Le Sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) n'a jamais été aussi médiatisé que cette année pour de multiples raisons dont celle de l'élargissement de cette alliance et la création d'une monnaie de réserve des BRICS, relativement liée au projet de dédollarisation de l'économie mondiale. Ces deux questions seront au centre des discussions et des échanges entre les différents participants à ce nouveau Sommet des BRICS, prévu du 22 au 24 août courant en Afrique du Sud. Il sera décisif. Le sort des 22 pays candidats à l'adhésion aux BRICS sera connu à l'issue de cette réunion qui se tiendra dans un contexte international très tendu et complexe. Soutenue par la Russie, la Chine, l'Afrique du Sud et le Brésil, l'Algérie a déposé un dossier avec de solides arguments et souhaite décrocher, lors de cette réunion son visa d'entrée dans le groupe qui évaluera et examinera les dossiers des candidats selon les critères fixés et convenus par les cinq pays membres. Ce qui est sûr et malgré les tentatives de déstabilisation de certaines parties, l'Algérie est plus que déterminée à atteindre son objectif et à réaliser son rêve. Le projet de son adhésion aux BRICS a bien été réfléchi et planifié avant d'être soumis au groupe qui tente de bâtir un nouveau monde multipolaire, plus juste et plus équitable. Aider les pays en développement en particulier à se libérer de leur dépendance à l'Occident et les aider à se reconstruire à leur rythme. Un objectif que soutient l'Algérie a formulé, récemment, son souhait de devenir un actionnaire de la nouvelle banque de développement des BRICS, qui dispose des ressources financières plus importantes que la Banque Mondiale (BM). Le Président Tebboune a annoncé lors de sa visite d'Etat en juin en Russie, une première contribution de 1,5 milliard de dollars et a promis de relever la valeur de la participation de l'Algérie à la nouvelle banque de développement relevant des BRICS, graduellement, mettant en avant la stabilité et le confort financier du pays. En plus, le Président Tebboune entretient des liens très forts avec Moscou et avec Pékin où il a effectué récemment deux visites d'Etat très fructueuses et triomphale, durant lesquelles il a confirmé le soutien de la Chine et de la Russie à la demande d'adhésion de l'Algérie aux BRICS. Malgré les atouts économiques et la jeunesse du pays, certaines voies estiment que la dépendance de l'Algérie aux hydrocarbures et le repli des investissements publics, entre autres, éloignerait l'Algérie de son rêve d'adhérer aux BRICS, ce qui n'est pas de l'avis de tous. L'Algérie a réalisé d'importants progrès en matière de réforme de son système financier, économique et technologique et s'engage à poursuivre son programme de réforme et à démanteler toutes les contraintes qui entravaient, autrefois, son émergence. C'est l'un des rares pays africains et arabes qui ne s'est pas endetté auprès du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque Mondiale (BM). Le dossier de l'Algérie a de solides arguments pour rivaliser avec les autres pays-candidats à l'adhésion aux BRICS, majoritairement africains. D'ailleurs, le prochain Sommet des BRICS 2023 sera placé, cette année, sous le thème « les BRICS et l'Afrique : partenariat pour une croissance mutuellement accélérée, un développement durable et un multilatéralisme inclusif», et devrait accueillir 67 dirigeants de pays d'Afrique et du Sud global. Les cinq pays discuteront de la question de l'élargissement des BRICS et de la dédollarisation de l'économie mondiale. La Chine et la Russie qui vient de lancer sa monnaie électronique souhaitent réduire leur dépendance au dollar américain. Cette démarche semble intéresser de nombreux pays qui souhaitent se détourner de l'influence occidentale. L'Algérie et la Russie ont déjà discuté de la possibilité d'utiliser les monnaies nationales au cours des transactions commerciales. L'Argentine, le Kenya, l'Arabie saoudite sont, également, favorable à ce projet de dédollarisation. Cette position pourrait-être inclus comme critère d'adhésion des autres pays aux BRICS. Ce Sommet sera présidé par les dirigeants des cinq pays, excepté le président russe, Vladimir Poutine, ciblé par un mandat d'arrêt international, mais sera représenté par le ministre des Affaires étrangères, Sergei Lavrov. Ils discuteront, également, des questions d'actualité et des conséquences de la guerre en Ukraine et de la politique occidentale sur l'Afrique. D'importantes annonces seront faites à l'issue de cet événement tant suivi par les gouvernements et les médias étrangers, notamment occidentaux.