Le baril de Brent s'échangeait, hier, à plus de 92 dollars et risquerait de grimper davantage dans un marché tendu par la montée de l'incertitude, que ce soit en raison de la crise géopolitique au Moyen-Orient ou de la crise politique qui se profile aux Etats-Unis. A ces facteurs s'ajoutent le resserrement de l'offre de l'or noir sur le marché ainsi que la perturbation tant redoutée de l'approvisionnement du marché mondial en la matière depuis cette région stratégique. Selon Ana Boata, responsable de la recherche économique chez Allianz Trade, numéro 1 mondial des solutions d'assurance-crédit, citée par l'agence Bloomberg, « la guerre au Moyen-Orient pourrait faire grimper le prix du pétrole à 140 dollars le baril et amener le monde au bord d'une récession ». Elle met en garde ainsi contre l'impact de ce conflit sur la hausse des prix de l'énergie, notamment, en Europe. Rappelons que l'Agence Internationale de l'Energie (AIE) a déjà alerté la semaine dernière sur l'éventuelle pénurie de gaz en Europe et une augmentation des prix de l'énergie, ce qui confirme les craintes des acteurs du marché financier, de l'énergie et des investisseurs. Les tensions géopolitiques croissantes en Europe de l'Est et au Moyen-Orient menacent la stabilité du marché pétrolier et l'économie mondiale qui devrait, selon le Fonds Monétaire International (FMI), perdre 1,5 point de pourcentage si le prix du pétrole venait à augmenter de 10 dollars. La Banque mondiale (BM), quant à elle, a qualifié la situation actuelle de « troisième choc économique » après celui causé par la crise sanitaire et la guerre en Ukraine. L'économie mondiale est mise à nouveau à rudes épreuves. Ce scénario est assez probable, selon Mme Boata, qui estime que « la hausse des prix du pétrole, c'est l'impact direct et on peut s'attendre à ce que les prix du pétrole augmentent de 90 dollars le baril à 140 dollars en période de pointe, et même 120 dollars en moyenne l'année prochaine ». De quoi faire paniquer les pays consommateurs de pétrole. Sachant que l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep) et leurs alliés non-Opep refusent jusqu'à la fin 2023 d'augmenter leur quota de production pour soutenir les prix du pétrole. Les acteurs du secteur énergétique, les financiers et les économistes suivent avec inquiétude l'évolution de la situation au Moyen-Orient et craignent un nouveau choc pétrolier. Les approvisionnements en brut qui risquent d'être perturbés sur le conflit israélo-palestinien, se propage dans la région, ce qui ferait flamber les prix de l'or noir sur le marché mondial. Les responsables du FMI se sont penchés sur le potentiel impact de ce conflit sur les prix du pétrole et de l'énergie. Les pays européens qui tentent depuis plus d'un an et demi de trouver une alternative aux hydrocarbures russes seront les plus impactés. Selon Bloomberg qui s'est référée dans son diagnostic à des analystes a expliqué que « les capacités de production inutilisées de l'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis pourraient ne pas sauver la situation si l'Iran décide de fermer le détroit d'Ormuz, par lequel passe un cinquième des approvisionnements quotidiens en pétrole de la planète ».