), de la première pierre du projet de modernisation et de dédoublement de la ligne ferroviaire minière Est dans son tronçon reliant Annaba à Bouchegouf dans la wilaya de Guelma, que le Premier ministre a commencé son périple au nord-est du pays. Il s'agit d'un tronçon s'étendant sur 54 km du projet de modernisation et de dédoublement de la ligne ferroviaire minière Tébessa-Annaba jusqu'à Bouchegouf (wilaya de Guelma). Il contient 3 ponts ferroviaires d'une longueur de 320 mètres, 30 ouvrages d'art routiers et deux tunnels de 1.850 mètres linéaires. C'est l'un des plus importants projets d'infrastructures réalisés par l'Algérie. A cette occasion, Aïmene Benabderrahmane a insisté sur «le respect des délais de réalisation de ce projet», soulignant que la question était prise en charge dans «le cahier des charges relatif à la réalisation des tronçons de ce projet» dont la valeur, selon les indications données par le Premier ministre, s'élève à 400 milliards de dinars. «La nécessité de créer de nouveaux postes d'emploi dans les régions traversées par cette ligne afin de faire profiter leurs habitants de ces projets vitaux, qui constituent un moteur de développement et une source de création de richesses», a souligné Aïmene Benabderrahmane. Le suivi périodique de la réalisation de ces tronçons nécessitera la tenue de réunions avec les walis des wilayas concernées par le projet, à savoir Annaba, Guelma, El-Tarf, Souk Ahras et Tébessa, et l'élaboration de rapports réguliers afin d'éliminer les obstacles à temps. C'est la recommandation donnée, avec insistance par le Premier ministre. «Nous entendons, à travers ce projet, parvenir à une exploitation optimale des richesses dont regorge notre pays, d'où l'impératif d'infrastructures pour accompagner cette exploitation», a-t-il soutenu. Le projet a été confié à un consortium d'entreprises dirigé par le groupe public Cosider, tandis que la partie étude technique a été réalisée par des bureaux spécialisés publics et privés. Le projet devrait âtre réceptionné en février 2026 au bout d'un délai contractuel de réalisation de 30 mois. La voie ferrée de transport de minerai, qui s'étend sur une distance de 388 km, représente un investissement public estimé à 51 milliards de DA, selon les services du ministère des Transports. Les spécialistes considèrent le transport ferroviaire comme un moyen alternatif efficace. Il permet, selon eux, une meilleure maitrise des coûts de transport de marchandises et surtout le désenclavement de régions non desservies par le réseau routier. Cela donne plus de possibilités à la réalisation d'un développement régional plus équilibré. C'est une contribution appréciable à l'économie nationale. L'importance accordée au développement du transport ferroviaire a été souvent affirmée par le président Abdelmadjid Tebboune. Il s'agit de couvrir l'ensemble du territoire national par le réseau ferroviaire, ce qui a déjà commencé à se faire, et également, là est la nouveauté, raccorder le Nord au Sud, et faciliter le transport au profit des opérateurs économiques. Cette démarche stratégique vise à insuffler une nouvelle dynamique économique et commerciale particulièrement dans le sud du pays. Elle comprend la création d'une industrie ferroviaire sur laquelle a insisté le président Tebboune qui a ordonné d'accélérer la création d'une société mixte d'industrie ferroviaire, en collaboration avec les expertises étrangères dans ce domaine et de renommée internationale. La ligne ferroviaire entre le futur port d'El Hamdania et Tamanrasset sur une longueur de 1900 km et une vitesse de 220 km/h fait partie des projets de la SNTF et l'Agence nationale d'études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif). Une autre ligne doit relier le port d'Oran à Bechar et Gara Djebilet, où se trouve le gisement de fer. Une priorité absolue a été donnée à l'extension de la voie ferrée, notamment celle de Ouargla-Tamanrasset, Ghardaïa-El Menia et Gara Djebilet-Béchar, compte tenu de l'importance économique et stratégique de ces axes.