La candidature de l'Algérie pour rejoindre le groupe des cinq pays émergents (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), appelé communément les BRICS n'a pas été retenue. Cette nouvelle a été accueillie avec déception et grande incompréhension par les Algériens, et repose sur une comparaison avec les six pays sélectionnés pour faire partie du club des BRICS.Ce n'est pas une fatalité pour l'Algérie, et ne faut pas voir le verre à moitié vide, c'est-à-dire, ignorer les raisons de ce refus, il faut, toutefois, mesurer l'évolution et les progrès réalisés par l'Algérie et évaluer l'importance des décisions et des actions audacieuses prises par l'Etat, en seulement quelques années, pour redynamiser et renforcer la position de l'Algérie à l'international. C'est ce qu'a laissé comprendre le ministre des Finances, Laaziz Faïd qui a représenté le président de la République, Abdelmadjid Tebboune au quinzième Sommet des BRICS, organisé du 22 au 24 août courant en Afrique du Sud. « Nous avons l'intime conviction que l'Algérie, avec son illustre histoire et ses multiples atouts dans divers domaines, ainsi que sa position géostratégique, propose pour sa démarche d'adhésion des avantages certains », a-t-il défendu, estimant, par ailleurs que « l'Algérie a pris acte de la décision annoncée par les dirigeants du BRICS, invitant six nouveaux pays à rejoindre le groupe en tant que première étape, avec la perspective d'ouvrir la voie à d'autres pays dans un avenir proche ». Les BRICS ouvrent la porte à tous les pays répondant aux critères et modalités d'adhésion fixés par les cinq pays émergents, lors de cet événement international, laissant une grande marge de manœuvre aux pays en développement à l'instar de l'Algérie qui promet de redoubler d'efforts afin de satisfaire aux conditions d'adhésion au club des BRICS. M. Faïd a mis en avant, dans son allocution au cours du Forum des affaires des BRICS les atouts économiques, la jeunesses de l'Algérie et son engagement à aller toujours de l'avant. « En plus de ces atouts, l'attachement de l'Algérie à privilégier les solutions pacifiques des conflits, ainsi que sa conviction de l'impératif de faire prévaloir le principe du dialogue dans le règlement des crises, le respect du droit international et le soutien en faveur des causes justes, reflètent son engagement à instaurer la paix, la stabilité et la justice à l'échelle mondiale, en sus de renforcer la représentation de l'Afrique dans les discussions mondiales », a-t-il souligné, réaffirmant la disposition de l'Algérie « à collaborer avec les BRICS pour établir un partenariat solide et permanent, conformément à une vision complémentaire qui consolide la coopération Sud-Sud et resserre les liens de fraternité entre les Etats membres, où le respect est le mot d'ordre régissant nos échanges ». Si l'Algérie satisfait à la condition de « l'unité des visions et croit en la multipolarité et en la nécessité de relations internationales plus démocratiques et plus équitables, qui insistent sur la croissance du rôle du Sud global dans les mécanismes de gouvernance mondiale », beaucoup reste encore à faire sur le plan économique et financier. L'économie algérienne demeure fortement dépendante des recettes des hydrocarbures, peu diversifiée. Aujourd'hui, l'Algérie est déterminée à s'affranchir de cette dépendance et à construire un nouveau modèle économique et financier autonome. « Les mutations effrénées que connaît le monde aujourd'hui ont fait surgir un ensemble complexe de défis auxquels il est nécessaire de faire face, et d'opportunités qu'il importe d'exploiter de manière optimale », a déclaré le ministre, rappelant l'attachement de l'Algérie à un monde multipolaire, équitable et juste. « Nous estimons que la vision des BRICS n'est que le prolongement de la vision défendue par l'Algérie depuis des décennies », a-t-il défendu, rappelant, à ce propos, les positions fermes du pays concernant cette question. « L'histoire témoigne que l'Algérie a été parmi les premiers pays à plaider pour l'instauration d'un nouvel ordre économique mondial plus juste et l'a affirmé, lors de la 4e assemblée du mouvement des non-alignés (MNA) en Algérie en septembre 1973, que tous les moyens de contrôle de l'économie mondiale étaient sous l'emprise d'une minorité de pays avancés, appelant ainsi à un ordre mondial basé sur les principes de justice et d'équité ». L'Algérie pourrait renouveler sa demande d'adhésion aux BRICS à l'avenir dans de meilleures conditions et pouvoir rivaliser avec les autres candidats. L'Etat algérien a déjà fixé son cap et tracé ses objectifs en matière de réforme économique, financière, technologique et agricole.